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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'allemand par Corinna Gepner
Paris : Sonatine, mars 2011
452 p. ; 21 x 15 cm
ISBN 978-2-35584-080-7
Actualités
- 01/06 Édition: Parutions de la semaine - 1er juin
Jane Austin a toujours autant le vent en poupe. Alors qu'Arte diffusera les jeudi 7, 14 et 21 juin à 20 h 35 une mini-série en 6 X 50 minutes d'Orgueil et Préjugés dans le cadre de "L'Été des sentiments", un cycle que la chaine germano-française consacre à la romancière britannique, c'est au tour de Phyllis Dorothy James, avec La Mort s'invite à Pemberley d'y aller de son hommage avec une "suite criminelle" à l'un des romans les plus incisifs de son époque. C'est assurément le roman de la semaine.
Une semaine également placée sous le signe de la réédition avec deux ouvrages que réapparaissent en grand format. Aux Presses de la Cité d'abord pour Charles MacLean et son De peur que les ténèbres ne tombent, un thriller écrit dans les années 1980, et qui lui assura un statut d'auteur phénomène. Plus de trente années après un premier passage chez le même éditeur, le livre n'a pas pris une ride. Il sera prochainement chroniqué en nos pages. L'auteur a même été rencontré dernièrement, et une interview en a découlé. Et puis last but not least, La Manufacture des livres a récupéré un roman initiallement paru au Fleuve noir, Kill kill faster faster, de Joel Rose. La traduction de ce texte très écrit a été entièrement revue. Là aussi, une chronique sera bientôt présente sur k-libre.
Pour les autres parutions, comme maintenant vous en avez l'habitude, faites votre choix !
Grand format :
Coup de pub, de Pieter Aspe (Albin Michel)
Mortelle vengeance, de Fabrice de Caupenne (Les Nouveaux auteurs)
L'Ouest barbare, de Jean-François Coatmeur (Albin Michel, "Spécial suspense")
Les Larmes d'Aral, de Jérôme Delafosse (Robert Laffont, "Best-Sellers")
7 morts sans ordonnance, de Thierry Dufrenne (Ex æquo, "Rouge")
Petits meurtres chez ces gens-là, de Dulle Griet (Presses de la Cité, "Domaine français")
Un privé en montagne, de Dominique Edler (Pythagore)
Secrets enfouis, de Josaph Finder (Albin Michel, "Thriller")
Les Violents de l'automne, de Philippe Georget (Jigal, "Polar")
Le Couvent des ombres, de Lisa Jackson (Mosaïc)
La Mort s'invite à Pemberley, de Phyllis Dorothy James (Fayard, "Policiers")
Mort-en-direct.com, de John Kazenbach (Presses de la Cité)
La Vallée des secrets. 1, Le Jeu, de Krystyna Kuhn (City, "Young adults")
Réseau d'État, de Hugues Leforestier (Jigal, "Polar")
Les Spellman contre-attaquent, de Lisa Lutz (Albin Michel)
De peur que les ténèbres ne tombent, de Charles MacLean (Presses de la Cité, "Sang d'encre")
Cruising with death, de Kathy O'Connor (Ex æquo, "Rouge")
La Piste du tigre, de James Patterson (Jean-Claude Lattès, "Suspense et Cie")
Eddy Proy : la véritable histoire, de Roger Perron (EDK, "Pluriel de la psyché")
Kill kill faster faster, de Joel Rose (La Manufacture de livres)
Nuit monstre, de James Swain (City, "Thriller")
La Mécanique des geishas, de Fabrice Vanneste (EDD Strapontins)
Parjures, de Gilles Vincent (Jigal, "Polar")
Poche :
Dans l'ombre de la ville, de James Conan (LGF, "Policier")
Les Bras de la nuit, de Frédéric Dard (Pocket, "Thriller")
Culbute dans le calbute : roman précieux, de Patrice Dard (Fayard, "Littérature française")
San-Antonio s'envoie en l'air : roman de haut vol, de Patrice Dard (Fayard, "Littérature française")
La Vengeance du Mysterium, de Paul Charles Doherty (10-18, "Grands détectives")
Sorry, de Zoran Drvenkar (LGF, "Thriller")
Franco est mort jeudi, de Maurice Gouiran (Jigal, "Poche polar")
Les Cadavres n'ont pas froid aux yeux, d'Andrea H. Japp (Marabout, "Fiction")
Naufrages en eaux troubles : baie de Saint-Brieux, d'Alain Lozac'h (Astoure, "Breizh noir")
658, de John Verdon (LGF, "Thriller")
Un ange passe à Memphis, de Marc Villard (Rivages, "Noir")
Meurtre sur papier glacé, de Kate White (Marabout, "Fiction")
Grands caractères :
Freaky fridays, de Brigitte Aubert (La Loupe, "Policier")
Liens : Coup de pub |Franco est mort jeudi |Réseau d'État |Petits meurtres chez ces gens-là |La Mort s'invite à Pemberley |Pieter Aspe |Brigitte Aubert |Jean-François Coatmeur |Patrice Dard |Frédéric Dard |Paul Doherty |Zoran Drvenkar |Philippe Georget |Maurice Gouiran |Andrea H. Japp |Hugues Leforestier |James Patterson |Marc Villard |Gilles Vincent |Phyllis Dorothy James |James Swain - 25/03 Édition: Parutions de la semaine - 25 mars
Des corps et des esprits tordus par la douleur
Zoran Drvenkar, sans pour autant tricher, est un auteur rusé car il a construit avec Sorry un roman à plusieurs niveaux chronologiques où il intoduit un découpage des scènes accentuant le suspense. Car les victimes sont peut-être plus coupables que le tueur, et parce qu'il est parfois plus facile d'être mort que de vivre détruit. Sorry atteint des dimensions effrayantes avec des perspectives renversées à partir du moment où l'on arrive au centre du livre où se trouve un personnage, l'homme qui n'existait pas, qui a créé une fiction raisonnée où torture et pédophilie sont un moyen d'éducation pour aboutir à une élite.
Lorsque leur entreprise se développe, les quatre personnages centraux de ce roman achètent, pour installer leurs nouveaux bureaux, une grande maison en plein Wansee. Or qu'est-ce que ce quartier de Berlin sinon l'endroit huppé où les nazis se sont réunis pour décider de la Solution Finale ? Depuis le "peuple allemand" doit s'excuser de ce génocide. Les entreprises aussi aujourd'hui mais pour un employé licencié par erreur, des remords d'avoir chassé une secrétaire qui ne répondait pas aux avances... C'est là le concept des quatre entrepreneurs qui prennent en charge la mauvaise conscience des patrons allemands. Aussi, quand ils se rendent chez une secrétaire pour s'excuser, qu'ils découvrent un cadavre cloué à la porte, et qu'ils répondent au téléphone qui sonne en plein silence, ils ne savent pas qu'ils vont se retrouver dans la situation éculée de l'arroseur arrosé. Car ils ont au bout du fil le tueur qui les charge de présenter des excuses au corps torturé et de s'en débarrasser... À partir de ce moment, ils se trouvent menacés par le tueur tout en essayant de comprendre pourquoi ils ont été choisis et pourquoi le tueur demande pardon à ses victimes. La réponse est vertigineuse car pour l'assassin le pardon est aussi l'objet d'une longue réflexion...
Zoran Drvenkar, à aucun moment, ne donne son avis, mais reste dans une écriture neutre autant pour justifier l'innommable que pour décrire l'intolérable, ce qui ajoute encore à la tension qui soude le livre.
On en parle : Alibi n°2
Citation
Je laisse le coffre ouvert pendant quelques minutes pour en chasser la puanteur, puis, à l'aide d'une grande quantité de ruban adhésif, je replace la tête là où elle doit être. C'est le troisième jour. Je ne lui donne pas d'eau. Il ne l'a pas mérité.