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La Nuit la plus longue
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Christophe Mercier
Paris : Rivages, mai 2011
474 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-7436-2226-8
Coll. "Thriller"
Actualités
- 27/06 Librairie: La Machine à lire sélectionne des polars de l'été
- 03/05 Édition: Parutions de la semaine - 3 mai
- 15/11 Prix littéraire: Trophées 813 - résultats
C'est à l'occasion de Noir sur la Ville, le festival de littérature policière de Lamballe, que s'est tenue l'AG de l'association 813. Comme le veut une tradition vieille de plus de vingt ans, les Trophées ont été dévoilés.
Voici donc les heureux élus :
Trophée du roman francophone :
Les Visages écrasés, de Marin Ledun (Le Seuil).
Trophée Michèle Witta du roman étranger :
La Nuit la plus longue, de James Lee Burke.
Trophée Maurice Renault :
Revue Alibi.
Vous trouverez plus de détails dans les pages dédiées à ces différents prix. Notamment les sélections dans l'ordre avec le décompte des voix.
Liens : Les Visages écrasés |Marin Ledun |James Lee Burke |Alibi - 25/07 Prix littéraire: Sélection des Trophées 813 (2011)
L'homme face aux éléments
Récemment, Bertrand Tavernier réalisait Dans la brume électrique avec les morts confédérés, un film adapté d'un roman de James Lee Burke. Il avait décalé l'action temporellement pour la situer en 2005, au moment où le cyclone Katrina, dévastait la Louisiane. Or dans ses romans, James Lee Burke développe souvent les relations tissées entre les hommes et la nature, décrivant ce que les éléments naturels peuvent apporter ou déclencher dans les sentiments et les pulsions humaines. Il était donc intéressant de voir ce que sa vision de Katrina et de ses conséquences sur un endroit qu'il aime pouvait déclencher.
Ce qui fascine dans La Nuit la plus longue c'est combien James Lee Burke a réussi à épurer son texte. Chaque nouveau roman mettant en scène Clete et Robicheaux apporte la preuve que James Lee Burke surprend et enthousiaste tout en restant fidèle à sa ligne de conduite. L'exercice est d'une élégance rare qu'il faut souligner. Là, quelques scènes évoquent les préparatifs des habitants pour lutter contre la tornade qui s'annonce, avant que l'on passe directement aux conséquences. Elles sont évidemment à la fois humaines (il décrit des cadavres au fil de l'eau), matérielles, économiques.... Surtout Katrina va dévoiler le meilleur et le pire de chacun de ses personnages comme ce prêtre junkie qui essaye de sauver ses paroissiens prisonniers dans le grenier de l'église alors que les eaux montent, ou inversement ces petits voyous qui profitent de l'occasion pour se livrer au pillage.
Le pire est sans doute à chercher dans l'après-ouragan lorsque James Lee Burke par petites touches montre la détresse des gens et le manque de réaction et de moyens des autorités, leur veulerie aussi, et les escroqueries nées de la reconstruction. Sur cette solide et forte toile de fond, James Lee Burke inscrit une intrigue classique avec ses héros Clete et Robicheaux aux prises avec un tueur psychopathe chargé de récupérer le trésor illégal que des pilleurs ont volé à un chef de la mafia locale.
Encore une fois, par delà l'histoire très épurée, c'est le parcours des personnages - il y a un agent d'assurance et son épouse dont la fille a été violée, et qui sont encerclés par des pillards qui ressemblent aux agresseurs de leur fille ; un des violeurs qui cherche le repentir -, qui apporte l'essentiel de l'attrait de ce roman. Comme Dans la brume électrique (on y revient toujours), l'histoire flirte avec des éléments naturels et fantastiques (ces lumières blanches qui parcourent les flots dévastateurs), des éléments qui renvoient au final à une allégorie religieuse qui a sous-tendu un roman âpre, porté par le désir de rédemption, nécessaire après une apocalypse vécue.
Récompenses :
Trophée 813 Michèle Witta du roman étranger 2011
Citation
Comme le Candide de Voltaire je voulais juste cultiver mon jardin et ne plus voir personne. Malheureusement, ce n'est comme ça que ça marche.