Black cocaïne

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Roman - Policier

Black cocaïne

Ethnologique - Géopolitique - Drogue - Trafic MAJ lundi 09 décembre 2013

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 17 €

Laurent Guillaume
Paris : Denoël, novembre 2013
252 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-207-11492-6
Coll. "Sueurs froides"

Actualités

  • 26/11 Prix littéraire: Sélection 2013 Prix des lecteurs Quais du polar/20 minutes
    La sélection francophone du 10e prix des Lecteurs Quais du polar/20 minutes a été dévoilée. Les libraires partenaires ont établi une liste de six titres, qui émergent d'une année fleuve. Réunis autour des auteurs confirmés que sont Dominique Manotti, Romain Slocombe et Yal Ayerdhal, l'on retrouve Laurent Guillaume et Paul Colize (tous deux ayant été édités ou étant encore édités à La Manufacture de livres), mais aussi Ian Manook pour un premier roman policier chez Albin Michel. Tous ces auteurs proposent des romans vraiment différents mais qui se caractérisent par une tonalité et un style propres. Du thriller d'anticipation (Raibow Warriors au roman d'espionnage (Première station avant l'abattoir) en passant par le polar politique (L'Évasion) ou le roman plus intimiste (Un long moment de silence) ou encore le polar ethnologique (Yeruldegger), le spectre est large.

    Sélection 2013 :
    - Rainbow Warriors, de Yal Ayerdhal (Au diable Vauvert) ;
    - Un long moment de silence, de Paul Colize (La Manufacture de livres) ;
    - Black cocaïne, de Laurent Guillaume (Denoël, "Sueurs froides") ;
    - Yeruldegger, de Ian Manook (Albin Michel) ;
    - L'Évasion, de Dominique Manotti (Gallimard, "Série noire") ;
    - Première station avant l'abattoir, de Romain Slocombe (Le Seuil, "Policier").


    Maintenant que cette sélection est établie, vous avez la possibilité de faire partie du jury. Pour cela, lisez attentivement ce qui suit.

    Participez au choix du 10e lauréat du Prix des Lecteurs Quais du polar/20 minutes

    Quais du Polar et le quotidien 20 minutes lancent un appel à candidature pour former le jury officiel du Prix des lecteurs Quais du Polar/20 minutes. Présidé par Claude Mesplède, auteur du Dictionnaire des littératures policières, ce jury est chargé de désigner "Le" polar francophone de l'année 2013.
    Les 10 jurés seront officiellement sélectionnés le 16 décembre 2013. Ils se réuniront pour délibérer le samedi 8 mars 2014 à Lyon.
    La remise du Prix des Lecteurs Quais du Polar/20 minutes au lauréat aura lieu pendant le festival, le samedi 5 avril 2014 en présence des lauréats des 9 précédentes éditions !

    Pour faire partie du jury :
    Adressez un courrier expliquant les raisons de votre candidature et présentant vos goûts littéraires avant le 7 décembre 2013 minuit (cachet de la poste ou date de l'e-mail faisant foi) à :

    Par courrier :
    Association Quais du Polar
    Candidature Prix des Lecteurs
    20, rue Constantine 69001 Lyon

    Par mail :
    prixdeslecteurs@quaisdupolar.com

    Téléchargez l'appel à jury
    Liens : Un long moment de silence |Yeruldegger |Rainbow warriors |Claude Mesplède |Yal Ayerdhal |Paul Colize |Dominique Manotti |Laurent Guillaume |Romain Slocombe |Ian Manook |Quais du Polar

Enquête en solo

Le détective privé des romans policiers se trouve généralement confronté aux véritables maitres de la ville, aux forces obscures, aux alliances logiquement impossibles entre forces économiques, forces militaires et politiques. Mais Laurent Guillaume situe son intrigue au Mali, quelques temps avant le grand chambardement organisé par l'armée française, pour nous présenter un paysage inquiétant : le héros fait face non plus à quelques nervis d'un truand local, mais à des forces qui ont phagocyté l'État. Lors de ses pérégrinations pour découvrir la vérité, il rencontrera des forces armées paramilitaires, des grands généraux de pays étrangers venus incognito faire du trafic de drogue avec des avions cargo, et de riches mafias colombiennes installées avec pignon sur rue au cœur même de l'appareil bureaucratique local.
Le héros au nom prédestiné s'appelle Solo. Bien que d'origine malienne, ce détective privé est un ancien flic français qui a vengé la mort de sa famille et a dû quitter la France. Installé à Bamako, son travail consiste surtout à savoir qui corrompre pour obtenir informations ou libérations. Sauf qu'un jour, il est contacté par une avocate qui l'engage pour faire sortir de prison sa sœur, arrêtée comme "mule". Plus tard, la sœur sera retrouvée morte en laissant en guise d'héritage tout un lot de questions. À peine l'enquête commencée, Solo se retrouve menacé, et est prêt à abandonner ses investigations, seulement - erreur fatale - des hommes s'en prennent à son seul et forcément meilleur ami : ce sera donc une lutte à mort entre Solo et les assassins.
Laurent Guillaume est à la fois policier de formation et a travaillé au Mali. Ces deux éléments lui permettent de donner vitalité à une intrigue de facture classique mais qui étonne par ses prolongements. Cette connaissance du terrain ne l'empêche pas de savoir raconter une histoire et de présenter des acteurs. Son personnage central est décrit avec vigueur et empathie, et certains seconds couteaux ont un portrait dressé à vif de manière saisissante comme le chef de la police, le vieux domestique, un mercenaire garde du corps, l'avocate. En quelques lignes, il parvient à nous installer dans son histoire, nous prend par la main, et il est impossible de lâcher ce roman qui parcourt dynamiquement la capitale, fonce dans les zones rurales calmes, se détourne par une ligne de front, une sorte de no man's land où tous les trafics se rejoignent, où les truands classiques, les jihadistes et les généraux algériens se retrouvent pour leurs bénéfices mutuels. Même si certains gros faits divers laissent entendre de telles interactions entre forces vives d'un pays, l'on comprend aisément le bourbier malien, les difficultés rencontrées depuis un an pour essayer d'établir un semblant d'État de droit dans un pays où la cupidité est érigée en maitresse absolue.

Citation

Bagayoko me jaugeait d'un air fat depuis son bureau immense et nu. J'avais oublié de préciser qu'il fuyait le travail comme la peste, déléguant tout ce qu'il pouvait à ses subordonnés pour s'adonner à son vice : le poker sur Internet.

Rédacteur: Laurent Greusard lundi 09 décembre 2013
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