S'adapter ou mourir

Je pourrais être à ta place, pourquoi pas ? Ou toi à la mienne. Tout dépend des cartes que nous avons reçues au sale jeu de la vie. Et donc, tel un lion fatigué de tuer qui sort ses griffes par habitude et non par faim, et qui les retient finalement sans les abattre, le capitaine Alatriste retira la pointe de son épée de la gorge du bandit.
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vendredi 01 novembre

Contenu

Roman - Thriller

S'adapter ou mourir

Enlèvement - Vengeance - Scientifique MAJ mercredi 19 janvier 2022

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21 €

Antoine Renand
Paris : Robert Laffont, octobre 2021
572 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-221-24698-6
Coll. "La Bête noire"

Actualités

  • 28/08 Salon: Salon du polar à Nœux-les-Mines (62)
    Grâce à la vigilance exercée sans relâche par les membres de 813, et dont les fruits sont régulièrement publiés sur leur blog que nous consultons tout aussi régulièrement, nous venons de découvrir qu'à Nœux-les-Mines, dans le Pas-de-Calais, l'on faisait annuellement salon autour du noir. Et ce depuis 2015... En ce 4 septembre 2022, jour dit pour la tenue des Mines Noires et dont on apprend via l'une des affiches qu'il résulte d'un report, ce sera donc la septième édition.
    Nous ne dirons hélas rien de la genèse de ce salon, de son histoire, ou de ceux qui l'ont fait naître puis organisé car nous n'avons rien trouvé en ligne qui eût permis de créer une des pages génériques dont bénéficient les salons et festivals que nous nous efforçons de présenter.
    Hormis des affiches millésimées 2022, deux listes d'ouvrages sélectionnés pour l'attribution d'une récompense (le prix Découvertes et le prix des Mines Noires), une page Facebook elle aussi estampillée "2022, 7e édition" mais fort avare d'informations fussent-elles purement pratiques (où donc dans la ville ? De quelle heure à quelle heure ? Y a-t-il des animations particulières ?...) et un site web dont tout indique qu'il n'est plus actualisé, nos sources sont maigres. Il y a malgré tout de quoi construire une page susceptible d'attirer les amateurs à Nœux-les-Mines : une trentaine d'auteurs invités, un parrainage assuré par Marc Lainé, cinq ouvrages en lice pour le prix des Mines Noires et trois pour le prix Découvertes.

    AUTEURS INVITÉS
    Didier Bonnet, Armelle Carbonel, Arnaud Codeville, Ophélie Cohen, Magali Collet, Christelle Colpaert-Soufflet, Amélie De Lima, Gilles Debouverie, Jean-Marc Dhainaut, Marc Falvo, Maxime Girardeau, Christian Guillerme, Hervé Hernu, Franck Jendro, Jess Kaan, Mattias Köping, Agnès Laurent, Mathieu Lecerf, Guillaume Létienne, Florestan Liénard, Frédéric Livyns, Rosalie Lowie, Philippe Marion, Ludovic Miserole, Fabrice Papillon, Gaëlle Perrin-Guillet, Christophe Piteux, Clarence Pitz, Antoine Renand, Pétronille Rostagnat, Anouk Shutterberg, Christine Vauchel & Jérémy Wulc.

    OUVRAGES SÉLECTIONNÉS POUR LE PRIX DES MINES NOIRES
    Je pensais t'épargner, de Pétronille Rostagnat (Harper Collins, février 2022).
    Aliénés, de Fabrice Papillon (Plon, octobre 2021).
    Colère noire, de Jacques Saussey ([nouvelle version entièrement revue par l'auteur], Nouveaux auteurs).
    S'adapter ou mourir, d'Antoine Renand (Robert Laffont, octobre 2021).
    L'Empereur blanc, d'Armelle Carbonel (Mazarine, mars 2021).

    OUVRAGES SÉLECTIONNÉS POUR LE PRIX DÉCOUVERTES
    Rendors-toi tout va bien, d'Agnès Laurent (Plon, mai 2021).
    Jeu de peaux, d'Anouk Shutterberg (Plon, avril 2021).
    Les yeux d'Iris, de Magali Collet (Taurnada, novembre 2021).
    Liens : Aliénés |Rendors-toi, tout va bien |Armelle Carbonel |Antoine Renand |Jacques Saussey

Justice 2.0

Ambre, dix-sept ans, fait une fugue avec son compagnon Adrien. La maison de Baptiste Rivoire, son correspondant sur Internet, ne doit être qu'une étape de leur périple vers le sud. Mais Rivoire abat Adrien et s'empare d'Ambre qu'il enferme dans un containeur. C'est un pervers psychopathe de la pire espèce qui a toujours rêvé d'avoir une esclave à sa disposition. Et pourquoi pas, lui faire un enfant ? Mais il finira par être rattrapé par ses mauvaises fréquentations...
De son côté, le narrateur traverse une mauvaise passe : réalisateur de deux films salués par le public mais qui ont été des échecs commerciaux, directeur d'un vidéo-club mis au rancard par l'arrivée du Net, largué par sa compagne, il est prêt à tout pour rebondir. Il accepte donc un rendez-vous à la société Minerva où on lui propose de devenir modérateur en ligne pour l'entreprise Lifebook (!). Lui et la petite communauté de modos se voient confrontés chaque jour au pire de ce que l'humanité peut produire, mais deviennent une véritable collectivité au point qu'il emménage dans la grande maison qu'ils partagent. Mais à force de voir impuissant les pires horreurs, ne peut-on être tentés de rendre les coups ? Ainsi naissent les Correcteurs, des redresseurs de torts sans violence qui se contentent d'avertir les brutes dénoncées par leurs vidéos. Jusqu'au jour où ils tombent sur un adepte d'une chasse particulièrement cruelle. Un certain Baptiste Rivoire...

Le thème de l'autodéfense revient fréquemment sur le devant de la scène, parfois de la plus putassière des façons, histoire de flatter les bas instincts du lecteur. Ou plus ambigüe, comme ici, en traitant de l'effet de meute, de l'invincibilité que donne l'anonymat en contrepoint à la société des pseudos du Net. En revanche, l'autre intrigue parallèle offre ENCORE une histoire de séquestration qui, au moins, évite le syndrome Séquestrée de Chevy Stevens (soit cinq cents pages de tortures physiques et mentales pour tout scénario) en ellipsant le pire. Du coup, la longue préparation du narrateur avant d'en venir aux faits peut paraître déséquilibrée, même si la science de la narration (et le besoin de remplir de la page...) fait passer la pilule. Antoine Renand compense par un dernier tiers particulièrement haletant. Rien d'extraordinaire, juste de quoi faire passer un voyage en train ou en avion sans insulter l'intelligence du lecteur et avec même deux neurones de plus nécessaires que pour lire le thriller industriel de base. C'est déjà pas mal...

Citation

Je n'avais jamais été bagarreur ; les fractures, les mauvais coups, le sang m'avaient toujours rebuté. Au sein des Correcteurs, je dois confesser que j'y ai pris goût. Avec mes frères et mes sœurs en renfort, en meute...

Rédacteur: Thomas Bauduret mercredi 19 janvier 2022
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