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Le Sang des éditeurs
Grand format
Inédit
Tout public
Le plaisir de la page rouge
Il est arrivé à tout un chacun de se trouver confronté à la méchanceté du monde et de rêver, ne serait-ce que quelques secondes, de faire disparaître la cause de sa honte. Mais il subsiste au cœur de chacun de nous un fond de religiosité (ou la peur du gendarme) et tout ceci ne reste qu'un rêve. Théophile Mansardier est un jeune trentenaire, un peu velléitaire, qui aimerait devenir un grand écrivain et dans cette optique noircit des pages et des pages. Son espoir s'évanouit lorsque son père meurt : il doit reprendre l'entreprise familiale. Finalement, sa mère accepte de vendre et qu'il dispose d'assez d'argent pour essayer de concrétiser son rêve...
Le Sang des éditeurs joue avec le chaud et le froid, comme dans un circuit de montagnes russes : dans un premier temps, les choses semblent s'améliorer pour Théophile Mansardier puis elles basculent car personne ne veut de son roman. Aussi, confronté à cette adversité, l'auteur en herbe décide de répondre coup pour coup : il va tuer des personnalités du monde éditorial et ainsi écrire une intrigue policière vengeresse qu'il vendra à des milliers d'exemplaires.
Mehdi Omaïs décrit avec soin la psychologie de son personnage, égocentrique, croyant réellement à son talent, et son basculement logique dans l'horreur. En même temps, des contrepoints montrent bien qu'en fait tout se déglingue autour de lui : sa violence, l'éloignement des amis, de la famille et même de sa compagne qui, peu à peu, ont du mal à le suivre dans cette folie grandissante et qui contamine tout le livre. En choisissant de serrer son texte sur une pagination restreinte, l'auteur renforce encore cette impression de partager le "délire rationnel" de son personnage. Pour ne pas trop noircir le tableau, étude de fond d'une psychose, l'auteur offre en parallèle une respiration à travers un regard humoristique et cynique sur le monde de l'édition, leurs mœurs, décrivant quelques petites scènes en situation : le standard, le comité de lecture, une critique littéraire, un salon du livre. Réjouissant !
Citation
Las d'attendre, Théophile prend le couteau de son père, un bol et tranche la gorge de la jeune femme. Une heure de ménage à prévoir avant de regagner son domicile parisien.
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