Contenu
Les Ombres de l'averse
Grand format
Inédit
Tout public
352 p. ; illustrations en noir & blanc ; 24 x 16 cm
ISBN 979-10-94173-39-8
La sorcière croque-mitaine
Même si Frédéric Livyns est un auteur sans doute moins connu en France que Patrick Eris, il a écrit nombre de livres fantastiques - du roman au recueil de nouvelles -, qui lui confèrent une bibliographie intéressante. Aussi son association avec Patrick Eris n'est-elle pas incongrue, surtout pour écrire cette fantaisie (au sens musical) à quatre mains. L'action se déroule à Ézechiel, une ville du nord de la France, où il pleut sans cesse. Le nom de la ville, assez biblique, est à lui seul une ouverture vers le fantastique. Il y a quelques siècles, cette ville a été le lieu de manifestation d'une sorcière, peut-être investie par une puissance démoniaque, qui sacrifiait des petits enfants volés aux familles. Elle a quand même été attrapée et brûlée. De nos jours, toujours à Ézechiel, on découvre le commissaire Gabriel Letort qui vit et traverse la ville, même s'il commence à fatiguer de toute cette pluie qui tombe depuis quelques mois. Aussi, quand des femmes commencent à voir comme la silhouette d'une vieille sorcière dans les miroirs ou les caméras de vidéo surveillance et que leurs bébés sont atrocement mutilés, le commissaire se dit que peut-être la sorcière est revenue (même si quand même il ne croit pas tout à fait à ces balivernes de vieilles femmes) et que l'arrivée dans la ville d'un ancien policier, spécialiste des tueurs en série, Dimitri Polzer, est de bonne augure pour l'aider. Mais va-t-il falloir lutter contre un "vrai" tueur machiavélique ou bien contre des forces démoniaques, ce qui d'emblée s'avère plus compliqué ?
Le décor est planté de main de maîtres : des ruines, une petite ville engoncée sous la pluie, des tueurs fantomatiques qui rôdent y compris dans les hôpitaux modernes, des notables qui cachent de sombres secrets et des bébés réduits en amas sanglants. Les policiers essaient alors de trouver un sens ce qui est vite ardu. Servi par un style qui sait faire monter le suspense, qui grave comme dans un film, une seconde d'horreur, et ne s'appesantit pas sur les côtés gore, Les Ombres de l'averse avance sans fausse route, ni mauvais goût, porté par le métier des deux auteurs qui jouent les scènes obligées du genre, avec finesse et vigueur. Les éditions du Héron d'argent jouent, elles, la carte de la qualité avec des livres objets, illustrés avec soin et joliment présentés. Ce roman, premier d'une série (un deuxième volume est annoncé dans les dernières pages) et qui fait partie des premiers titres d'une collection qui va jouer sur les frontières du genre semble-t-il annonce la couleur et de bien belle façon. À suivre.
NdR - Patrick Eris est un auteur bien connu à k-libre puisqu'il y signe des chroniques littéraires sous son véritable nom, Thomas Bauduret.
Citation
Évidemment, lorsque deux jeune filles de bonne famille rentrant chez elles à pied en pleine nuit après une soirée entre amis disparaissent et qu'on les retrouve quarante-huit heures plus tard dans un état tel que seul l'ADN permet de les identifier, ça fait désordre. Et toujours plus de bruit que cent traine-misère.