Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
338 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-914704-60-1
Coll. "Polar"
La série est avant tout une suite d'individus
Sebag est policier à Perpignan. Il a perdu le feu sacré car il est un peu en crise : il se demande si sa femme restée jeune et belle ne le trompe pas, et il voit ses enfants s'éloigner de lui. En plus, il n'est pas trop en odeur de sainteté dans son commissariat et doit régulièrement couvrir son collègue qui, lui, court, tous les jupons qui passent. La chaleur se fait pesante. Mais cet été va l'obliger à griller ses neurones.
Un vieux retraité, qui passe ses vacances dans le même camping, manque de mourir d'une crise cardiaque en découvrant le cadavre d'une jeune Hollandaise dans les buissons. Crime de rôdeur ? Violeur en manque ? Personne ne sait mais l'affaire se perd vite dans les torpeurs et en dernière brève des faits divers. C'est une double disparition qui va mobiliser Sebag. Celle d'un chauffeur de taxi et d'une jeune Hollandaise (encore !) venue travailler sur sa thèse de peinture. Sebag sent qu'il y a un rapport entre les deux disparitions. Ses hypothèses semblent se justifier lorsqu'une nouvelle Hollandaise (toujours !) manque d'être enlevée en pleine rue et que les revendications d'un groupe terroriste molluquois arrivent, créant une jonction entre les trois affaires. Mais Sebag ne sent pas les liens, et puis il y a sa femme qui lui ment et un policier venu de Paris qui les prend de haut, et la chaleur, et les non-dits du chauffeur de taxi et de son couple qui renvoient en écho les propres angoisses de notre policier.
Difficile d'aller plus loin car cet excellent roman, outre le plan machiavélique qu'il révèle et les failles humaines qu'il entrouvre, est aussi le récit de la lente progression d'un policier vers une meilleure compréhension de lui-même. Le récit servi par un humour discret, mais bienvenu, nettoie les écueils d'une histoire qui ressemble à celle d'un tueur en série, et montre combien Sebag est proche d'un Maigret dans son travail de psychologue lent et minutieux (enfin ça fonctionne plus avec les bandits et les criminels qu'avec les membres de sa famille). L'Été tous les chats s'ennuient restitue bien la lourdeur de l'été et le poids de la fatigue due à la chaleur. Servi par une description de la région, rendue vivante sans les atours frauduleux que donnent parfois les écrivains régionalistes, Philippe Georget installe un décor crédible et naturel, mais il n'y sacrifie pas son intrigue.
Récompenses :
Prix du premier roman policier de la Ville de Lens 2011
Nominations :
Prix du premier roman policier "Sang pour sang polar" 2010
Prix des lecteurs de Villeneuve lez Avignon 2010
Prix Polar 2010
Prix du roman policier de Serre-Chevalier 2011
Citation
Il songea à rentrer se coucher. Se cacher complètement sous les draps comme un môme. C'était si loin l'enfance, il se sentait si vieux. Il paraît qu'un jour on retombe en enfance. Si seulement c'était vrai. Retrouver la joie et l'innocence juste avant de mourir.