L'Inconnu du Grand Hôtel

Lorsque je m'assoupis, même un court instant, j'entends des cris, des pleurs. Je revois les cobayes agonisants, les mutations, le sang dégoulinant sur mes pieds... puis je me réveille en sursaut.
Jonathan Vielmon - Nuclea. Projet H
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jeudi 28 mars

Contenu

Roman - Policier

L'Inconnu du Grand Hôtel

Historique MAJ vendredi 10 septembre 2010

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 16,5 €

Jean Contrucci
Paris : Jean-Claude Lattès, septembre 2010
368 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 978-2-7096-3518-9
Coll. "Romans historiques"
Les Nouveaux Mystères de Marseille, 9

Actualités

Ce qu'il faut savoir sur la série

Commencée en 2002 par Jean Contrucci, critique littéraire à La Provence, la série des "Nouveaux mystères de Marseille" se  compose de romans basés sur des faits réels. Chaque intrigue est l'occasion de visiter un quartier différent de la ville à la Belle Époque.

Retour vers le passé pour Raoul Signoret !

En janvier 1898, l'avocat d'affaires Louis Natanson quitte son hôtel particulier laissant, après dîner, son épouse, son fils de neuf ans et son ami Jacques Bernès, un négociant. Il disparaît pendant plusieurs jours. Les commentaires commencent à aller bon train. Sa vie, professionnelle et privée, alimente les bruits les plus divers et... les moins élogieux. C'est un courrier, expédié de Paris, qui donne la clé de l'histoire et dévoile le lieu où se trouve le corps. Le signataire, après avoir tué accidentellement l'avocat en manipulant une arme de collection achetée chez un antiquaire, s'est enfui précipitamment. Au Grand Hôtel, un étranger est parti le même jour, en laissant tous ses bagages. La police, impuissante à retrouver ces mystérieux correspondant et voyageur, classe le dossier.
Raoul Signoret et Cécile, son épouse, assistent à La Damnation de Faust d'Hector Berlioz donnée au Grand Théâtre, en 1908. En attendant la fin de l'incident de plateau qui émaille la représentation, Raoul regarde dans la salle. Dans une loge, il repère un jeune homme qui braque ses jumelles sur lui avec insistance. À la sortie, celui-ci aborde le journaliste, insiste pour le voir seul à seul et lui laisse sa carte en lui disant qu'il l'appellera le lendemain. L'attitude très réservée, hésitante, son insistance maladroite amènenent Raoul à le rencontrer. Il s'agit de Guillaume Natanson, artiste-peintre, qui lui dévoile que son père, Louis, a été assassiné par celui qui est devenu depuis son beau-père. Il lui demande de reprendre l'enquête pour confondre le criminel. Le journaliste ne promet rien, mais rencontre son oncle, en pleine réforme de la police selon les directives de Clemenceau qui veut créer des brigades mobiles. Certaines deviendront célèbres sous le nom de "Brigades du Tigre". Son oncle lui donne quelques indications sur l'affaire et l'aiguille vers Léonce Massot, le juge d'instruction chargé du dossier. Il dispose, maintenant qu'il est en retraite, d'une liberté de parole. Raoul va aller de surprises en surprises dans une affaire bien embrouillée.
Avec ce neuvième épisode des "Nouveaux Mystères de Marseille", Jean Contrucci s'introduit dans la bourgeoisie d'affaires. Et ce qu'il en dévoile n'est guère plus ragoûtant au point de vue moral, que les enquêtes qui se déroulaient dans les milieux populaires ou crapuleux. L'auteur dépeint, à travers quelques portraits, toute l'hypocrisie qui régnait dans cette société où, au nom des sacro-saintes affaires, il faut garder les apparences et "tenir son rang". Il concocte, avec la situation très classique d'une femme et de deux hommes, un récit bluffant, aux rebondissements pour le moins inattendus.
Autour de son couple de héros, Raoul et Eugène, il fait revivre la vie marseillaise en relatant des anecdotes, des faits divers et mille détails qui éclairent la société de ce début du XXe siècle. La bonne chère occupe une place importante et donne lieu à des échanges piquants entre les protagonistes et les membres de leur famille.
Jean Contrucci évoque la mise en place de la réforme voulue par le président du Conseil pour lutter contre la pègre. Il montre que la situation n'a aucunement évoluée en plus d'un siècle, tant du côté du crime, que du côté des politiques qui se nourrissent d'effets d'annonces. On se laisse emporter par la faconde de l'auteur, par l'entregent de ses personnages et, pour notre plus grand plaisir, toute l'habileté qui mène le récit. L'Inconnu du Grand Hôtel est un épisode brillant dans une série dont l'attrait ne se dément pas.


On en parle : Carnet de la Noir'Rôde n°46

Nominations :
Prix Virtuel du Polar 2010

Citation

L'homme d'honneur, celui qui donnait des leçons de morale urbi et orbi, qui avait plein la bouche des mots justice, honnêteté, devoir, fidélité, n'était-il pas le même qui n'éprouvait aucun scrupule de conscience à trousser les bonnes sous son propre toit et à finir...

Rédacteur: Serge Perraud mardi 15 juin 2010
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