L'Année du rat

Le problème avec les armes à feu, c'est qu'elles ne sont jamais là quand on a besoin d'elles. Elles sont là uniquement quand ce sont les autres qui ont besoin d'elles.
Jim Nisbet - Le Codex de Syracuse
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 28 mars

Contenu

Roman -

L'Année du rat

Anticipation - Urbain - Scientifique MAJ samedi 17 septembre 2011

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20 €

Régis Descott
Paris : Jean-Claude Lattès, mars 2011
380 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-7096-3507-3

Dérive génétique

Paris, France, années 20XX, à l'époque du nouvel an chinois. Chim' travaille à la prestigieuse BRT, la Brigade de Recherche et de Traque. Chim' est un traqueur, sacrément bon d'ailleurs, ce qui lui laisse une certaine indépendance de la part de son patron, Colefax, "bloc de muscles monolithique", surnommé Le Minautore. Colefax, l'envoie sur une scène de crime : une ferme, en Normandie. Chim' débarque et tombe sur une scène d'une rare violence avec sept victimes dont quatre égorgées à pleines dents, et les femmes violées. Les tueurs, qui n'ont pris aucune précaution, sont restés plusieurs jours sur place, visiblement indifférents à leur environnement.
A priori, une triste histoire, mais les choses se gâtent suite à l'expertise médico-légale : "Au premier abord, on croit avoir affaire à la signature d'un être humain, mais c'est beaucoup plus compliqué." En résumé, chez les tueurs, il y a de l'homme, mais pas que… et les labos de la police ne sont pas assez puissants pour déterminer ce à quoi l'ADN est mélangé. En tous cas, cela corrobore bien l'hypothèse de Chim' qui avait demandé – au mépris de sa hiérarchie –, l'autopsie du chien de la ferme car ce dernier est mort de terreur et c'est bien connu, les chiens ne meurent jamais de terreur... Chim' va donc aller traîner du côté des labos de biotechnologies, mais ces métafirmes aux fortunes immenses et ayant des intérêts partout n'aiment pas qu'on vienne renifler chez elles...

"Une foule de questions allait longtemps demeurer sans réponse et une conclusion au moins s'imposait, son instinct lui hurlait : cette affaire puait." Régis Descott n'est pas du genre à s'installer dans la routine, après deux romans contemporains traitant de la folie, et un roman historique sur le même sujet, il change radicalement de préoccupations et de sujet pour plonger le lecteur dans un thriller légèrement futuriste et ça marche diablement bien. Le Paris présenté est tristement crédible, l'auteur place de grandes scènes d'action (dont une dans les souterrains de zone de confinement des déchets radioactifs de La Hague) et s'interroge sur les dérives de notre monde (manipulations génétiques, course à l'éternelle jeunesse...).
L'histoire est parfaitement menée, les personnages à la psychologie travaillée et rien n'est gratuit pour lui (certains par stéréotype mettent en place un inspecteur aux déboires amoureux sans pour autant influencer l'intrigue, mais pas Régis Descott). Le tout est parfaitement rythmé, sans céder à la facilité, pour une incursion dans le genre, c'est une réussite.


On en parle : L'Indic n°10

Citation

Évoquer une anomalie génétique revenait à évoquer le pire des crimes contre l'humanité, la dernière barrière à franchir avant le chaos

Rédacteur: Christophe Dupuis vendredi 06 mai 2011
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page