Les Grands crimes de l'histoire de France

Parce qu'il est hors de question que cet objet du diable reste une minute de plus sous mon toit. Ce n'est pas moi qui l'ai exhumé. Vous allez repartir avec, monsieur Boivin. Hier, vous avez choisi de l'emporter chez vous, vous devez en assumer les conséquences.
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Beau livre - Policier

Les Grands crimes de l'histoire de France

Historique - Assassinat MAJ mardi 11 novembre 2014

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 29,9 €

Renaud Thomazo
Paris : Larousse, octobre 2014
120 p. ; 30 x 24 cm
ISBN 978-2-03-590013-5
Coll. "Les Documents de l'histoire"

Plus grand mort que vivant

Cette impressionnante collection de beaux livres-dossiers balaie l'Histoire en thèmes motivants qui suscitent plaisir de découvrir et d'apprendre. Renaud Thomazo en est le maître d'œuvre, et il nous prouve une nouvelle fois avec Les Grands crimes de l'histoire de France que la vulgarisation peut s'avérer de qualité, fascinante et ludique.
Du supplice de la vieille reine Brunehaut (613) à l'assassinat de Georges Besse, patron de Renault par les membres d'Action Directe en 1986, les faits précis sont détaillés et résumés en un texte court agrémenté de superbes illustrations, photos et documents dont certains se dissimulent dans des petits livres collés ou des pochettes transparentes. Cette manipulation ludique n'empêche pas l'information de bien circuler, au contraire ! L'auteur n'a pas son pareil pour cerner l'essentiel et condenser l'information. Il se livre ainsi à de véritables tours de force quand il doit prendre en compte non seulement le crime lui-même mais aussi ses causes et ses conséquences en les inscrivant dans leur contexte politique. Pour preuve la première affaire traitée, celle de la reine Brunehaut, où l'on pourrait se perdre dans la chronologie et les alliances des Mérovingiens qui s'entretuent en famille pour se piquer leur royaume. Mais non, c'est clair et précis. Un véritable tour de force qui se reproduit tout le long de l'ouvrage, avec un axe très important autour des guerres de religions. Le meurtre de l'amiral de Coligny, chef militaire des protestants, déclencha la Saint-Barthélemy et en est le premier pivot. Les assassinats politiques s'enchaînent, l'un appelant l'autre (le duc de Guise, Henri III, Henri IV). La Révolution, et ses suites napoléoniennes est le second axe avec la triste fin de la princesse de Lamballe, fidèle à Marie-Antoinette, qui revient d'Angleterre pour la soutenir lors de son incarcération : elle finira dépecée par la populace avec sa tête plantée sur une pique agitée sous les fenêtres de la reine. Charlotte Corday assassine Marat. Le général Kléber vainqueur de la Vendée royaliste se retrouve proconsul d'Orient, il meurt sous les coups d'un musulman, Soleyman, qui sera exécuté d'une façon sauvage avec ses trois cheiks commanditaires. Le jeune duc d'Enghein est sacrifié par Napoléon. Le maréchal Brune est tué par une foule royaliste à Avignon et le duc de Berry, dernier espoir de la lignée des Bourbon pour la restauration d'une monarchie durable de la branche (alors que les d'Orléans sont à l'affût), est assassiné à coup d'alène lors d'une séance à l'opéra.
La période moderne commence avec la montée de l'anarchisme et ses attentats dont l'assassinat du président Carnot par le jeune Italien Caserio (1894). Voici la mort mystérieuse (un attentat au monoxyde de carbone ?) de Zola, ardent défenseur de Dreyfus ; celle de Jaurès tué par Raoul Villain ; celle du président Paul Doumer par Gorguloff, un Russe qu'on a dit manipulé par les bolchéviques, l'État français, italien ou allemand. Enfin, c'est l'attentat réussi sur Alexandre Ier de Yougoslavie à Marseille par des "Oustachis" croates fédérés par le leader fasciste Ante Pavelic. Pendant la guerre, l'assassinat à Nantes de Karl Hotz, chef des troupes de la Wehrmacht, choisi par hasard par de jeunes résistants venus de Paris, va conduire, en représailles, à l'exécution de quarante-huit otages dont le fameux Guy Moquet, dix-sept ans, (en Loire-Atlantique, on parle toujours de cinquante otages) ; le ministre Jean Zay est abattu par la milice...
La période contemporaine comprend l'assassinat du juge Renaud par un gang de Lyonnais (1975) ; le parcours du révolutionnaire braqueur Pierre Goldman abattu par le mystérieux groupe "Honneur de la Police" (1979) et l'exécution du PDG de Renault Georges Besse par les deux femmes du groupe Action Directe (1986).
Félicitations pour le choix des documents annexes soigneusement mis en pochette, reproductions parfaites de pages de journaux, d'articles, de lettres, de rapports tapés à la machine, de photos qui prolongent agréablement la lecture. Ainsi, c'est ça un rapport de filature ? Un choix bibliographique pour chaque affaire aurait été bienvenu ainsi qu'un sommaire plus nominatif. Mais ne boudons pas notre plaisir, les variations intelligentes des différentes typographies, des fonds de couleurs et l'insertion d'éléments symboliques photographiés contribuent aussi à cette vaste leçon d'Histoire réussie. Voilà une réponse intelligente à la vogue du surfing à partir de Wikipedia. Les écrits imprimés restent, les écrans s'envolent.

Citation

Le 16 août, Caserio monte sur l'échafaud dressé devant la prison Saint-Paul en lançant à la foule : 'Courage les amis ! Vive l'anarchie !'

Rédacteur: Michel Amelin mardi 11 novembre 2014
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