Comme des hommes

Mon frère n'avait pas mérité ça. L'injustice l'étranglait, il en avait les veines qui s'asphyxiaient. Il allait crever derrière la haie, seul. Et avec la chance qu'il avait, on allait faire les cons avec son cadavre.
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Contenu

Roman - Noir

Comme des hommes

Psychologique - Faits divers - Rural MAJ vendredi 04 mars 2022

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 8,7 €

Louis Sanders
Paris : Rivages, février 2022
220 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-7436-5509-9
Coll. "Noir", 366

Les Anglais du Périgord

Quelque part en Dordogne. De nos jours. John, Georgia et leur setter Gulliver ont quitté Londres pour la Dordogne à l'instar de nombre de leurs concitoyens en quête d'économies. Ils ont opté pour un charme champêtre et acheté la ferme ancestrale des Dejean, non loin de celle des Pauillac. Ils y coulent des jours (presque) tranquilles, parfois faussement tranquilles, mais leurs économies finissent par s'en ressentir. John reprend un travail comme agent immobilier et se retrouve à faire des allers-retours entre l'arrière-pays périgourdin et la capitale anglaise. Georgia, elle, fait de la couture, des courses, un peu de jardinage et visite ses amis de la région sous les yeux des familles du coin, taiseuses et acrimonieuses. Le couple est jeune et boit beaucoup. Et John est jaloux. Peu à peu, il se convainc que sa femme a des liaisons. Son regard erre de sa femme à ses amis. Il s'imagine que chaque homme est un amant potentiel et imagine les mains de ceux-ci sur le corps de sa femme. Chez les Dejean, c'est une tout autre chose. Le beau-fils voue une haine au vieux Dejean. La mère ne dit rien. La menace couve. Le vieux se trimballe ivre mort au volant de sa 4L et regarde goguenard les Anglais quand il va rejoindre sa maîtresse, Héloïse, la fille des Pauillac, la sœur de Louis. Louis, convaincu qu'un drame se trame. Dans cet univers de taiseux, qui accueille tant bien que mal les étrangers, les drames ancestraux ne demandent qu'à éclater. Pendant que le couple formé par John et Georgia se délite sur fond de mensonges, que John sombre dans une folie qui l'amène à avoir des actes aussi désespérés que fous, le vieux Dejean ourdit un plan qui ne manquera de péter à la figure de tout ce beau monde.

Louis Sanders propose un récit qui se situe entre François Mauriac (la tension, les descriptions taiseuses d'une population campagnarde) et Boileau-Narcejac (la jalousie, la folie, la psychologie). Dès les premières pages de son récit, l'atmosphère est étouffante. La lecture d'un quotidien taiseux entre une femme et son mari, et entre des familles d'agriculteurs, se fait en apnée. À la rigueur de l'écriture se joint l'implacabilité d'une somme de destins tragiques. L'ordinaire devient très vite insupportable et on a qu'une seule envie : que tout explose.

Citation

Ce que John et Georgia ne pouvaient pas savoir en sortant de chez les Pauillac, c'était qu'il y avait assez de rancœurs et de haine autour de cette table pour inciter au meurtre.

Rédacteur: Julien Védrenne vendredi 04 mars 2022
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