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Roman - Noir

Chez Paradis

Social - Braquage/Cambriolage - Rural MAJ mercredi 16 mars 2022

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19 €

Sébastien Gendron
Paris : Gallimard, mars 2022
366 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-07-292547-4
Coll. "Série noire"

Règlement de comptes à OK Dodman

Thomas Bonyard s'est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Il est passé juste à côté d'un braquage de banque alors que le dernier des convoyeurs arrivait à se débarrasser du dernier des gangsters. Mais Max Dodman, le convoyeur en question, a planqué une partie du butin et c'est Thomas Bonyard qui a été accusé, et qui a fait de la prison avant d'être finalement innocenté. Là-dessus, des années passent quand soudain Thomas Bonyard aperçoit Max Dodman et le suit. Il ne va pas tarder à découvrir que ce dernier est devenu le patron d'un garage perdu dans une zone désertique. Alors, il essaie de l'approcher en se faisant passer pour l'adjoint d'un cinéaste en repérages. Max vit avec sa femme, devenue grosse et qui le provoque sans cesse en s'accordant des moments avec son chien. Max est également propriétaire de quelques bungalows. Or deux sont occupés par deux jeunes hommes qui tournent des films pornos avec l'aide de prostituées, des prostituées "prêtées" par Albert Katzemberg, un magnat surveillé par la police. Et là, c'est Magda qui fait office d'actrice. Mais un client la frappe et elle s'enfuit. Albert Katzemberg n'est pas content et les deux cinéastes se font la malle non sans "dénoncer" le garagiste. Quasiment au même moment, le maire de la ville voisine est venu demander au garagiste de lui fournir quelques femmes de petite vertu pour soudoyer des industriels coréens de passage dans le coin et, devant le peu de motivation du patron de garage, il décidé d'envoyer la gendarmerie, à sa botte, pour le faire changer d'avis. À ce paysage déjà bien foutraque (mais noir) on peut ajouter l'apprenti de Dodman qui veut juste travailler mais avec un patron qui le rudoie énormément. La chaleur aidant, les tensions s'exacerbent, les protagonistes se regardent avec haine, les armes sont à portée de main et tout pourrait bien se dégrader rapidement.

À la fin de son roman, Sébastien Gendron rend hommage, par un clin d'œil, à Pierre Pelot, et l'on comprend bien pourquoi : l'ouvrage pourrait être un synopsis du Vosgien. Mais, il serait idiot de limiter Chez Paradis à cette influence. On retrouve la chaleur, des gens normaux d'une campagne reculée, les violences qui couvent, un faux air de western en pleine France. Tout ça, l'auteur le traite avec son regard particulier : tout commence avec un braquage qui tourne mal, avec les hommes de Katzemberg qui encerclent le garage comme des hommes en noir chassant des extraterrestres, des corps chahutés, dans toutes les versions possibles du terme. Entre, il y aura d'autres événements improbables (que nous n'aimerions pas dévoiler) et une planque sous le garage qui s'avèrera une grande surprise et rappellera aux amateurs de polar cette idée que parfois on cherche des trésors cachés qui se révèlent être plus une poudre aux yeux qu'un moyen de s'enrichir. Avec ce nouveau texte, Sébastien Gendron confirme tout le bien que l'on peut penser de lui, et montre un écrivain qui tout en restant drôle sait se renouveler et construire des intrigues efficaces, denses et surprenantes.

Citation

C'est l'histoire d'un petit gabarit, un presque-frêle. Le costume en viscose marron deux tailles au-dessus. Dans les années 1980, c'est la mode de l'épaulette. Femme, homme, caissière, Grace Jones ou convoyeur, tout le monde a la silhouette d'un cédez-le-passage.

Rédacteur: Laurent Greusard mercredi 16 mars 2022
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