Panier de crabes

Ces types savent comment suborner. Ils sont très efficaces, et ils s'y prennent d'une telle façon qu'on sent même pas qu'on est en train de se laisser corrompre. À vrai dire, tu crois même que tu leur fais une faveur.
Patrícia Melo - Le Voleur de cadavres
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

vendredi 19 avril

Contenu

Roman - Noir

Panier de crabes

Médical - Prison - Apocalyptique MAJ lundi 20 février 2023

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 8,9 €

Laurence Biberfeld
Serres-Morlaàs : In8, mai 2021
64 p. ; 21 x 12 cm
ISBN 978-2-36224-121-5
Coll. "Polaroid"

Monde qui va de travers

En une soixantaine de pages, trois portraits (Myriam, Benjamin et Gabin) et deux trames qui vont se rejoindre implacablement, Laurence Biberfeld dresse le portrait d'une France qui se délite et d'une société qui agonise tout en se renouvelant. La novella hésite donc cruellement entre noirceur et optimisme, et l'on sort de cette lecture un peu dérangé, comme on sort de toute bonne lecture. Le personnage principal, la cheville ouvrière, c'est Myriam. Une femme ni jeune ni vieille qui a rejoint les Sans Clôture, une bande bien organisée de nomades qui traverse la France pour délivrer des animaux "domestiques" qui se meurent dans les fermes industrialisées à l'abandon. Ces mêmes fermes font l'objet de destruction par le feu de la part des militaires. Militaires qui ciblent également et indistinctement les groupes de nomades au nom de la sécurité étatique. Myriam traîne un crabe (un cancer) et le souvenir d'un fils qui s'est suicidé en prison. Fils abject, quelque part endoctriné par un père (Nathan, un ex) encore plus abject, Benjamin avait été arrêté pour viol sur mineure avant de finir par se suicider en prison. Dans un récit où les temporalités des deux trames s'alternent, nous suivons les errements dans tous les sens de Myriam. Ses allers et retours au parloir de la prison pour rendre visite à son fils qu'elle aime et déteste, son passage chez sa mère et sa rencontre avec ses nouveaux amis de circonstance dont Gabin, un freluquet qui a une tenue de "cosmonaute" et deux bonbonnes d'oxygène. Jouant sur les mots, Panier de crabes est une immersion fugace ironique et cruelle dans un univers apocalyptique crédible, avec un monde en fin de vie, assailli par ses propres tumeurs. Un monde absurde où l'absurde se révèle à la fin, et qui pose nombre de questions morales. La rémission n'est décidément pas pour tout de suite.

Citation

Nous étions nombreux, même parmi les plus jeunes, à trimballer des crabes. La pollution chimique, disait Gabin. Les déchets nucléaires. Il parlait des siens comme d'un mycélium qui le tapissait tout entier.

Rédacteur: Julien Védrenne lundi 20 février 2023
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page