Les Sept Fous

Il a d'abord pensé que ça passerait. C'était tellement effrayant, cette obscurité. Tellement affreusement vide, aussi. Comme de tomber en criant dans un vide sans fin. Les ténèbres dans ce qu'elles englobent de perdition et de malédiction. Un cri silencieux, parce qu'il a vite compris qu'il n'aurait jamais assez de souffle pour hurler jusqu'au bout du vide.
Laurence Voïta - Aveuglément
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vendredi 29 mars

Contenu

Roman - Insolite

Les Sept Fous

Politique - Assassinat - Urbain MAJ samedi 14 août 2010

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 20,5 €

Roberto Arlt
Los Siete Locos - 1929
Préface de Julio Cortázar
Traduit de l'espagnol (Argentine) par Isabelle Berman, Antoine Berman
Paris : Belfond, août 2010
384 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-7144-4657-2
Coll. "Littérature étrangère"

Actualités

  • 26/09 Bibliothèque: Roberto Arlt en Voix of(f)
  • 07/09 Librairie: Roberto Arlt à la "une"
    Roberto Arlt est un écrivain argentin qui, pour avoir vécu de 1900 à 1942, est néanmoins bien présent en cette rentrée littéraire 2010. Deux de ses livres paraissent presque simultanément cet automne :
    - Les Sept fous (1929), traduit par Isabelle et Antoine Berman, a paru fin août aux éditions Belfond (collection "Littérature étrangère")
    - Eaux-fortes de Buenos Aires, traduit par Antonia Garcia Castro, paraîtra en septembre aux éditions Asphalte.
    Cette double actualité éditoriale s'accompagne d'une soirée-rencontre consacrée à l'écrivain organisée le mardi 14 septembre à partir de 19 heures à la librairie El Salón del libro* qui réunira Françoise Triffaux, éditrice et directrice du département étranger chez Belfond, Claire Duvivier, éditrice chez Asphalte (et collaboratrice de k-libre - NdR...), Antonia Garcia Castro, traductrice, et Gersende Camenen, docteur en littérature latino-américaine, ancienne élève de l'École normale supérieure, traductrice d'essais et de nouvelles - les deux dernières invitées interviendront depuis Buenos Aires.

    * Librairie El Salón del libro
    21 rue des Fossés Saint-Jacques
    75005 Paris. Tél : 09.51.13.86.95
    Liens : Roberto Arlt

Les 7 fêlés capiteux

Dans le Buenos Aires des années 1920, Erdosain erre. Il ne sait pas quoi faire de son corps, il ne sait pas quoi faire de son âme, il ne sait pas quoi faire face à sa situation désastreuse. Il a volé ses employeurs et risque la prison, et sa femme le quitte pour un capitaine de l'armée argentine. Que lui reste-t-il ? Ses rêves et ses amis. Disons plutôt ses fréquentations, au premier rang desquelles se trouve l'Astrologue. Étrange personnage qui rêve de créer une société secrète financée par une chaîne de maisons closes. Erdosain ne sait pas s'il croit ou non au projet fou, mais il n'a rien d'autre à faire, alors pourquoi pas ? Lui-même pourrait participer activement au projet. Après tout, il est un inventeur. Inventeur raté certes, mais inventeur tout de même. Mais pour réaliser cela, il devra voler son cousin. Et puis le tuer, bien entendu : "En plus, maintenant j'ai besoin de tuer quelqu'un. Ne serait-ce que pour me distraire, vous savez ?"

Roberto Alt nous fait visiter l'esprit nébuleux de son personnage principal. On suit ses doutes, ses rêves, ses angoisses. Et c'est certainement ce qui fait la force du livre : on ne sait jamais dans quelle strate de l'esprit d'Erdosain on se trouve. On suit ses pas, on trébuche sur ses fantasmes et on se retrouve étranglé par ses angoisses. Un livre sans espoir. Ou très peu. Du rêve, oui. Mais du rêve noir. On est à la limite du loufoque et du sordide tant tous les personnages pourraient prêter à rire : de l'Astrologue mégalomane au proxénète didactique, du chercheur d'or fabulateur à la catin boiteuse, ils ont tous les deux pieds solidement campés dans leur propre monde de mensonges, d'ambitions avortées et de rêves inavoués. Sans aucun doute un livre marquant, un livre sur lequel on pense se pencher avec légèreté et qui se révèle beaucoup plus profond que prévu.

Citation

Tu sais où je vais ? Dans un bordel, attraper une bonne syphilis !

Rédacteur: Gilles Marchand lundi 02 août 2010
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