À poings fermés

Gobi m'a poussé hors de la trajectoire de la vaste nappe de flamme orange qui a balayé le gymnase. Un vent glacial charriait morceaux de plâtre, échardes d'aciers et morceaux de verre ; et à travers le trou dans le mur, j'ai vu qu'il faisait noir dehors.
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dimanche 10 novembre

Contenu

Roman - Noir

À poings fermés

Sportif - Complot MAJ lundi 22 octobre 2018

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18 €

Jean-Claude Belfiore
La Crèche : Moissons noires, septembre 2018
254 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-37109-072-9

Suite de crochets

Il existe presque un sous-genre dans le roman policier qui travaille l'écriture enntre la vie et les combats des boxeurs. Les liens de ce sport avec le monde de la pègre et les métaphores qu'il peut engendrer ont dû aider à cette liaison fructueuse. Souvent, à l'intérieur de ce sous-genre, comme dans les versions filmées ou les épisodes de séries qui s'en inspirèrent, le côté noir et poisseux ressort : combats truqués, agents magouilleurs, gangsters prêts à tout pour truquer un match, femmes fatales attirées par la sueur et les muscles des sportifs... C'est aussi ce que l'on pourrait croire dès le départ de ce roman de Jean-Claude Belfiore. Son personnage de Montechance est un jeune boxeur qui, plutôt que de s'entraîner sérieusement pour gagner, préfère combattre dans des arènes privées pour de paris clandestins. Il gagne juste ce qu'il faut pour mener une vie tranquille, et se la couler douce. Il agit selon son intéret et celui de son manager. S'il faut de temps en temps perdre et se coucher, il sait le faire avec grâce et sans que cela soit visible. Mais un soir, en rentrant d'un combat, il découvre sur le bord de la route une autostoppeuse, abandonnée sur le bas-côté par son mari. Il l'emmène chez lui et ils couchent ensemble : c'est le début d'une belle histoire, jusqu'à ce que l'on découvre le cadavre du mari de la belle, que cette dernière disparait de la planque que le boxeur lui a trouvée, et que la police mette la main sur l'arme du crime sous le matelas de ce brave Montechance, qui n'a jamais aussi mal porté son nom. Mais Jean-Claude Belfiore n'est pas un perdreau de l'année et, même s'il se sert des codes du genre dans la première partie du roman, la seconde tout en restant classique est aussi une remontée vers la lumière : le personnage parvient à comprendre (et surtout à prouver) l'affaire ténébreuse qui se cache derrière cette histoire, et à reprendre du poil de la bête. Peut-être même que les aventures et les souffrances qu'il va subir lui serviront à rebondir et à comprendre pourquoi s'engager sur une nouvelle voie intéressante.
Raconté avec soin, en s'appuyant sur les attendus de genre, mais sachant les présenter avec un jour plus "optimiste", évitant les noirceurs (et parfois lourdeurs des anciens "maîtres" comme David Goodis), À poings fermés est la bonne description d'un parcours, de l'itinéraire d'un boxeur qui la vie pourrait cabosser intérieurement et extérieurement et qui va savoir rebondir, avec grâce, plus dans le jeu de jambes et la légèreté, que dans la bagarre forcenée et l'uppercut qui met au tapis.

Citation

Elle m'a dit qu'elle s'appelait Pascale. Elle m'a raconté son histoire de cette nuit-là, comment elle s'est retrouvée dans la voiture d'un inconnu, sur une route de campagne.

Rédacteur: Laurent Greusard lundi 22 octobre 2018
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