Wonderland

Le plus dur reste à faire : oublier les odeurs, les lueurs dans la nuit, les cris insensés dans le désert nocturne, tous ces frôlements sur la butte maudite. Et la course des chevaux noirs sous l'éperon orangé de l'aube.
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Roman - Noir

Wonderland

Social - Tueur en série - Disparition MAJ lundi 02 avril 2012

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18 €

Gilda Piersanti
Paris : Le Passage, mars 2012
320 p. ; 21 x 15 cm
ISBN 978-2-84742-182-8
Coll. "Ligne noire"

Actualités

Narcisse au pays des merveilles

Wonderland. Tout le monde, y compris les plus anglophobes, comprend qu'il s'agit du pays des merveilles et qu'il y a là une référence à Alice. Mais les amateurs savent également que derrière Alice et la trajectoire de Lewis Carroll, se cachent de sombres rumeurs de pédophilie. Qui plus est, pour la jeunesse d'hier et d'aujourd'hui, la merveille pourrait se situer quelque part entre la poupée Barbie et Facebook (sorte de miroir déformant de sa propre vie sociale). Cela tombe bien puisque ces deux éléments sont au cœur de l'intrigue du roman de Gilda Piersanti. Car elle tourne autour d'une jeune fille adolescente, montée en graine, et qui a disparu. Or, elle semblait avoir une vie très active sur Facebook. Surtout, quelqu'un a laissé sur son mur de biens étranges photos de poupées Barbie.

L'intrigue est rapide et plaisante, multipliant les points de vue et les allers-retours, sans doute influencée par la série télévisée mettant en avant Mariella De Luca, le personnage récurrent de Gilda Piersanti qui mène ici l'enquête, qui est inspirée de cette série policière, ou peut-être parce qu'elle en est déjà le présage. Elle s'enchâsse d'ailleurs à l'intérieur d'une histoire de tueur en série dont nous ne saurons pas grand-chose, si ce n'est la conclusion de Gilda Piersanti en guise de cliffhanger : à suivre... En revanche, en se concentrant sur une deuxième jeune femme qui avait pris sous son aile la jeune disparue le roman dévoile une autre facette des jeunes générations : des personnes élevées dans le culte de leur propre personnalité (laissant des pères falots), si narcissiques qu'elles sont constamment en représentation, et connaissent si bien les codes qu'elles peuvent entrer dans les cadres préformatés de la télé (l'Italie berlusconienne fut montrée du doigt mais nous avons nous aussi nos Élodie Gossuin).

L'enquête est classique, mais bien menée, fouillant la psychologie des acteurs du drame, réservant quelques rebondissements qui maintiennent l'attention pour fournir un Wonderland de bonne facture, dans la ligne droite de la série, où les Alice modernes ne traversent plus les miroirs mais s'y contemplent et s'y autocélèbrent.

Nominations :
Prix Landerneau Polar 2012

Citation

Alice fit un tour complet sur elle-même, puis elle esquissa des pas de danse ; non pas de ceux , saccadés et frénétiques, qu'elle essayait avant d'aller en boite avec Jessica, mais de ces entrechats appris l'année dernière, quand son père s'était laissé convaincre de l'inscrire à l'école de danse.

Rédacteur: Laurent Greusard vendredi 30 mars 2012
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