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Inédit
Tout public
304 p. ; 24 x 15 cm
ISBN 978-2-919755-12-7
Actualités
- 24/07 Prix littéraire: Pré-sélection du Prix marseillais du polar 2012
Du 27 au 30 septembre se déroulera la prochaine Semaine noire à Marseille pendant laquelle un jumelage noir sera organisé avec Alger. Depuis Yasmina Khadra, les Algériens ont montré que cette écriture de mauvais genres avaient bonne tenue de l'autre côté de la mer Méditerranée. Mais là n'est pas la question. À l'occasion de cette manifestation en cité phocéenne sera décerné le samedi 29 septembre le 9e Prix marseillais du polar. Ce prix, remis par un jury de sept membres choisis sur lettre de candidature se déroule en trois étapes. D'abord une présélection de quatorze romans (que vous découvrirez en fin de dépêche), puis les jurés lisent et notent avant de se donner rendez-vous le 5 septembre pour retenir les cinq finalistes dont se dégagera l'heureux élu...
Sélection 2012 :
- Derrière la haine, de Barbara Abel (Fleuve noir, "Thriller") ;
- À la vie, à la mort, de Henri Courtade (Lucane) ;
- Random, de Mathieu Croizet (L'Écailler, "Noir & polar") ;
- Séquestration, de Michel de Roy (L'Enclave) ;
- Maudite soit-elle, de Vincent Desombre (Scrinéo) ;
- Le Saigneur des pierres, de Roger Facon (Engelaere, "Mystères en Nord") ;
- Mapuche, de Caryl Férey (Gallimard, "Série noire") ;
- Juste une ombre, de Karine Giébel (Fleuve noir, "Thriller") ;
- La Paix plus que la vérité, de Gildas Girodeau (Au-delà du raisonnable) ;
- À la verticale des enfers, de Fabio M. Mitchelli (Ex æquo, "Rouge") ;
- Piège boréal, de David Moitet (Les Nouveaux auteurs, "Thriller") ;
- Je tue les enfants français dans les jardins, de Marie Neuser (L'Écailler, "Noir & polar") ;
- Portrait de l'artiste en tueur, de Gilles D. Perez (Naïve, "Noir") ;
- Accents graves, de Mary Play-Parlange (Ex-æquo, "Rouge").
La Sélection sur le site de L'écrit du suD
Liens : À la vie à la mort |Mapuche |La Paix plus que la vérité |À la verticale des enfers |Je tue les enfants français dans les jardins |Portrait de l'artiste en tueur |Henri Courtade |Mathieu Croizet |Roger Facon |Caryl Férey |Karine Giébel |Gildas Girodeau |David Moitet |Marie Neuser |Gilles D. Perez |L'écrit du suD |Semaine noire - 11/05 Édition: Parutions de la semaine - 11 mai
Basique instinct
C'est un concept étonnant que met en avant, dans ses thrillers, cette nouvelle maison d'édition qu'est Scrineo : celui de concilier la fiction avec la réalité. "Nous aimons être transportés. Jusqu'où ? Jusqu'aux limites du crédible. Les récits de cette collection mettent en scène des sujets de société complexes, parfois sensibles, synthétisés dans le cahier documentaire en fin d'ouvrage." Vincent Desombre, journaliste reporter d'images pour la télévision, a donc écrit un thriller et le cahier documentaire qui suit. Il y annonce : "Parmi les nombreuses histoires et les nombreux personnages qui ont inspiré ce roman, il y en a deux qui méritent quelques approfondissements : l'affaire Finaly et l'incroyable odyssée du capitaine Lecoz." L'auteur, d'une manière claire et précise, résume donc ces deux grandes affaires qui ont marqué les esprits juste à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. La première concerne deux enfants juifs confiés à une Française pieuse par des parents déportés. Baptisés puis cachés par l'Église pendant plus de dix ans alors que des membres survivants de leur famille d'origine voulaient les récupérer, ils ont été déplacés à travers la France tandis que les procès se succédaient. La deuxième affaire est celle d'un malfrat qui profite de la fin de la guerre à Loches pour monter un groupe de résistance, piller les environs et faire régner la terreur. Vincent Desombre a en donc repris quelques éléments dans son thriller. Son héroïne voit à la télévision le portrait d'un vieil homme assassiné qu'elle reconnaît comme étant celui qui a terrorisé sa mère juste avant qu'elle ne se suicide trente ans auparavant. Partant à la recherche d'indices, Nathalie retrouve une tante perdue de vue qui faisait partie avec sa mère d'un groupe catho presque sectaire. Mais la tante se tait, détruit des preuves et meurt mystérieusement. Voilà Nathalie dans la maison de son enfance apparemment inhabitée mais dont la voisine sait des choses... La fille ado de Nathalie se jette dans l'enquête avec son ex-mari journaliste, dragueur impénitent et rescapé d'un cancer du poumon. Meurtres, enquête sur l'enfance, rencontres avec une vieille bonne sœur folle et un notaire encore meurtri par des amours adolescentes, tueur âgé se déplaçant en suçant son index droit, lynx dans la forêt tourangelle, histoire de testament et de baptême secret, tombe vide et curé bizarre, voilà un cocktail qui aurait ravi Jean-Christophe Grangé ou Fred Vargas, avec flash-back entre 1986 (période du roman), 56, 44 et 46.
Maudite soit-elle est un excellent titre de thriller. Si le rythme est soutenu avec ses chapitres courts et son fil conducteur bien lisible malgré une multitude de données, l'écriture pêche par son mode basique. On a un peu l'impression de lire le synopsis d'un scénario TV. Les dialogues sont eux aussi très communs avec de nombreux "Putain !". De plus, l'auteur aurait eu tout à gagner en resserrant le point de vue sur le personnage de Nathalie au lieu de lui adjoindre sa fille ado en pleine crise (mais gentille) et son ex-mari dragueur (mais très gentil aussi depuis qu'il a frôlé la mort). Les points de vue du mari, de témoins, du notaire, du tueur qui suce son doigt ajoutés à des scènes et des faits que l'héroïne ne vit pas ou ignore détricotent le travail. D'où un manque d'unité de ton flagrant qui porte un grand préjudice à l'ensemble. Il y aussi des ruptures étranges, comme celles où l'auteur se lance dans l'humour noir avec la crémation de la tante et pousse sa scène au maximum ; et les deux scènes du lynx qui atteignent carrément le Grand Guignol.
Au final, ce concept original d'intégrer des éléments d'affaires réelles déçoit dans le résultat qui est délibérément de la fiction. Ces éléments se retrouvent dilués et dénaturés. Il aurait fallu choisir : soit travailler étroitement à partir des faits en intégrant une fiction "vraisemblable", comme le faisait, par exemple René Tavernier, soit assumer la fiction (et muscler son style), sans autre référence que des notes restées dans le tiroir ou le cerveau de l'auteur.
Nominations :
Prix Plume libre : Nouvelle plume polar/thriller francophone 2013
Prix marseillais du polar 2012
Citation
Tout était encore embrouillé dans l'esprit de Nathalie, mais elle sentait qu'elle avait mis le doigt sur une affaire diabolique.