Contenu
Grand format
Réédition
Tout public
The Kennel Murder Case - 1933
Pamiers : Wild Side, janvier 2012
19 x 14 cm
Coll. "Vintage Classics", 29
Van Dine presque parfait
1933. Année faste pour Michael Curtiz qui réalise pas moins de sept films dont cette adaptation d'une des douze aventures de Philo Vance, détective dandy américain né sous la plume de S. S. Van Dine. Sacrée performance rehaussée par le point de départ. Tout débute à l'occasion d'un concours canin en plein air. Un concours auquel participe le terrier de Philo Vance. L'un des chiens va être enlevé puis assassiné en pleine nuit, et ne concourra donc pas à la grande finale. On se dit alors que réaliser sur ces bases un grand film noir avec le charismatique William Powell et la splendide Mary Astor - qui donnera la réplique en 1941 à Humphrey Bogart dans Le Faucon maltais, de John Huston -, tient de la gageure, mais...
Cet événement permet de mettre en rapport les différents personnages d'un drame à venir, et de montrer pourquoi tout le monde dans dans son entourage hait Archer Coe, un riche collectionneur d'art chinois. La victime c'est donc ce collectionneur qui est retrouvé mort d'une balle dans la tête, un revolver dans la main, cloîtré dans sa chambre fermée d'un loquet et de l'intérieur. Au premier abord, le suicide ne fait aucun doute. Sauf pour Philo Vance qui pense que "pour Archer Coe, le suicide est une impossibilité psychologique". Et il n'a pas tort car l'on va découvrir que la victime a eu le crâne fracassé par un tisonnier et qu'elle a été poignardée dans le dos - ne manque que l'empoisonnement. À peine le temps de dire "Ouf" et de chercher le principal suspect, le frère de la victime, qu'on le retrouve dans un placard le crâne pareillement fracassé.
La magie du cinéma en noir et blanc agit. Mélange d'images léchées avec une caméra ingénieuse (cette prise de vue à travers une bibliothèque pour mieux voir le visage de celui qui y pioche un livre) et d'un scénario aux dialogues efficaces truffés d'humour, le film nous plonge dans la plus totale incompréhension. Il y a eu un meurtrier et un meurtrier prêt à entrer en action. Et l'on se souvient que le sinistre individu assassiné faisait l'unanimité assassine autour de lui. Chacun des protagonistes avait une raison de le tuer, et agit comme s'il était coupable. Seulement voilà, les méninges et la méthode déductive de Philo Vance ne l'entendent pas ainsi maquettes à l'appui dans une interminable reconstitution des faits où il est forcé d'admettre que s'il sait comment s'est déroulé le meurtre, il ne peut trouver son coupable (malgré une petite idée derrière la tête - ce qui lui permettra au final d'arrêter le meurtrier avec une mise en scène capillotractée). S'y ajoutent, idée géniale, la réapparition de Robert Barrat, interprète de Archer Coe, histoire d'illustrer les déductions de Vance, et de jolis pieds de nez à la littérature policière. L'humour et le comique sont omniprésents, incarnés par deux flics qui sont sûrement irlandais, bêtes comme leur bedaine (où la bière roule à souhaits). Et l'on se dit surtout que la gageure a été tenue...
Meurtre au chenil : 73 min. réalisé par Michael Curtiz d'après Le Chien mort, de S. S. Van Dine avec William Powell, Mary Astor, Eugene Pallette, Ralph Morgan, Robert McWade, Robert Barrat, Franck Conroy, Etienne Girardot, James Lee, Paul Cavanagh, Arthur Hohl, Helen Vinson, Jack La Rue...
Citation
Je ne puis concevoir qu'un homme au bord du suicide tienne par-dessus tout à gagner un concours canin.