k-libre - en marge - La Route de l'Ouest

Ils avançaient en silence sur la lande immaculée ; la marche était difficile, mais rien d'impossible, même dans leur état de fatigue. Une sorte d'équilibre de la terreur régnait au sein du groupe, et c'était très bien comme ça.
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DVD - Western

La Route de l'Ouest

Psychologique - Road Movie MAJ mercredi 07 novembre 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 16,99 €

Andrew V. McLaglen
The Way West - 1967
Patrick Brion (présentation)
Paris : Sidonis, novembre 2012
19 x 14 cm
Coll. "Western de légende"

Tensions qui éclatent

Quand Robert Mitchum accepte de prendre en charge la caravane de Kirk Douglas, il promet des pleurs et des souffrances. Bien en deçà de la réalité ce convoi, appelé "Train de la liberté", voulant bâtir la nouvelle Jérusalem en Oregon, va surtout attiser la haine.

La route est longue depuis le Missouri, et les préparatifs insouciants du départ alliés à une musique festive et légère ne tromperont pas longtemps le spectateur. La Route de l'Ouest, c'est un casting de haute volée avec trois quinquagénaires : Kirk Douglas, Robert Mitchum et Richard Widmark. Pas de femme star du grand écran (Sally Field n'a que dix-neuf ans, elle n'est pas encore la double oscarisée qu'elle sera vingt ans plus tard, mais parfaite en effrontée paumée), et pourtant, leurs absences s'imposent à la dramatique du film. Car Douglas, qui incarne le sénateur et ancien capitaine William J. Tadlock a vécu le suicide de la sienne comme un véritable calvaire, qui sera amplifié par le décès accidentel de son fils durant le périple ; et Mitchum, quant à lui, ne s'est pas remis de la mort naturelle de sa femme indienne ; il ne reste que Widmark à être marié à une femme dont Douglas tombe amoureux, et à qui il parle carte à l'appui de ses projets de grandeur.

C'est donc ces trois hommes que l'on côtoie dans un étrange western qui offre un point de départ classique ; la conquête de l'Ouest. En donnant comme date de départ le 6 avril 1843, le film s'inscrit dans le documentaire historique, puis géographique avec de vastes étendues filmées sous différents climats (aridité du désert, montagnes enneigées). Il faut très vite rajouter une touche ethnologique par l'entremise de Sioux presque pacifiques, puis pas du tout, en quête de justice après la mort du plus jeune fils de leur chef, mais un temps, Mitchum plus rusé que les rusés Sioux, trouvera la parade. Avant que tout se délite, que la haine s'autoalimente jusqu'à un final à la fois étourdissant et reposant.

Dans ce western qui allie infidélité, sexe, tension, justice, injustice, mensonges et abnégation, où la droiture est un vice, Robert Mitchum très réservé contraste avec Kirk Douglas impressionnant de désespoir, tire la couverture à lui. Certes, l'importance des ces rôles peut donner l'impression d'un film bancal avec entre autre cette idée que Douglas prend le pas sur McLaglen et se met parfois outrancièrement en valeur, mais La Route de l'Ouest fait œuvre de vaste fresque western (il ne manque que des bandits) avec des bagarres, de l'ingéniosité et, surtout, des relations humaines parfaitement décryptées tout le long d'un convoi à bord de chariots brinquebalant des êtres à fleur de peau.

La Route de l'Ouest : 122 min. Réalisé par Andrew V. McLaglen sur un scénario de Mitch Lindemann & Ben Maddow d'après le roman éponyme de A. B. Guthrie Jr. Avec Kirk Douglas, Robert Mitchum, Richard Widmark, Lola Albright, Jack Elam, Stubby Kaye, Katherin Justice...
Bonus. Présentation de Patrick Brion. "Robert Mitchum, star hors norme", par Jean-Claude Missiaen. Bande-annonce. Galerie photos.

Citation

- Laissons-le à ses amis, on gagnera un peu de temps.
- Combien de temps ?
- Je n'en sais rien. Ça dépendra des Sioux. Ils vont pleurer pendant un jour. Et un autre à fumer et à discuter. Avec un peu de chance... Un jour de plus pour se remonter le moral. Mais aucun doute... Ils peindront leurs chevaux et chevaucheront après nous.

Rédacteur: Julien Védrenne mercredi 07 novembre 2012
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