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Le type est plein cadre. Il nous fait face. Il nous regarde. Alors, on le regarde aussi parce qu'on est poli et parce qu'à vrai dire, il n'a pas l'air commode. Il ne l'est pas. Ou il ne l'a pas été. Il est l'un des terroristes de la Primea Linea, l'un des mouvements de lutte armée qui ont semé la mort en Italie durant les années de plomb. Il est là pour nous raconter son histoire dans un long flash-back. Alors, on regarde et on écoute. Son récit âpre et sans fioriture. Ici, pas d'esbroufe (la production est des frères Dardenne, ceci explique sans doute un peu cela), l'atmosphère est lourde, l'économie de moyens apporte une redoutable sobriété au sujet qui montre ces jeunes persuadés d'être des militants révolutionnaires (et des prisonniers politiques s'ils sont capturés) alors qu'aux yeux des autorités, ils ne sont rien d'autre que des assassins. Leurs débats, leurs idéaux, leurs relations entre eux et avec les familles et les amis qui ne les ont pas suivis, sont évoqués sans fard. On plonge avec eux dans ce jusqu'auboutisme où la haine du système n'empêche pas l'amour du prochain. N'empêche : le mouvement Primea Linea aurait tué vingt-trois personnes au cours de fusillades avec la police.
La Prima linea : 93 min. réalisé par Renato De Maria sur un scénario de Sandro Petraglia, Ivan Cotroneo & Fidel Signorile. Librement inspiré du livre Miccia Corta de Sergio Segio. Avec Riccardo Scamarcio, Giovanna Mezzogiorno, Fabrizio Rongione...
Bonus. Repères chronologiques. Notes du réalisateur. Notes des producteurs Jean-Pierre et Luc Dardenne. Bande annonce.
Accord parental
Citation
On était hors du temps et du monde. On avait confondu déclin et renaissance. On se prenait pour des résistants, des guérilleros luttant pour la libération du tiers-monde. Mais on n'était pas au tiers monde. On croyait avoir raison alors qu'on avait tort.