Contenu
La Cité de la peur
Grand format
Réédition
Tout public
Serge Bromberg (présentation)
Paris : Montparnasse, septembre 2003
19 x 14 cm
Coll. "RKO", 4
Qui est Charlie ?
Rien de telle qu'une bonne bagarre pour s'attirer les sympathies d'une foule hostile surtout lorsque, tout Dick Powell que l'on est, on en venu enquêter sur des vols d'or et que Jane Greer vous dévore des yeux avant de miser sur votre défaite. La Cité de la peur est un western sanglant qui, même s'il débute en chanson, montre les cadavres de deux soldats convoyeurs de fonds au pied d'un attelage et d'un coffre éventré. Le ton est donné et Dick Powell, qui incarne Haven, un ancien de l'armée en mission au fin fond du Far West, va devoir marcher sur des œufs. La ville est aux mains de Charlie (Jane Greer en tenancière de tripot avisée, femme d'affaires intraitable), et Charlie n'entend pas que quiconque y change quoi que ce soit. Quatre-vingt minutes de dialogues jouissifs, d'enquête minutieuse, de traquenards dans des sens puis d'autres, de coups échangés et d'une passion éclatante vont pourtant mettre à mal une machination au sein de laquelle on ne sait pas vraiment qui tire quelles ficelles dans une ville toute retournée avec plus de vice que de versa (sauf le sang qui en plus va couler à flots). Pour Haven la seule question qui importe est : "Mais qui est réellement Charlie ?" Le traitement du film par Sidney Lanfield est propre, maîtrisé avec quelques fulgurances propres aux films des années 1940-1950 quand les producteurs permettaient de tourner des films de série B. sans trop intervenir. Le couple formé par Jane Greer et Dick Powell est d'une beauté tragique, et le moins que l'on puisse dire est qu'il fonctionne bigrement pour donner à cette Cité de la peur tout le respect qu'elle mérite.
La Cité de la peur : 80 min. réalisé par Sidney Lanfield sur un scénario de Frank Fenton & Winston Miller, d'après de roman de Luke Short. Avec Dick Powell, Jane Greer, Agnes Moorehead, Tom Powers, Gordon Oliver, Steve Brodie...
Bonus. Présentation de Serge Bromberg.
Citation
- C'est triste de boire seul.
- Pas quand on boit beaucoup.