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Grand format
Réédition
Tout public
Alignan-du-Vent : Artus, avril 2013
19 x 14 cm
Coll. "Les Grands classiques du western"
Chien de vie
Alan Ladd n'est pas encore L'Homme des vallées perdues, ce tueur à la dérive sujet à des questions existentielles, mais il est John Chandler, ce fier rebelle (donc sudiste) butté qui arrive dans une vallée hostile à cheval comme tout justicier qui se respecte. Sauf qu'en croupe se tient son propre fils dans la vie, muet pour l'occasion, et qu'ils ont à leur côté, le meilleur ami de l'homme, un chien (de berger de surcroit, ce qui va avoir son importance dans le 165e film de Michael Curtiz). Alan Ladd n'a qu'un but dans la vie : guérir son fils, témoin de la dévastation de la demeure familiale par les Nordistes et de la mort de sa mère. Nul doute qu'il est victime d'un choc psychologique, mais le frustre cow boy croit encore que la médecine peut quelque chose pour lui. Sitôt arrivé dans ce bourg, il est pris à parti par le clan Burleigh, condamné à trente jours de prison avant de se retrouver dans la ferme de Linnett Moore (Olivia de Havilland, en habituée du réalisateur d'origine hongroise), qui s'est prise d'affection pour le gamin, et qui évidemment, tombera amoureuse de l'impénétrable cow boy.
À partir de ce moment-là, Michael Curtiz déroule une intrigue classique pour un western avec des rebondissements qui toujours reposent sur l'injustice et l'oppression. Les Burleigh sont de riches éleveurs qui veulent déposséder Linnett Moore de ses terres, et n'hésitent pas à mettre le feu à une grange ; et lui, alors que la guerre de Sécession est terminée, il reste le Sudiste, renégat dans un monde hostile où tous veulent lui faire payer un passé après qu'il ait perdu ce à quoi il tenait le plus. Michael Curtiz relève les stigmates propres à toutes les guerres civiles, s'ingénie à filmer des grands espaces et des scènes de joie entre ce gamin muet et son chien pour mieux rompre avec cette idée de violence. Le couple Aland Ladd-Olivia de Havilland est également épaulé par une tripotée de sales gueules habituelles du western, John Carradine en tête. Et si le film n'évite pas l'écueil du pathos, et qu'il se clôture de manière incompréhensible par un duel seul contre trois inachevé, il demeure très agréable à regarder, et redonne souffle à la carrière d'Alan Ladd. Ce qui n'est pas un moindre mâle.
Le Fier rebelle : 99 min. réalisé par Michael Curtiz sur un scénario de Joseph Petracca et Lillie Hayward, d'après une histoire de James Edward Grant. Avec Alan Ladd, Olivia de Havilland, Dean Jagger, David Ladd, Cecil Kellaway, James Westerfield, Henry Hull, Harry Dean Stanton, John Carradine...
Bonus. Entretien avec Eddy Moine. Diaporama. Bandes-annonces.