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John Ford
Biographie John Ford
Naissance à Cape Elizabeth le 01 février 1894.
Mort à Palm Desert le 31 août 1973.
John Martin Feeny, dit John Ford, nait dans une famille d'immigrés irlandais. Ultime rejeton de onze enfants, rien ne le prédestine à l'immense carrière de réalisateur qui le verra remporter quatre Oscars. Cette carrière, il la doit peut-être à son frère, Frank, qui partit en 1909 pour la Californie au côté de Gaston Méliès, frère de Georges, pour être acteur et réalisateur de serials pour les studios Universal. En effet, alors que John Ford se prépare à entrer à l'université, son frère lui parle d'Hollywood. Charmé, il le suit.
Là-bas, il joue de petits rôles dans les films de Frank avant de l'assister. Comme toujours dans ces histoires qui ont forgé la légende du cinéma américain, il entame sa carrière de réalisateur lorsqu'il doit remplacer au pied levé un réalisateur absent. C'est The Tornado. Nous sommes en 1917. Ford s'engouffre dans les westerns muets avec l'acteur Harry Cagney. Tous ces films disparaitront à l'exception de trois copies de Le Ranch Diavolo (1917), À l'assaut du boulevard (1917) et Du sang dans la prairie (1919). En 1920, il se marrie avec Mary McBryde Smith avec qui il aura deux enfants, Patrick Michael en 1921 et Barbara en 1922. 1920 est aussi l'année où il débarque à la Fox.
Il commence à voyager en Europe. En Irlande, il retrouve ses racines, et croise un membre de l'IRA. En Allemagne, il découvre le cinéma expressionniste. La mort de William Fox en 1931, l'arrivée du parlant et sa cure de désintoxication alcoolique sont autant d'événements qui aboutissent à une rupture de contrat d'exclusivité avec les studios de la Fox. Réalisateur très coté, il a rencontré en 1928 le scénariste Dudley Nichols qui l'accompagnera de nombreux films durant.
Sa première nomination aux Oscars, il la doit à Arrowsmith, toujours en 1931. En 1934, il entre à la RKO avec La Patrouille perdue, mais c'est toujours à la RKO avec Le Mouchard, qu'il obtient son premier Oscar du Meilleur réalisateur. Le film est le premier à ne pas jouer sur les grands espaces. C'est un film sombre et urbain, qui traite du conflit entre l'Irlande et l'Angleterre, qui montre la pauvreté d'un peuple et le harcèlement de l'occupant.
1936 est un tournant politique dans la vie de John Ford, qui s'engage et soutient les Républicains en Espagne, qui condamne les nazis en Allemagne et incite au boycott. Il revient en 1938 au western avec le méconnu John Wayne. C'est La Chevauchée fantastique. Le film, qui a du mal à convaincre des financiers, rencontre par la suite le succès auprès des critiques, mais doit s'incliner aux Oscars devant Autant en emporte le vent. La seconde carrière western de John Ford est cependant lancée de fort belle manière avec, à ses côtés, un John Wayne qui quitte alors la série B. pour devenir un acteur accompli.
L'adaptation des Raisins de la colère, de John Steinbeck, lui offre son second Oscar en 1941. Avec Qu'elle était verte ma vallée, la consécration est totale. Cinq Oscars (dont ceux du Meilleur film et du Meilleur réalisateur) devant Orson Welles et son Citizen Kane. Mais l'Amérique est aux portes de la guerre. John Ford fonde la Naval Field Photographic Unit dans laquelle les réalisateurs d'Hollywood offrent leurs talents à l'armée. Ford tourne alors des films de propagande du Pacifique - Pearl Harbord, Midway - à Nuremberg en passant par la Birmanie, l'Afrique du Nord et la Normandie. Les Sacrifiés, qu'il tourne en 1945 pour la MGM avec John Wayne, est le seul film dramatique qui se déroule au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Le retour à la vie civile signe aussi le retour au western. John Ford, avec son "Cycle de la cavalerie" revient aux bases de son succès public. C'est d'abord Le Massacre de Fort Apache, puis Le Fils du désert, La Charge héroïque, Le Convoi des braves et enfin Rio Grande. L'homme qui a combattu les idées nazies s'érigent contre le maccarthysme.
Soupçonné de collusion avec les communistes, il est obligé d'adhérer à un mouvement d'opinion très à droite. Son œuvre, déjà très critique vis-à-vis du nationalisme et de la guerre prend une autre dimension lorsqu'il part en Corée filmer une guerre dont il ne comprend pas le but. Il est alors contre-amiral, et demande à être mis en retraite de la Navy. Il revient en Irlande tourner L'Homme tranquille, un projet personnel qu'il traine dans ses valises depuis plus de quinze ans. Il lui permettra d'obtenir un quatrième Oscar de la Meilleure réalisation.
Épuisé par une carrière éprouvante, miné par l'alcoolisme, John Ford trouve cependant la force de tourner Mogambo et La Prisonnière du désert. Tous deux inoubliables par leur casting de rêve (le premier réunit Ava Gardner, Clark Gable et Grace Kelly !, quant au second il propose John Wayne et Natalie Wood). Les dernières années de sa carrière cinématographiques sont entrecoupées par la dépression, l'alcoolisme et ses conséquences. Malgré la noirceur de ses pensées, John Ford tourne encore quelques chefs d'œuvre dont L'Homme qui tua Liberty Valance. Étrangement, sa carrière a suivi celle du western. Ce dernier, en quête de renouveau, traine à trouver un second voire troisième souffle. John Ford s'éteint progressivement et avec lui le mythe du Grand Ouest.
Son œuvre se résume alors en trois mots : western, guerre et racines. Victime d'un accident de la route, miné par l'alcoolisme, rongé par un cancer, contraint à ne plus travaillé et à vendre son yacht sur lequel il venait trouver son réconfort, il reçoit un Lyon d'Or à la Mostra de Venise en 1971, puis la Médaille présidentielle des mains de Richard Nixon en 1973 avant de s'éteindre quelques mois plus tard avec 142 films à son nom...
Bibliographie*
Réalisateur :
- 1934 - La Patrouille perdue (Montparnasse "RKO", septembre 2003)
- 1939 - La Chevauchée fantastique (Montparnasse "DVD collector", novembre 2003)
- 1939 - Sur la piste des Mohawks (20th Century Fox, janvier 2010)
- 1948 - Le Massacre de Fort Apache (Montparnasse "DVD collector", novembre 2004)
- 1949 - La Charge héroïque (Montparnasse "DVD collector", novembre 2007)
- 1950 - Le Convoi des braves (Montparnasse "RKO", février 2005)
Actualité
- 24/03 Librairie: John Ford et les Indiens sur le Divan (75)
- 03/12 Cinéma: John Ford immense à la Cinémathèque
- 07/11 Festival: Livres en tête pour David Vann
- 04/11 Cinéma: John Ford, John Ford & John Ford - bis
- 28/10 Cinéma: John Ford, John Ford & John Ford
- 01/08 Commémoration: Calendrier holmésien d'août
- 14/06 DVD: Montparnasse brade la RKO
- 16/10 Cinéma: Polar et égéries hollywoodiennes - Acte IV
- 01/08 Cinéma: Égéries et série B
- 17/07 Cinéma: La Nuit du western : Festival Paris quartier d'été
"Pour clore sous les étoiles (de shérif) l'édition 2012 du festival Paris quartier d'été, venez passer une nuit pleine de coups de feu et de diligences, de cactus et de saloons, entourée d'hommes de parole, de caïds de la gâchette ou du poker, de filles perdues et de femmes à poigne.
Au programme, La Poursuite infernale, L'Ange des maudits et Rio Bravo, trois états du western, trois visions différentes de l'Ouest américain.
Rendez-vous le samedi 11 août à partir de 23 heures dans la Cour d'honneur des Invalides pour voir ou revoir ces grands classiques du cinéma."
Telle est l'annonce parue dans la newsletter de L'Action Christine ce jour. Nul doute que l'expérience vaut la chandelle. Paris quartier d'été a ouvert ses portes le 14 juillet, et propose de nous sensibiliser aux arts plastique, au cinéma, au cirque, à la danse, à la musique et au théâtre. Les manifestations se déroulent en divers lieu que ce soit à la Maison des Métallos ou aux Arènes de Montmartre. Nous vous engageons fortement à mieux éplucher le site dédié à cette manifestation culturelle.
Les Films de la Nuit du western :
- La Poursuite infernale (My Darling Clementine, 1946), de John Ford avec Henry Fonda, Linda Darnell, Victor Mature.
- L'Ange des maudits (Rancho Notorious, 1952), de Fritz Lang avec Marlene Dietrich, Arthur Kennedy.
- Rio Bravo (Rio Bravo, 1959), de Howard Hawks avec John Wayne, Dean Martin.
Nous avons appris le 31 juillet l'annulation de La Nuit du western. Nous n'en connaissons pas les raisons, mais la regrettons déjà...
Liens : Fritz Lang - 23/11 Cinéma: Film noir : acte III à l'Action Christine