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La revanche de Chucky
Avant de devenir un Texas ranger et de ne plus tuer personne sur le petit écran, Chuck Norris a été acteur de cinoche, roi de la savate, blondinet justicier, sauveur de prisonniers américains au Vietnam, un gars qui défiait Bruce Lee, un mec qui en avait quoi. Alors revoir Chuck "Son-arme-à-lui-c'est-lui" Norris en flic rebelle, ça fait du bien si on veut s'offrir un polar défouloir. Et faut avouer que ça commence pas trop mal, ambiance visuelle à la Serpico - French Connection, environnement urbain, pluie de Toussaint, planque pourrie, flics amis pour la vie au non-look revendiqué (pas comme ces gravures de mode de Miami Vice, ici c'est du polar de vrai mec, d'ailleurs le chef de Chuck, c'est Richard "Shaft" Roundtree, ok ?). Et puis le traquenard : le pote de Chuck qui se fait flinguer, Chuck impuissant, Chuck qui agit sans réfléchir, Chuck qui se fait virer, mais Chuck qui décide de se venger parce que flic ou plus flic, c'est Chuck, et que c'était son buddy et, qu'à deux, ils formaient une vraie paire de cops.
Chuck a d'autant plus de motifs d'agir qu'une jeune journaliste qui lui est chère – la nièce de son maître en arts martiaux – est assassinée après avoir enquêté sur une sombre affaire de drogue. Cette mort-là, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase Ming. Chuck va faire du Chuck et tant pis pour les gueux ! Pour tout vous dire, rien que dans la séquence finale, il met douze types au tapis tout seul - oui douze ! Sans parler de l'équipage d'un cargo à qui il a fait passer un sale quart d'heure. Parce qu'au nom de sa justice, Chuck sait lever son pied plus haut que le sourcil qu'il a plus de mal à faire battre dans les instants où il doit jouer sur le registre de l'émotion. Là, d'accord, Chuck montre vite ses limites.
Mais bon, en mettant un DVD de Chuck dans le lecteur, on sait qu'on n'a opté ni pour un mélo, ni pour un chef-d'œuvre. Et puis, tout n'est pas négatif dans ce film, il y a plein de bons sentiments, un chien mignon, un peu d'humour, Christopher Lee en gentleman à pipe et à moustache, des fusillades spectaculaires, des chorégraphies simples mais redoutables (le cinéma de Hong-Kong n'avait pas encore influencé le cinéma d'action mondial), et une idylle gentiment naïve. Alors tout ça ne fait pas un grand film. Mais ça rappelle qu'à une époque, Chuck Norris avait de l'ambition, qu'il tentait de rivaliser avec Sylvester et Arnold, qu'il était autre chose qu'un banal héros de série télé coincé entre le JT de Claire Chazal et le grand prix de Formule 1. Mais c'était il y a plus de trente ans... pour dent.
Dent pour dent (100 min.) : réalisé par Steve Carver sur un scénario de James Bruner et William Gray adapté d'un roman de James Bruner. Avec : Chuck Norris, Christopher Lee, Richard Roundtree, Matt Clark, Mako, Maggie Cooper...
Bonus. Bande annonce.
Citation
- Vous avez quitté la partie, donc vous n'avez plus d'arme, pas vrai ?
- C'est lui l'arme.