Contenu
Il marchait la nuit
Grand format
Réédition
Tout public
Pamiers : Wild Side, avril 2011
19 x 14 cm
Coll. "Vintage Classics", 37
Tueur au visage d'ange
Lorsqu'il abat un policier qui rentrait chez lui intrigué par ses faits et gestes au 5057 State Street, Roy Morgan - l'impénétrable Richard Braveheart au regard de tueur névrosé -, un cambrioleur mythomane et psychopathe, ne se doute pas encore de la traque impitoyable et novatrice dont il va faire l'objet par la police de Los Angeles. Le code 3 est déclenché car on ne tire pas impunément sur un représentant de la loi. Ce film de procédure, tourné en 1948 à quatre mains, use d'entrée d'une voix off qui lui donne une tonalité documentaire. Normal, pour une histoire basée sur un véritable fait divers. D'une forme éminemment classique avec une maîtrise excellente du noir et blanc avec l'éternel conflit entre la lumière et les ombres, Il marchait la nuit est novateur à plus d'un titre. D'une part parce qu'il propose une séance d'identification du tueur originale. Lorsque le tueur aux abois aura changé de mode opératoire sentant l'étau se resserrer autour de lui, et aura délaissé ses petites magouilles électroniques pour multiplier les braquages de commerces de spiritueux, il laissera derrière lui des victimes qui sont autant de témoins. Et, réunies dans une même pièce, elles aideront à réaliser un portrait-robot idéal à l'aide d'éléments du visage dessinés puis projetés sur un mur blanc. La scène est répétitive et chacun y va d'une partie du visage, mais l'effet est saisissant. D'autre part, parce que le tueur s'échappe et s'oriente en utilisant les égouts de Los Angeles cinquante ans avant Terminator II. Une première dans l'histoire du cinéma dans la ville de Los Angeles. L'enquête linéaire occulte les motivations du tueur dont on saura qu'il a fait la guerre - un traumatisme caché ? Nous n'en saurons rien. Cependant, la réalisation parfaite de deux réalisateurs de talent propose des passages impressionnants de réalisme où l'adrénaline monte en même temps que le suspense. Et même si le finale (qui propose des scènes hallucinantes dans les égoûts) se conclut abruptement et sans réponses quant aux motivations de Roy Morgan, Il marchait la nuit est l'un des meilleurs films noirs américains des années 1940 proposé ici dans un excellent master mais sans bonus (comme le veut la collection).
Il marchait la nuit (79 min.) : réalisé par Alfred L. Werker et Anthony Mann sur un scénario de John C. Higgins et Harry Essex d'après une histoire de Crane Wilbur. Avec Richard Baseheart, Scott Brady, Roy Roberts, Whit Bissell, Kenneth Tobey, James Cardwell, Jack Webb...
Citation
- Mettez-moi avec Chuck sur l'affaire.
- D'accord, mais je ne veux pas enterrer de héros. Juste coffrer l'homme qui a tiré sur Rowlins.