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Björn Larsson
Biographie Björn Larsson
Naissance à Jönköping .
Marin et écrivain suédois né en 1953, Björn Larsson est également professeur titulaire de littérature française à l'université de Lund. Bien que romancier, il a écrit un certain nombre d'ouvrages scientifiques, d'articles littéraires et d'essais. Il doit une partie de son succès à Long John Silver : la relation véridique et mouvementée de ma vie et de mes aventures d'homme libre, de gentilhomme de fortune et d'ennemi de l'humanité, d'après le roman de Robert Louis Stevenson. Ce roman d'aventure est peut-être aussi une des raisons ou causes qui font que l'on retrouve fréquemment dans son œuvre le thème de la voile, de la mer, de l'aventure au grand large.
Pendant un temps, Björn Larsson a vécu à bord du Rustica, un vieux voilier, avant de poser les amarres à Gillelege, une ville côtière du Danemark.
Bibliographie*
Romancier :
- 2010 - Les Poètes morts n’écrivent pas de romans policiers (Grasset, octobre 2012)
Actualité
- 27/02 Édition: Parutions de la semaine - 27 février
- 24/01 Édition: Parutions de la semaine - 24 janvier
- 14/03 Auteur: Björn Larsson : avis de traducteur
Le dernier Björn Larsson devrait contenter à la fois les amateurs de romans policiers (puisqu'on y trouve un meurtre et une enquête, et que l'énigme est même résolue – que peut-on demander de plus), et ceux qui aiment que la littérature soit autre chose qu'un divertissement, voire qu'elle les incite à l'exploitation d'un monde nouveau et, pourquoi pas, à la réflexion. Ceux-ci en auront aussi pour leur argent, du moins s'ils jugent bon qu'un roman s'intéresse à la littérature en tant que telle et aux conditions dans lesquelles elle s'exerce, sur le plan technique et commercial. Les Poètes morts n'écrivent pas de romans policiers est en effet une mine à ce point de vue. Non qu'il s'adonne à ce genre si pratiqué actuellement qu'est l'autofiction. Ce serait plutôt le contraire, puisque l'ensemble du spectre littéraire y est balayé, depuis le poète exigeant, fatalement solitaire et peu médiatisé, jusqu'à l'universitaire qui sait tout sur le sujet sans l'avoir jamais pratiqué, en passant par l'éditeur tiraillé entre des loyautés divergentes et le commissaire de police saisi par le démon littéraire comme monsieur Le Trouadec l'était par la débauche. Ceci donne lieu à un jeu de miroirs opposés qui devrait délecter les plus fanatiques partisans de la "mise en abîme", mais aussi ceux qui ne méprisent pas de bonnes parties de rigolade fût-ce sur le plus sérieux des sujets – car la mort, même d'un poète méconnu, c'est quand même du sérieux, non ? Les seuls qui n'y trouveront peut-être pas leur compte seront ceux qui n'apprécient pas l'humour, l'ironie, la satire, etc. Mais ceux-là peuvent toujours lire les écrits politiques ou les rapports de la Banque mondiale, fonds inépuisable et sans cesse renouvelé s'il en est. Depuis que le roman policier existe (et donc pas loin de deux siècles, selon certains), il n'est pas sûr qu'on ait déjà mis en scène un mobile aussi surprenant et littéraire. L'assassinat a certes déjà été présenté comme l'un des beaux-arts, mais sur le plan de l'exécution, pas sur celui de "l'ontologie phénoménologique sartrienne". Et si Tomas Tranströmer figure dans ce livre, qu'on se rassure : c'était avant qu'il obtienne le prix Nobel (la version française ayant mis deux ans et demi à nous parvenir). Voilà quelque bonnes raisons de lire ce livre – ou pas, c'est selon ; mais il est bon que ce soit en toute connaissance de cause dans les deux cas. Bonne lecture aux courageux kamikazes qui n'auront pas peur de se passer de dormir, de manger, voire de vivre (même si ce serait dommage) pendant quelques heures pour en savoir plus sur la littérature... sans jamais avoir osé le demander (air connu).
Philippe Bouquet
Liens : Les Poètes morts n’écrivent pas de romans policiers |Philippe Bouquet