L. A. noir

Il fallait qu'il garde son calme, qu'il se souvienne que les policiers ne sont pas des superhéros. Qu'ils ne sont pas infaillibles. Qu'ils peuvent être mis sur de fausses pistes. Mais bien sûr, il existe des petits malins comme Roy Grace.
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samedi 23 novembre

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Roman - Noir

L. A. noir

Mafia MAJ mardi 17 novembre 2009

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20 €

Tom Epperson
The Kind One - 2008
Traduit du par Patrick Raynal
Paris : Le Cherche midi, septembre 2009
404 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-7491-1458-3
Coll. "Thriller"

Actualités

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    Les Presse de la Cité nous proposent également Les Murmures, de John Connolly, un des habitués de la collection "Sang d'encre", mais, et c'est à notre connaissance une première dans la collection, ces murmures s'accompagnent d'un CD musical, la playlist de l'auteur. En cela, les Presses de la Cité suivent la mode du moment, ce dont on peut se réjouir.
    S'il faut chercher LE livre de la semaine, il se trouve peut-être au Seuil. La parution du nouveau roman d'espionnage de John Le Carré fait forcément office de fait marquant. L'auteur délivre ses romans avec parcimonie. Un traitre à notre goût le sera-t-il vraiment ? Sûrement plus que Qui a tué Toutankhamon ? parution hebdomadaire de James Patterson, sous-clone de Ponson du Terrail dans sa forme moderne et un tantinet édulcorée.
    Bien entendu, il y en a pour tous les goûts, alors ne vous privez pas :

    Grand format :
    Frères de sang, de Nicole Amann (Les Éditions du Bord du Lot)
    Le Carré des anges, de Alexis Blas (Ex aequo, "Rouge")
    Le Jour où tu dois mourir, de Marc Charuel (Albin Michel, "Thrillers")
    L'Ombre de la brume, de Gérard Chevalier (Coop Breizh)
    Tempête sur Cape Cod, de Carol Higgins Clark (Albin Michel)
    Les Murmures, de John Connolly (Presses de la Cité, "Sang d'encre")
    Les Leçons du mal, de Thomas H. Cook (Le Seuil, "Policiers")
    Jusqu'au sang, de Diane Emley (Belfond, "Noir")
    Comme ton ombre, de Elizabeth Haynes (Presses de la Cité, "Sang d'encre")
    Le Dernier homme bon, de A. J. Kazinski (Jean-Claude Lattès)
    Jeux de vilains, de Jonathan Kellerman (Le Seuil, "Policier")
    Double hélice, de Kleinmann & Vinson (Le Masque)
    Caucase Circus, de Julia Latynina (Actes sud, "Actes noirs")
    Un traître à notre goût, de John Le Carré (Le Seuil, "Cadre vert")
    N'ayez crainte !, de Peter Leonard (L'Archipel, "Les Maitres du suspense")
    Occupe-toi d'Arletty !, de Jean-Pierre de Lucovich (Plon, "Suspense thriller")
    En fuite, de Phillip M. Margolin (Albin Michel, "Spécial suspense")
    Le Voyage en Italie de Sherlock Holmes, de Luca Martinelli (Joëlle Losfeld)
    Sans laisser de traces, de Val McDermid (Flammarion)
    La Mort à deux visages, de Nicolas Ménard (Pavillon noir)
    Les Âmes traquées, de Martin Mchaud (First, "Thriller")
    La Femme congelée, de Jon Michelet (Presses universitaires de Caen, "Littérature nordique")
    Qui a tué le poète ?, de Luis de Miranda (Max Milo)
    Alpes noires, de Philippe Paternolli (Le Caïman)
    Qui a tué Toutankhamon ? de James Patterson (L'Archipel)
    Mortelles rencontres, de Richard Philippe (Le Bout de la Rue, "Rue noire")
    Lennox, de Craig Russell (Calmann-Lévy, "Robert Pépin présente")
    Les Parasites artificiels, de Gordon Zola (Le Léopard masqué, "Les Polars du Léopard")

    Poche :
    La Ville qui n'aimait pas son roi, de Jean d'Aillon (LGF, "Policier")
    Canso d'amor, de Chantal Alibert (Les Presses littéraires, "Crimes et châtiments")
    Le Clan, de Martina Cole (LGF, "Thriller")
    Le Mensonge, de Hallie Ephron (LGF, "Thriller")
    L. A. Noir, de Tom Epperson (LGF, "Policier")
    Céret noir, de Gil Graff (Mare Nostrum, "Les Polars catalans)
    Il était une fois un crime, de Lee Jackson (10-18, "Grands détectives")
    Mon premier meurtre, de Leena Lehtolainen (J'ai lu, "Policier")
    La Dernière tentation, de Val McDermid (J'ai lu, "Thriller")
    Sous les mains sanglantes, de Val McDermid (J'ai lu, "Thriller")
    Dernier tour de manège, de Jean-Paul Nozière (Rivages, "Noir")
    La Mort des rêves, de Do Raze (Le Masque, "Masque jaune")
    Onzième parano, de Marie Vindy (La Tengo, "Mona Cabriole")
    Mine de rien, de Patricia Wentworth (10-18, "Grands détectives")

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S'abreuver aux sources du noir

Bud Sietz est l'un des pontes de la Mafia de Los Angeles. Ses ennemis ont une fâcheuse tendance à disparaître. Comme il est patron de night club, il peut offrir des jeunes filles aux politiciens et aux policiers de la ville. Il vient de rencontrer la belle Darla, chanteuse dans une de ses boites, dont il a fait sa poule de luxe. Mais cette dernière rue dans les brancards car il la cache et elle aimerait chanter…
Bud a un adjoint un peu particulier : Danny les deux flingues. C'est un tueur professionnel, un peu à l'écart des autres membres du gang. Surtout il est handicapé : l'année précédente, lors d'un violent combat, il a été blessé (il boite) et a perdu la mémoire. Depuis Bud le garde à ses côtés.
Tout commence lors d'une soirée mondaine où le singe apprivoisé de Darla mord un convive. Danny et un autre tueur sont chargés d'emmener le primate dehors et de le flinguer. Mais Danny ne peut s'y résoudre. Il se met à douter de la réalité de ses activités avant l'amnésie. De plus Danny vit à l'écart du gang, dans un petit bungalow. Ses voisins sont un anglais, revenu de la guerre de 14-18 avec des "blessures" morales et qui vivote comme rentier, et une mère célibataire qui a du mal à "gérer" sa fille, Sophie. Un nouveau beau-père essaye de remettre de l'ordre à coup de gifles, ce qui déplait à l'anglais et à Danny.
Une réunion au sommet est organisée entre les forces mafieuses. L'idée cachée est de chasser Bud qui est trop vieux jeu. Pour éviter les soucis, Bud confie Darla à son meilleur homme, Danny ! Mais celui-ci pourra-t-il rester insensible au charme de la belle qui a l'air de chercher à la fois un amant et un homme qui saura la débarrasser de Bud ?

Situé dans les années 1930, ce premier roman de Tom Epperson manie les grands thèmes du noir : la ville corrompue, les night-clubs, les chanteuses à la beauté fatale, les rivalités de gangs, les morts qui ponctuent l'intrigue. Il y ajoute des touches plus personnelles : des relations sexuelles un peu plus explicites, des meurtres parfois gratuits, une relation étrange qui se noue entre l'Anglais (sans doute homosexuel) et Danny et entre Danny et Sophie. Bien sûr, il existe également en sous-main cette étrange amnésie et le secret qu'elle recèle.
Toute la partie reconstitution historique que ce soit dans sa dimension réaliste (la pauvreté des petites gens de la ville) ou sa dimension fantasmée (les grandes villas de gangsters, les animaux de compagnie, les virées dans le désert pour liquider un témoin) est montrée avec un soin impeccable et un respect des mythes. On comprend que Patrick Raynal ait eu envie de traduire ce polar. Les relations entre les personnages sont détaillés avec soin et sont très crédibles dans les limites fixées par les stéréotypes du genre. On lit L. A. noir comme un vibrant et intelligent hommage aux maîtres du genre, on voit les images d'un film âpre des frères Cohen ou dans la lignée de l'adaptation d'Ellroy par De Palma. On imagine Alan Ladd ou Lana Turner face à Edward G. Robinson. Une excellente bouffée de nostalgie concentrée.


On en parle : L'Ours polar n°50 |Alibis n°35

Citation

Elle était couchée sur scène, enveloppée dans de la cellophane, complètement nue et attachée avec des rubans rouges. A part ses cheveux auburn, le foisonnement de ses abondants poils pubiens et ses gros tétons roses, elle semblait très blanche dans la lumière.

Rédacteur: Julien Védrenne jeudi 15 septembre 2011
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