Gueules d'ombre

Hannah aurait préféré attirer la clientèle d'une autre manière mais force était de constater que la découverte du cadavre de Ron avait un effet positif sur ses affaires. Le Cookie Jar était bourré à craquer. Faute de chaises disponibles, certains n'hésitaient pas à manger debout. En fait, tous ces gens étaient là pour connaître son opinion sur la mort prématurée de Ron LaSalle.
Joanne Fluke - Meurtres et pépites de chocolat
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

samedi 23 novembre

Contenu

Roman - Noir

Gueules d'ombre

Social - Énigme - Guerre MAJ jeudi 21 avril 2022

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20,9 €

Lionel Destremau
Paris : La Manufacture de livres, avril 2022
424 p. ; 20 x 14 cm
ISBN 978-2-35887-845-6
Coll. "Littérature"

Actualités

  • 06/01 Prix littéraire: Le Goéland masqué millésime 2023
    Le prochain salon du roman policier et de bande dessinée de Penmarc'h – dont ce sera la 21e édition – aura lieu du 27 au 29 mai. Mais en amont de l'événement, comme en guise d'amuse-bouche, sera décerné le prix du Goéland masqué : le roman élu sera annoncé le vendredi 7 avril.
    La liste des six romans présélectionnés par les lecteurs de huit bibliothèques du Pays bigouden sud pour briguer le prix est d'ores et déjà arrêtée :

    Des îles et des chiens de Sylvia Cagninacci (IN8 Éditions)
    Gueules d'ombre de Lionel Destremau (La Manufacture de livres)
    Dans la neige ardente d'Olivier Gallien (Robert Laffont)
    Semia d'Audrey Gloaguen (Gallimard, "Série Noire")
    Mycélium de Fabrice Jambois (Les Arènes, "Equinox")
    Mai 69 de Jean-Philippe Le Claire (Fayard)

    Une présélection qui, nous dit-on, sera encore affinée à la faveur d'une réunion prévue le samedi 4 mars.
    Liens : Mycélium |Dans la neige ardente |Semia |Salon du roman policier de Penmarc'h

Quand une guerre se finit-elle ?

Une guerre vient de s'achever. Lors des combats, le soldat Carlus Turnay a été grièvement blessé et se trouve depuis dans le coma. Pour le Ministère des anciens combattants, ce cas est une énigme. En effet, le soldat ne peut bien entendu donner aucune information mais, surtout, il n'apparait pas sur les listes des combattants et son nom ne correspond à aucun engagé connu. Qui est-il réellement ? Un traitre ? Un espion ? Un homme qui n'avait pas le droit de combattre et se serait inscrit sous un faux nom ? Toujours est-il que son affaire se complique lorsque plusieurs familles revendiquent qu'il est de leur généalogie. Pour se dépêtrer de cette histoire, les autorités appellent à l'aide Siriem Plant, policier avant la guerre. Depuis sa démobilisation, il ne parvient pas à regagner son poste dans la police et cette enquête pourrait être l'occasion de redorer son blason. Voilà donc notre policier essayant de reconstituer l'unité à laquelle pouvait appartenir le soldat dans le coma, en fonction de la zone de combat où il a été retrouvé, afin de découvrir d'éventuels autres soldats qui auraient pu être avec lui et de découvrir sa véritable identité. Mais l'enquête apparait extrêmement complexe, d'autant plus que l'officier qui l'a engagé ne lui semble pas très net et qu'il lui a accordé un équipier, un soldat dont Siriem ne sait exactement s'il l'aide ou l'espionne.

Lionel Destremau a décidé de situer son univers dans un monde un peu reconnaissable, mais pas totalement : les descriptions guerrières ressemblent beaucoup à celle de la Première Guerre mondiale, notamment par l'utilisation des tranchées, mais certaines armes sont postérieures. Les prénoms et les noms de lieux oscillent entre des racines espagnoles ou sud-américaines et d'autres plus à consonance d'Europe centrale. Cette incertitude se double de chapitres alternés où nous suivons l'enquête difficile du policier et des moments de la vie des soldats qu'il doit retrouver, la plupart étant finalement morts sur le front, laissant de bien maigres informations sur ce qu'ils ont vécu à leurs familles. La description oscille entre une société qui a du mal à faire son deuil et vit encore la lente cicatrisation des blessures de guerre et son besoin de tourner la page, de revenir à une vie normale. Cela permet à l'auteur, par delà l'enquête, de dresser le portrait de personnages, de veuves, entres autres. Cette volonté et cette structure tirent plus le roman vers la littérature générale, tout en proposant des pistes noires (la guerre, l'humanité des gens, le jeu, le besoin de vivre contre les valeurs familiales), dans la lignée de mélange des genres que propose les éditions de la Manufacture des livres, s'appuyant sur des ouvrages bien construits, bien écrits.

Nominations :
Prix découverte Claude-Mesplède 2022

Citation

La gueule cassée en pleurait de rire tellement il trouvait la situation délirante et le petit jeunot en face de lui sans doute plus culotté que lui-même n'aurait jamais pu l'être. Après une grande tape sur l'épaule, comme s'ils avaient été les meilleurs amis du monde qui se retrouvaient après une longue absence, il le fit entrer et lui demanda enfin ce qu'il voulait exactement.

Rédacteur: Laurent Greusard jeudi 19 mai 2022
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page