Dépêche | Hopper vu par des romanciers

Le clou de la collection, sans jeu de mots, était une série de statuettes percées de pointes de métal, de tessons de bouteille, couvertes de chaines, de fibres, de plumes souillées : des minkondi provenant du Mayombé, dans le Bas-Congo.
Jean-Christophe Grangé - Lontano
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jeudi 28 mars

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MAJ jeudi 28 mars

Hopper vu par des romanciers
08/01/2013

Hopper vu par des romanciers
Jusqu'au 28 janvier, le Grand Palais accueille une rétrospective consacrée à Edward Hopper (1882-1967), peintre et graveur, représentant de la scène américaine. Ses peintures s'intéressaient plus particulièrement au quotidien des classes moyennes, et ont donc capté tout ce qui peut encore aujourd'hui se retrouver dans le roman noir et social.
L'Express ne s'y est pas trompé et a fait appel à six écrivains pour imaginer une nouvelle à partir d'un tableau. C'est ainsi que Frédéric Beigbeder, Alice Ferney, Marc Dugain, mais aussi Maylis de Kerangal, Dominique Sylvain et Marc Villard se sont prêtés à ce jeu si particulier.




Nighthawks, d'Edward Hopper raconté par Marc Dugain
"Nighthawks" : Parfois la solitude vous pousse vers les autres, même si ce n'est pas votre nature. Ma femme m'a quitté il y a un an au prétexte qu'elle s'ennuyait avec moi. Je le savais depuis le début de notre mariage, qu'elle s'ennuierait un jour avec moi. Cela a pris plus longtemps que je ne le pensais. Ce qui nous liait, il faut bien le dire, c'était notre fils. Maintenant qu'il est porté disparu dans le Pacifique, elle est partie. Ma femme n'était pas très intelligente.
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Room in New York, d'Edward Hopper raconté par Alice Ferney
"Une chambre à New York" : Et voilà ! Il s'est installé ! Le journal, son cul dans le fauteuil, un sourire, et il lira les nouvelles pendant que je prépare son dîner, léger s'il te plaît. Quel ennui ! Quelle tristesse ! Pourquoi les hommes finissent-ils dans cette routine égoïste ? Dieu qu'ils sont insupportables avec leurs chemises blanches, leur gilet et leur cravate, et cet air important qu'ils promènent partout et qu'ils assoient encore le soir en face de leur femme ! Ils sont gonflés de leur importance : ils connaissent, ils commandent, ils font le marché, ils ont des clients, des fournisseurs, des secrétaires !
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New York Office, d'Edward Hopper raconté par Frédéric Beigbeder
"Quand les e-mails n'existaient pas" : Chère Madame, Vous ne me connaissez pas mais ne jetez pas tout de suite cette lettre à la poubelle, s'il vous plaît. Mon nom est Edward Hopper. Je suis peintre et je vous observe tous les soirs, quand vous triez le courrier au rez-de-chaussée, à l'angle de Madison et de la 53e Rue. Vous jaunissez à l'heure où les trottoirs s'allument. C'est à la fois ravissant et sinistre. Je m'installe sur le trottoir d'en face et j'essaie de me souvenir de chacun de vos gestes. Vos cheveux tiennent-ils naturellement ou utilisez-vous de la laque ?
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Hotel Room, d'Edward Hopper raconté par Maylis de Kerangal
"Chambre d'hôtel" : Elle a poussé la porte avec ses valises, est entrée dans le noir, deux, trois pas, a posé ses bagages qui pesaient un âne mort, est retournée sur ses pas pour allumer l'interrupteur et a fermé la porte. Pivotant sur elle-même, elle a vu le lit, n'a vu que le lit, sur quoi elle a d'abord pensé s'étendre direct, tout habillée, ensuite d'un bras tendu contre le chambranle elle éteindrait la lumière et rideau, ce serait le sommeil -s'absenter de son existence pour quelques heures au moins-, mais quelque chose l'a retenue de basculer contre le drap si blanc...
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Chop Suey, d'Edward Hopper raconté par Marc Villard
"Chop Suey" : Mabel contemplait la ville depuis le cinquième étage de son appartement du Dakota Building. La neige ne tarderait plus. Elle entendit derrière elle la voix de Tim vociférant au sujet de la maison du cap Cod, qu'il faudrait vendre, elle aussi. Elle se souviendrait du Black Tuesday 1929 comme du jour où Tim avait levé la main sur elle pour la première fois. L'ecchymose avait disparu mais la douleur persistait dans son ventre. Il hurla à la porte de la bibliothèque.
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Morning Sun, d'Edward Hopper raconté par Dominique Sylvain
"Ciel élastique" : L'automne, rouge comme l'immeuble d'en face. Le soleil l'insulte. Dans une semaine, elle aura 55 ans. Le ciel est une mer élastique, elle, un siphon d'évier. Le bonheur a coulé, ne sont restés que les débris, les calcifications du passé. Depuis hier, elle n'a plus d'adresse. L'hôtel domine la ville, c'est ce qu'elle voulait. Prendre de la hauteur, saisir une bribe de sens, si possible, mais ça ne fonctionne pas. Le monde s'élargit. Tout s'éloigne, lenteur de big bang.
La suite sur le site de L'Express

Informations pratiques concernant l'exposition :
Edward Hopper au Grand Palais


Liens : Marc Villard | Maylis de Kerangal | Dominique Sylvain

Par Julien Védrenne

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