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Il s'agit tout simplement d'un crime, mon ami ! Un crime assez bien mis en scène et révélant une assez belle conception esthétique, mais dont l'auteur est un hésitant et un maladroit. Ce qu'il y a de mieux dans cette histoire se trouve avoir une origine purement accidentelle.
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Florent Couao-Zotti : un sage au Bénin qui ne réagit pas selon la situation du moment

Jeudi 21 janvier 2010 - En janvier 2010, Florent Couao-Zotti nous a régalé d'un Si la cour du mouton est sale, ce n'est pas au porc de le dire, véritable farce policière béninoise. Début mai, le livre s'est justement vu récompensé par le jury du prix Ahmadou Kourouma. Retour sur des propos échangés, fleuris et donc à l'oralité prégnante.
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© David Delaporte/k-libre



k-libre : Est-ce que vous pouvez me dire qui vous êtes.
Florent Couao-Zotti : C'est toujours difficile de parler de soi car on a tendance à utiliser la troisième personne du singulier ce qui est détestable. Disons que je suis un Béninois de quarante-cinq ans. J'ai fait une partie de mes études au Bénin. Je suis passé par les lettres modernes. Ensuite, j'ai obtenu un diplôme d'entrepreneur culturel à Paris, et je suis retourné chez moi pour être professeur puisque j'ai également fait l'École normale supérieure. J'ai enseigné pendant une dizaine d'années les lettres, je suis devenu journaliste et, enfin, écrivain. Je me suis dégagé de toute obligation à partir de 2002 pour me consacrer à plein-temps à l'écriture. L'écriture, je la décline selon plusieurs facettes. Il y a l'écriture littéraire (romans, nouvelles), il y a les pièces de théâtre, qui sont représentées un peu partout, il y a le cinéma, il y a la bande dessinée – que j'adore -, et puis je viens de trouver une dernière activité, qui découle du cinéma : j'écris depuis trois ans des séries télévisées pour l'Afrique. Voilà un peu ce que je fais.

k-libre : Est-ce que vous êtes une personne de confiance ? Je vous dis ça parce que dans votre roman, on a l'impression que ça n'existe pas...
Florent Couao-Zotti : C'est vrai que les personnages que je campe sont à double facette. Parfois on ne les appréhende pas facilement. Lorsqu'on regarde mes personnages on a toujours l'impression qu'ils couvent un traquenard. Ils ont toujours des choses intérieures. Ils sont toujours en train de manigancer quelque chose. Ça, je le ressens même dans la société dans laquelle je vis. Il y a une communauté importante dans mon pays qui explique que la répugnance est prépondérante dans les gestes de tous les jours. Des gens que l'on considère comme fourbes. Il ne faut jamais envisager leur parole comme sincère. Je ne sais pas si c'est ce qui m'a influencé au point que tous les personnages que j'ai créé sont toujours sombres, pervers et bicéphales. Bien évidemment le genre policier et du roman noir s'y prête. À chaque fois que des personnes ne révèlent pas leur identité véritable, ne révèlent pas leurs intentions, je me dis que l'on peut construire une histoire qui, à première vue est compréhensible, mais avec des ressorts qui reviennent après perturber complètement le jeu du départ.

k-libre : On a un peu l'impression que la trahison est une seconde nature chez tous vos personnages... Dès qu'ils sont acculés, le premier réflexe qu'ils ont c'est "je trahis mon voisin".
Florent Couao-Zotti : Il n'y a jamais vraiment d'amis sur lesquels on peut compter. L'amitié est circonstancielle, elle est à géométrie variable. Les gens n'ont pas besoin d'être suffisamment acculés pour trahir. Ils tiennent leur veste en main et sont prêts à l'échanger, à la retourner.

k-libre : L'image du traitre telle qu'on l'a en littérature – le traitre calculateur – est quelque chose d'assez fréquent, mais là le traitre est spontané et ne va même pas réfléchir à l'instant t+1. Il se dit : "là, je suis dans la merde, bon je trahis mon voisin". Smain par exemple quand il est accidenté en voiture, son acolyte coincé à côté il le flingue tout de suite car son premier réflexe est : "s'il reste là, il est dangereux pour moi", et puis plus tard au moment où il est tout seul, il se rend compte qu'il aurait peut-être dû perdre un peu de son précieux temps et lui venir en aide. C'est un exemple mais c'est ce qui revient chez tous vos personnages. Dès qu'ils sont dans une situation qui ne leur plait pas c'est "passe à ton voisin".
Florent Couao-Zotti : C'est une caricature bien sûr, ça ne se passe pas tout à fait de cette manière-là ! Si j'ai choisi d'exagérer un peu le caractère de mes personnages, c'est dans un but bien précis. On a une société qui a tendance à fonctionner de cette façon-là. Les repères auxquels on s'identifiait ont complètement volé en éclats. Avant, il y avait quand même des valeurs auxquelles on était attaché : solidarité, partage, générosité... Ces valeurs ont commencé à se disloquer du fait d'une civilisation urbaine de plus en plus exigeante et de plus en plus mercantiliste. Où il n'y a pas de place pour des complicités qui avaient jadis entretenu le ferment de la société. Ça n'existe plus. Donc, pour attirer vraiment l'attention des gens sur ça, parce que des fois ça se passe de manière presque invisible, et lorsqu'on en parle, les gens disent "non, c'est vous qui exagérez", il vaut mieux passer par la caricature.

k-libre : Il y avait une phrase... On ne va pas raconter l'histoire mais à un moment donné il y a des échauffourées dans la rue, il y a une foule en colère, et il y a une personne qui dit "nous avons fait ce qu'il fallait, commissaire, malheureusement" et qui reprend "malheureusement car si ça ne tenait qu'à nous, nous aurions déjà donné une leçon définitive à ce type de personnes qui polluent le quartier : les tuer". Un dialogue s'instaure avec le commissaire : "Vous savez que c'est interdit ? / C'est justement ce qui fait qu'on n'a jamais la paix / un sage ne devrait pas parler comme ça / Un sage parle selon la situation du moment." Je trouve ce passage extraordinaire. "Un sage parle selon la situation du moment."
Florent Couao-Zotti : Oui, oui... C'est vraiment exprès. Vous savez, dans notre pays à un moment donné les sages étaient les chefs coutumiers – les dignitaires vaudous même – c'était disons des rois. D'ailleurs, certains se font appeler "roi" et, ce qu'on ne comprend pas, les gens qui devaient être des guides à la fois spirituels, moraux etc. se sont transformés en des marchands d'illusion c'est-à-dire que puisque nous sommes en politique, que l'on veut faire des élections dites démocratiques, eh bien les politiciens s'en vont les voir pour les acheter. Ils font véritablement un deal avec eux et leurs disent que puisqu'ils ont une autorité morale sur les habitants de la région, il faut qu'ils fassent tout pour que leurs prétendus sujets votent en leur faveur. Eux, les sages, ils ne réfléchissent pas parce qu'ils ont la possibilité de récupérer une manne d'argent qui est juste devant eux. Ils veulent en profiter. Et ils commencent à faire de la propagande en faveur de l'homme politique qui est passé. Autant d'hommes politiques passent autant ils demandent à la population de voter pour tel ou tel homme politique sans même se faire le moindre examen de conscience pour se dire qu'il y a quelques jours un est passé et qu'ils ont donné des consignes de vote en sa faveur. C'est extraordinaire ce qui se passe à tel point que l'on se dit mais celui-là qui représentait une force morale pour l'ensemble de la population, quand il commence à agir ainsi, il n'existe plus de repère auquel on pourrait s'identifier. Donc un sage n'est plus sage. Il réagit seulement selon la situation du moment.

k-libre : Est-ce que ce n'est pas parce que le monde va trop vite ? Avant, le sage il se basait sur une tradition et sur une expérience, non ?
Florent Couao-Zotti : Je ne sais pas si c'est parce que le monde va trop vite, mais on a l'impression que les gens ne croient plus en rien. Ou seulement en l'argent. Comment l'argent est arrivé à pervertir les comportements à ce point ? C'est ça que je n'arrive pas à m'expliquer.

k-libre : C'est un peu vieux comme le monde...
Florent Couao-Zotti : Oui, mais chez nous c'est allé très vite. Trop vite même. Parce qu'il y a dix ans on n'avait pas ça. Et puis du jour au lendemain on voit ce genre de comportement. Avec l'expérience démocratique que connaissent les peuples africains, les autorités morales devaient servir de balises, devaient servir un peu à réguler les élans des uns et des autres. Mais c'est ceux-là justement qui pactisent avec le diable. C'est ça qui est effrayant. C'est en voulant mettre en exergue ce genre de comportement que j'ai justement fait parler ce vieux-là.

k-libre : Mais qui dit des paroles très sensées...
Florent Couao-Zotti : Très sensées mais qui ne sont pas sages.

k-libre : Votre roman s'intitule Si la cour du mouton est sale ce n'est pas au porc de le dire. Pourquoi avoir choisi un titre déjà aussi long ?
Florent Couao-Zotti : Parce que je ne pouvais pas faire autrement. Il est impossible de trouver quelque chose qui se rapproche autant et qui soit aussi humoristique. Parce qu'en fait j'ai trouvé ce proverbe sur une carte que les gens vendent dans les rues de Cotonou. Ils écrivent des maximes, des proverbes assez humoristiques, assez drôles, assez parlant, et ils les vendent aux abords des rues. C'est ainsi que je l'ai découvert et, dans la même semaine, je suis allé chez un ami, dans son bureau, et où justement il avait agrandi cette expression pour l'exposer dans son bureau. Ça m'a paru extraordinaire, tellement cocasse que je me suis dit qu'un jour j'allais l'utiliser même je ne savais pas comment. Or, j'avais commencé à écrire ce roman et je me disais qu'à chaque début de chapitre il y aurait une petite citation. Pas forcément pour résumer ce qu'il y a à l'intérieur du chapitre mais pour attirer l'attention du public sur un certain nombre de choses. J'ai trouvé que cette citation renvoyait à beaucoup de choses que je pourrais résumer par le comportement de ce vieil homme dont on parlait et qui dit à la police : "C'est pas vous qui devriez administrer des leçons de morale aux populations alors que vous êtes toujours dans l'illégalité morale, ne nous demandez pas à nous de ménager ces voleurs parce que nous nous avons cette force spontanée d'en finir définitivement avec eux. Vous me demandez d'emmener les voleurs chez la police. Vous êtes pourris. Ce n'est pas à vous de me donner la leçon.

k-libre : Pour en revenir aux histoires de confiance, si j'avais dû l'intituler j'aurais choisi Qui veut avaler un coco fait confiance à son anus, tout bêtement.
Florent Couao-Zotti : Ç'aurait été énorme quand même.

k-libre : Oui, ç'aurait été percutant, ça aurait intrigué. Évidemment on aurait regardé le roman avec un peu plus de recul, mais puisque la confiance est au cœur du livre.
Florent Couao-Zotti : Lorsqu'on a décidé d'écrire un genre, on en utilise tous les ingrédients. Je suis un lecteur de la littérature policière. Lorsque j'étais au collège, mes amis et moi on se passait les livres que l'on estimait intéressants. Je pars du principe que la littérature telle que nous on l'avait connue n'est pas faite pour beaucoup réfléchir. Ce n'est pas l'énigme genre Sherlock Holmes, c'est plutôt de l'évasion et de l'action. Il y a de l'action du début jusqu'à la fin. Je ne donne aucun répit aux protagonistes. Il n'y a pas vraiment de moments de réflexions dans mon texte. Les personnages ne sont dictés que par des intérêts immédiats, par leurs pulsions. Smaïn, c'est son bas-ventre. Les deux femmes, c'est l'argent. Ils sont caricaturaux. Il y a le sexe, il y a la violence, il y a le trafic de drogue. Des actions qui se succèdent à des rythmes soutenus. Ce n'est pas du tout du polar intellectuel.

k-libre : C'est très surprenant parce que le prologue ne nous prépare pas du tout à ce que l'on va lire par la suite. On lit le prologue et on appréhende alors quelque chose qui va être noir de chez noir. On sait que l'on va se manger un truc en pleine face.
Florent Couao-Zotti : Le prologue, je l'ai écrit après. Le prologue est très sérieux. En fait, il raconte la fin de l'histoire. Je me rappelle très bien le moment où je l'ai écrit. J'étais au volant de ma voiture et je le dictais à ma femme, et elle était très effrayée par le ton que prenait le texte et elle m'a demandé : "Tu vas tout écrire comme ça ?" et je lui ai répondu : "Non, non, j'ai déjà quasiment tout écrit. Ça c'est la fin, mais je reprends ça juste pour créer une rupture pour que dès le début on soit plongé dans un autre ton plus sérieux."

k-libre : D'ailleurs, il y a beaucoup de ruptures dans ce livre. On a l'impression d'être dans une commedia dell'arte. On a un ton très badin, les histoires sont loufoques, on est dans un Westlake – si vous avez lu Donald Westlake – et puis il y a cette histoire sous-jacente chez le Libanais qui est : "Pourquoi a-t-il perdu un bras ?". C'est une question plus personnelle, qui touche à l'intime et qui, elle, est sérieuse. À l'inverse de tout le livre (hormis le prologue) cette question ne prête pas à sourire.
Florent Couao-Zotti : Il y a quelque chose que j'ai emprunté à Tarantino, qui crée des ruptures, qui fait que chacun des personnages vit sa vie de manière isolée, et progressivement, dans l'évolution de l'intrigue, tous ces personnages qui n'avaient rien de commun, se découvrent une histoire commune.À la fin, ces différentes histoires leur explosent à la gueule. J'ai construit mon récit de cette façon-là. Smaïn dans son coin veut une valisette qu'il n'arrive pas à retrouver. Le détective privé, lui, il est avec une autre femme, il est aussi avec sa galère ("comment vais-je réussir à m'en sortir ?"). Il reçoit une proposition, il n'a pas trop le temps de réfléchir, il l'accepte. Et puis la jeune femme Silvana qui se prend pour la tigresse et qui aussi s'en va voir le Libanais, sans rien dire à sa copine. Tous ces éléments qui évoluent de manière isolée viennent se retrouver et donner un cocktail explosif.

k-libre : Smaïn est un personnage dramatique dans une histoire qui est une comédie. Il a eu la chance déjà dans son enfance de ne pas perdre son bras. Il n'a pas su la conserver. Il arrive à la fin de l'histoire et là il perd quasiment le deuxième bras. Il essaie encore de s'enfuir alors qu'il ne peut plus que ramper.
Florent Couao-Zotti : Il y a même une expression que j'ai utilisée. Ce personnage qui est un monstre mais qui veut bien paraître auprès de la fille du roi et qui emprunte donc les plus beaux attributs de plusieurs hommes. Tout à coup, il se retrouve complètement dénudé. C'est comme si dans son parcours, il y avait des interdits qu'il avait franchi, et en retour il reçoit une sanction. Il se retrouve complètement nu. Mais ça ne veut absolument pas dire qu'il est fini. On le voit emmené par des flics vers une cellule, mais ça ne nous dit pas que la société en a fini avec lui et qu'il ne va pas sans sortir. D'ailleurs, il est tellement pourri, qu'il va sans sortir.

k-libre : Vous pouvez nous éclairer sur l'histoire de ces aphorismes que l'on retrouve en début de chapitre ?
Florent Couao-Zotti : Il y a des créations, des proverbes réels. Il y a des compositions particulières. Lorsque je dis que deux panthères ne se promènent pas dans la même forêt, ça fait référence à un proverbe célèbre dans la culture française : "Il n'y a pas deux capitaines dans un même bateau". Le croassement de la grenouille, n'empêche pas l'éléphant de boire : "Le bruit de la mer n'empêche pas les poissons de dormir". Et puis il y a beaucoup de références au bestiaire africain. Quand tu as échappé au crocodile en te baignant, prend garde à la panthère qui t'attend sur la rive. Alors ça c'est puisé directement dans la culture locale, puisqu'elle fait très souvent référence à cet environnement du bestiaire, mais il y a également certaines choses que j'ai empruntées à un de mes professeurs qui aimait tellement illustrer ses cours avec ces maximes africaines. Par exemple, on ne piétine pas deux fois les testicules d'un aveugle, qui veut dire qu'il faut être fou pour se faire avoir deux fois. La première fois par maladresse on peut se faire avoir, mais pas la deuxième fois.

k-libre : Pour en revenir à votre roman, c'est un peu l'histoire de gens qui n'arrêtent pas de se faire avoir, et toujours de la même façon. Eux, on leur piétine plusieurs fois les testicules, quelque part.
Florent Couao-Zotti : À commencer par celui que je considère comme le personnage principal : le détective privé. Il y a d'autres lecteurs qui estiment que ce n'est pas lui le personnage principal. En réalité, c'est un personnage qui est en décalage avec la société. Juste sur le plan de sa profession. Parce que un détective privé ça n'existe pas en Afrique. Les sociétés de gardiennage, oui. Parfois elles offrent des prestations de ce genre : petites filatures, recouvrement de dettes avec de gros bras mais des enquêtes, des investigations sur le terrain, personne n'en fait. D'ailleurs, il y a un chapitre dans lequel je me suis amusé à décrire tous les malheurs, toutes les difficultés que le personnage a pour faire admettre son métier et avoir de la clientèle. Oui, il se fait avoir à chaque fois parce qu'il estimait que à l'intérieur de la police, quand il était sous les ordres de ses supérieurs, personne ne reconnaissait le travail qu'il faisait à sa juste valeur. Sa hiérarchie la première. Une fois qu'il a démissionné, avec son état de service irréprochable, il pensait pouvoir faire valoir ça aux yeux de l'ensemble de la population. Il n'a pas de plaque, mais avec son nom il croyait pouvoir faire fructifier ses propres affaires. Et voilà que personne ne le reconnait en tant que détective. D'où la tentation d'aller dans la marge. De s'entendre avec cette femme-là pour faire ce que lui-même combattait au départ. Les choses étant, il se retrouve également face à quelqu'un pourchassé par la police. Alors il fallait choisir. On voit un peu que tous ces personnages ne sont pas bien dans leur peau, de par leur parcours mais aussi parce que la société leur impose. De la même façon que les femmes qui sont présentes dans le roman ne sont pas recommandables. Elles sont prêtes à s'entredéchirer, à faire voler en éclats leurs relations parce qu'il y a de l'argent... Sauf la femme que je décris comme la monnaie nigériane, qui a la réputation d'être sulfureuse, liée à des couleurs toujours arc-en-ciel. Cette femme avait voulu préserver l'amitié qui existe entre elle et la miss  Bénin qui a été retrouvée morte au début du roman. Pour rester fidèle à cette mémoire, elle a estimé que sa copine Silvana ne devait pas prendre la mallette. Tous ses efforts visent à faire comprendre à l'autre qu'elle est devenue irresponsable, complètement dingue. Ce n'est pas une midinette. Elle a décidé de lui faire sentir qu'elle aussi elle est une tigresse. Forcément, ça va exploser.

k-libre : Est-ce que votre personnage principal est amené à réapparaitre ?
Florent Couao-Zotti : Je suis en train d'écrire quelque chose qui n'est pas dans le même registre mais qui est plus sérieux (enfin, plus sérieux, c'est surtout une manière de dire), sur la piste du terrorisme. Je suis en train de m'inspirer de ce qui s'est passé tout dernièrement aux États-Unis avec ce jeune Nigérian qui a voulu se faire exploser. On est au début, donc je ne sais pas exactement ce qui va se passer.

k-libre : On retrouve ces problèmes-là au Bénin ?
Florent Couao-Zotti : Non, non, pas du tout. C'est un Islam tolérant. Ils ne sont pas nombreux : quatorze pourcent. La religion dominante c'est le vaudou. Il y a également trente pourcent de chrétiens. Mais ce qui m'intéresse, parce que l'on a une proximité avec l'Algérie, ce qui peut se passer dans la tête d'une personne au point qu'il puisse avoir envie de se détruire lui-même mais aussi ceux qui l'entourent.


Liens : Florent Couao-Zotti | Si la cour du mouton est sale, ce n'est pas au porc de le dire Propos recueillis par Julien Védrenne

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