Les Scélérats

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Roman - Noir

Les Scélérats

Psychologique - Social MAJ vendredi 15 octobre 2010

Note accordée au livre: 3 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 6,5 €

Frédéric Dard
Paris : Fleuve noir, juin 2010
216 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-265-09032-3

Le charme vénéneux de la bourgeoisie

Louise se morfond dans sa ville grisâtre banlieue. Ouvrière à l'usine, ses jours coulent dans une mélancolie morbide dont elle n'arrive pas à se détacher. Un jour qu'elle passe devant une maison bourgeoise, elle est tout de suite attirée par les Rooland, le couple d'Américains qui l'occupent. Elle, belle, glaciale, mondaine, sophistiquée, alcoolique. Lui, beau gosse jusqu'au bout des ongles, ténébreux, fort, fragile. Elle se fait alors engager comme bonne par les Rooland, pressentant que cette immersion dans un milieu qui n'est pas le sien va bouleverser sa vie.
Ce roman de 1959 n'est pas forcément le plus original de Frédéric Dard. Mais il est intéressant à plus d'un titre. D'abord parce qu'on y retrouve la marque de fabrique des ces "petits" romans du maître, à la fois dans les thèmes traités et dans la structure : la mélancolie, l'obsession d'une vie que l'on veut changer, le triangle amoureux, la fêlure secrète, la machination et le coup de théâtre final. On cite souvent Simenon et Céline comme deux influences majeures de Frédéric Dard, mais n'oublions pas Boileau et Narcejac, dont l'art du scénario et le goût pour la mécanique machiavélique se retrouvent ici.
L'autre intérêt de ce roman se trouve dans son ambiance, son atmosphère. Nous citions Simenon, et de fait, l'ombre du romancier liégeois plane au-dessus des ces Scélérats. Peinture sans complaisance de la banlieue, des ses pauvres et de ses parvenus ; confrontation des classes sociales ; silences et non-dits... Des thématiques tellement fortes qu'on se plaît à imaginer le résultat qu'aurait pu donner une adaptation ciné par le regretté Claude Chabrol.

Citation

Ce premier soir de mon installation chez les Rooland, au lieu de danser de joie j'ai pleuré. À cause du regard que m'avait lancé Jess lorsque je lui avais souhaité le bonsoir et qui contenait toute la détresse des hommes.

Rédacteur: Maxime Gillio mardi 12 octobre 2010
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