Petites morts à Gaza : qui a tué Marwa ?

Une vie comme celle-là était, ainsi que l'avait fait remarquer Tolstoï dans Anna Karénine, trop heureuse pour constituer vraiment une histoire.
Collectif & Denise Hamilton - Los Angeles Noir
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Roman - Noir

Petites morts à Gaza : qui a tué Marwa ?

Géopolitique - Terrorisme MAJ mercredi 27 avril 2011

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 16 €

Gwenaëlle Lenoir
Le Plessis Robinson : Nuits blanches, janvier 2011
234 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-36162-016-5
Coll. "Policier"

Actualités

  • 01/08 Bibliothèque: 10 coups de cœur de Paris bibliothèque
    Le Comité Littératures policières des bibliothèques de la ville de Paris (rappelons à ce sujet l'existence de la BiLiPo - derrière cet acronyme se cache la Bibliothèque des Littératures Policières) vient de dévoiler ses dix coups de cœur pour l'année 2011. Le moins que l'on puisse dire c'est que les auteurs et les éditeurs remarqués ne sont pas vraiment ceux dont on a l'habitude d'entendre parler (hormis Kem Nunn et son Tijuana Straits chez Sonatine). Des choix surprenants avec quelques auteurs étrangers perdus au milieu de nombreux français :

    Coups de cœur 2011 :
    - Fin de série, de Christian Rauth (Michel Lafon) ;
    - Le Tueur de l'ombre, de Claire Favan (Les Tueurs de l'ombre, "Thriller") ;
    - Moi comme les chiens, de Sophie Di Ricci (Moisson rouge-Alvik) ;
    - Le Projet Bleiberg, de David S. Khara (Critic) ;
    - Tijuana Straits, de Kem Nunn (Sonatine) ;
    - Regarde les hommes mourir, de Dogo Barry Graham (13e Note) ;
    - Martini shoot, de F. G. Haghenbeck (Denoël, "Et d'ailleurs") ;
    - Le Chant des âmes, de Frédéric Rapilly (Critic) ;
    - Consulting, de François Thomazeau (Au-delà du raisonnable) ;
    - Morts à Gaza : qui à tué Marwa ?, de Gwenaëlle Lenoir (Nuits blanche).
    Liens : Moi comme les chiens |Le Projet Bleiberg |Tijuana Straits |Consulting |Christian Rauth |Claire Favan |Sophie Di Ricci |David S. Khara |Kem Nunn |Francisco Gerardo Haghenbeck |François Thomazeau

L'espoir part en fumée

Régulièrement, en allumant la télévision, on voit les résultats de l'explosion d'un kamikaze palestinien dans une rue passante de Jérusalem. Ce "suicide" pourrait-il être autre chose que le simple dégout de la vie ? C'est la question que se pose Taysir, jeune commissaire, espoir de la police palestinienne. Pourquoi Marwa, sa belle fiancée, calme et peu liée aux extrémistes, est-elle devenue bombe humaine ? Il cherche alors à en savoir plus avec l'aide du frère de la morte, journaliste local. S'y ajoutent des meurtres sanglants qui annoncent peut-être le premier tueur en série palestinien, et qui frappent l'opinion publique.

Gwenaëlle Lenoir est journaliste. Elle a vécu dans ce Proche-Orient qu'elle décrit avec conviction. Elle dépeint les soubresauts d'un État qui n'en est pas un dans les faits et qui est au bord du gouffre, perdu dans des rêves de normalité alors que tout se délite, que la corruption règne, que les valeurs de mort règnent, et que la pression sociale est forte comme lorsque Taysir tente de démontrer à sa famille qu'il est heureux que sa fiancée soit une martyr qui orne les murs de la ville.
Gwenaëlle Lenoir n'aligne pas les grands discours ni ne prend partie. Les Israéliens ont leur part de responsabilité et les politiciens palestiniens sont si véreux et à l'esprit si tordu qu'ils pourraient jouer dans le prochain roman de James Ellroy. Elle montre comment se battent les Palestiniens au milieu des forces islamistes, des tunnels du marché noir et des guerres claniques. Des personnages forts comme un chirurgien devenu médecin légiste qui boit comme un trou, des policiers partis en formation en Suède et qui doivent se débrouiller avec des moyens dérisoires, des journalistes pris entre deux camps au cours de scènes de guerre civile et en creux le portrait de Marwa qui rêvant d'un avenir meilleur pour les siens se détruit.

Gwenaëlle Lenoir sait inscrire la situation réelle de la Palestine dans une intrigue sérieuse et tranchée, avec des personnages vivants et complexes. Elle signe-là un vrai roman noir de qualité.

Citation

La Loi, la Justice, toutes ces conneries auxquelles croient les mômes quand ils veulent devenir shérif ou justicier. Auxquelles j'ai cru jusqu'à il n'y a pas si longtemps.

Rédacteur: Laurent Greusard dimanche 17 avril 2011
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