Meurtre d'un gigolo

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Roman - Policier

Meurtre d'un gigolo

MAJ samedi 23 juillet 2011

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 8,2 €

Mehmet Murat Somer
Jigolo Cinayeti - 2002
Traduit du turc par Gökmen Yilmaz
Paris : 10-18, mars 2011
345 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-264-05220-9
Coll. "Domaine policier", 4429

Istanbul by night

Meurtre d'un gigolo est un melting-pot attachant et gentiment déjanté, où on oublie le sexe des personnages et parfois le fil de l'histoire, mais où l'on se délecte de situations rocambolesques poussées à l'extrême sans aucune pudeur ni vulgarité mais toujours avec humour et une pointe d'ironie.

Tout commence avec la déprime de Burçak, qui vient de se faire larguer par le énième grand amour de sa vie et que plus rien ne motive, jusqu'au jour où il fait la connaissance d'Haluk Pekerdem, avocat de renom aussi inaccessible que sculptural. Le même jour, un chauffeur de minibus est retrouvé assassiné. Le principal suspect du meurtre est Faruk Hanoglu, beau-frère du beau Haluk. Alors Burçak s'improvise détective et décide de mener l'enquête. Jusqu'ici, rien d'inédit.
À cela près que notre héros est hacker le jour et travesti la nuit, et que sa principale motivation est de se rapprocher de son nouvel Apollon. On découvre également que la victime était un gigolo sans foi ni loi, doté d'un membre qui l'a propulsé au sommet des fantasmes des clients de night-clubs queer de la ville. Aidé d'un invalide sado-masochiste et paranoïaque, Burçak traque des hommes d'affaire friands d'aventures inavouables, des poètes ou encore des grandes bourgeoises plus ou moins sympathiques. Il affronte des tueurs grâce à ses talents cachés d'aïkidoka et retrouve peu à peu le goût de la vie – notamment sa passion pour Audrey Hepburn – et des lycéens en pleine crise hormonale.

Dommage que le style soit parfois un peu laborieux. Quoi qu'il en soit, Mehmet Murat Somer lamine un à un tous les clichés du genre - le détective solitaire et alcoolique, les indices égrenés çà et là, les moments de suspense obligé -, et nous offre un final digne des plus grands Agatha Christie, dans une version parodique avec perruques et postiches...

Citation

Une seule question se posait à moi : sous quelle apparence devais-je leur rendre visite ? En jeune journaliste astucieuse, ou dans la peau d'un reporter légèrement efféminé ? La première option, assortie d'une minijupe, me permettrait sans doute de les faire parler plus aisément mais je risquais aussi de me retrouver sans défense devant une bande de machos lubriques.

Rédacteur: Anaïs Bokobza vendredi 22 juillet 2011
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