Gel nocturne

Je hais les escrocs, et encore plus ceux qui prêtent serment et portent un insigne.
Ray Nazarro - La Folie de l'or
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

vendredi 19 avril

Contenu

Roman - Policier

Gel nocturne

Psychologique - Social - Procédure MAJ jeudi 03 mai 2012

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20,5 €

Knut Faldbakken
Nattefrost - 2006
Traduit du norvégien par Hélène Hervieu
Paris : Le Seuil, avril 2012
416 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-02-0966444-9
Coll. "Policiers"

Actualités

  • 10/07 Prix littéraire: Sélections GPLP 2012
    Les Grands prix de la littérature policière en sont à leur 64e édition. Si la délibération finale n'est prévue que pour le mardi 25 septembre, le jury n'en a pas moins arrêté ses listes. Alors... Qui pour succéder à D.O.A. et à Dominique Manotti, tous deux primés dans la catégorie "Romans français" pour L'Honorable société (Gallimard, "Série noire"), et à Yishaï Sarid dans la catégorie "Romans étrangers" pour Le Poète de Gaza (Actes sud, "Actes noirs") ? Les lauréats sont à débusquer parmi les huit auteurs français et les seize étrangers de ces sélections de juin. Ce que l'on peut d'ores et déjà dire, c'est que s'agissant des auteurs français, il y a une disparité évidente des éditeurs puisque les huit ouvrages sélectionnés sont issus de huit maisons différentes. Les éditions Rivages tirent leur épingle de ces sélections puisque dans la catégorie "Romans étrangers", elles placent cinq de leurs romans. Une mention spéciale à Moisson rouge-Alvik. Peu de parutions cette année, mais une présence dans les deux sélections. Cela méritait d'être souligné. Il sera sans doute aucun possible fort difficile d'élire le lauréat de la catégorie "Romans étrangers". Storyteller a été fort remarqué mais non encore primé tout au long de cette année. L'ouvrage de Donald Ray Pollock a beaucoup fait parler de lui. Certains des éditions Rivages seront assurément bien placés. "Actes noirs" avec trois titres n'a pas dit son dernier mot. Les autres maisons non plus. Il ne nous reste plus qu'à attendre !

    Sélection "Romans français" :
    - Le Jour du fléau, de Karim Madani (Gallimard, "Série noire") ;
    - Je tue les enfants français dans les jardins, de Marie Neuser (L'Écailler) ;
    - Samedi 14, de Jean-Bernard Pouy (La Branche, "Vendredi 13") ;
    - Des chiffres et des litres, de Rachid Santaki (Moisson rouge-Alvik) ;
    - Un avion sans elle, de Michel Bussi (Presses de la Cité, "Romans Terres de France")
    - Une guerre de génies, de héros et de lâches, de Barouk Salamé (Rivages, "Thriller") ;
    - Les Hamacs de carton, de Colin Niel (Le Rouergue, "Rouergue noir") ;
    - Arab jazz, de Karim Miské (Viviane Hamy, "Chemins nocturnes").

    Sélection "Romans étrangers" :
    - La Tristesse du Samouraï, de Victor del Árbol (Actes sud, "Actes noirs") ;
    - Gangrène, de Julia Latynina (Actes sud, "Actes noirs") ;
    - Je reste roi d'Espagne, de Carlos Salem (Actes sud, "Actes noirs") ;
    - Le Diable, tout le temps, de Donald Ray Pollock (Albin Michel, "Terres d'Amérique") ;
    - Storyteller, de James Siegel (Le Cherche midi) ;
    - Le Champ du potier, d'Andrea Camilleri (Fleuve noir, "Thriller") ;
    - La Mauvaise femme, de Marc Pastor (Jacqueline Chambon, "Roman policier") ;
    - Triple crossing, de Sebastian Rotella (Liana Levi, "Policier") ;
    - De loin on dirait des mouches, de Kike Ferrari (Moisson rouge-Alvik, "Semana negra") ;
    - Question d'éthique, de Bill James (Rivages, "Noir") ;
    - Un voyou argentin, d'Ernesto Mallo (Rivages, "Noir") ;
    - Les Fantômes de Belfast, de Stuart Neville (Rivages, "Thriller") ;
    - Vérité, de Peter Temple (Rivages, "Thriller") ;
    - Le Prix de mon père, de Willy Uribe (Rivages, "Noir") ;
    - Au lieu-dit Noir-Étang, de Thomas H. Cook (Le Seuil, "Policiers") ;
    - Gel nocturne, de Knut Faldbakken (Le Seuil, "Policiers").
    Liens : L'Honorable société |Le Poète de Gaza |Le Jour du fléau |Je tue les enfants français dans les jardins |Un avion sans elle |Une guerre de génies, de héros et de lâches |Les Hamacs de carton |Arab jazz |La Tristesse du Samouraï |Gangrène |Je reste roi d'Espagne |Le Diable, tout le temps |Storyteller |Le Champ du potier |La Mauvaise femme |Un voyou argentin |Les Fantômes de Belfast |Vérité |Le Prix de mon père |Au lieu-dit Noir-Étang... |Triple Crossing | D.O.A. |Dominique Manotti |Karim Madani |Marie Neuser |Jean-Bernard Pouy |Michel Bussi |Colin Niel |Karim Miské |Carlos Salem |Donald Ray Pollock |Marc Pastor |Bill James |Ernesto Mallo |Stuart Neville |Peter Temple |Willy Uribe |Thomas H. Cook |Knut Faldbakken |Rachid Santaki

Souvenirs présents pour un piano passé

L'annonce de la découverte des corps de Georg et Lydia Hammerseng va plonger Jonfinn Valmann dans un drôle d'état. Il a bien connu cette famille lorsqu'il était jeune. Il était proche de leur fils à l'époque où ils fréquentaient tous deux la même école. Il était venu régulièrement chez les Hammerseng, dans cette villa où ils sont retrouvés mort. Leurs deux cadavres semblent être là depuis un moment. Les corps sont déjà en état de décomposition. Georg est au pied de l'escalier, une balle en pleine tête. Son épouse, Lydia, semble morte à la suite de plusieurs fractures consécutives à sa chute du haut des marches. Elle avait d'importants problèmes de mobilité depuis quelques années. De ce fait, elle ne se déplaçait que rarement et très difficilement. C'est pourquoi elle occupait le premier étage de la maison aménagée spécialement. À première vue, il est difficile de dire si les deux personnes âgées ont décidé de mettre un terme à leur vie ou si elles ont été lâchement assassinées. Les véritables circonstances sont quelque peu compliquées à déterminer. Peut-être parce qu'il a connu par le passé un peu de l'intimité de cette famille modèle, Jonfinn a d'emblée l'étrange impression de sentir quelque chose de pas normal dans ces morts. D'ailleurs il est intrigué par la disparition du piano, instrument qui occupait une place importante dans l'univers de cette famille. Mais ce n'est pas le seul mystère qui flotte autour des Hammerseng. Personne ne semble avoir de nouvelles de leurs deux enfants qui sont partis vivre leur vie depuis longtemps sans donner signe de vie, ni prendre des nouvelles de leurs parents. Jonfinn n'est pas en charge de l'affaire, il en a été écarté à cause de son lien avec la famille. C'est sa nouvelle compagne, Anita, également policière, qui est sur le dossier. Lui sans grande conviction doit enquêter sur un corps retrouvé à proximité d'une petite maison perdue dans les bois. Tout semble indiquer que c'est un vagabond inconnu qui a été tué en lui massacrant le crâne. Pourtant Jonfinn va être comme aimanté par la mort des Hammerseng. Il ne réussit pas à sortir cette affaire de sa tête, compliquant d'ailleurs sa vie de couple. Il est peut-être temps pour lui de plonger dans son propre passé et de faire enfin ressurgir des souvenirs de sa jeunesse. Il est temps pour lui d'évacuer cette culpabilité qu'il traine comme un poids. Son passé a peut-être un lien avec le drame d'aujourd'hui ou plus exactement avec les deux histoires mystérieuses qui ne sont peut-être pas aussi éloignées l'une de l'autre.

Knut Faldbakken s'attache principalement dans son roman aux états d'âme de son personnage principal, Jonfinn. Il nous balade dans les méandres de sa culpabilité qui, malgré les années, n'arrive pas à sortir. On sent le policier plus que désorienté par son passé, même au risque de mettre sa relation récente en danger. La partie intéressante est le moment où le vernis craque et que les révélations commencent à sortir au grand jour. C'est une sorte de gifle à la vision idyllique de l'adolescent que fut Jonfinn. La haine pointe son nez, mettant complètement K.O. une image de couple modèle. Il reste le sentiment de remord profond, le regret d'avoir mal agi et de n'avoir rien fait pour tenter de réparer un acte malheureux. Knut Faldbakken en fait une très belle description en détaillant parfaitement l'état de malaise étouffant dans lequel Jonfinn s'isole.
Peut-être que ce côté introspection personnelle est trop présent au détriment de l'histoire. Mais c'est surtout dommage pour l'intrigue qui se transforme par moment en une sorte de match mixé entre rivalité conjugale et rivalité professionnelle.
Knut Faldbakken réussit habilement à relier les deux enquêtes entre elles mais Gel nocturne reste juste un livre agréable pas ennuyeux avec de bonnes pointes d'humour mais aux ficelles connues et au dénouement un peu gros.

Citation

Mais il y avait quelque chose dans ce qu'elle avait dit qui le gênait. Quelque chose comme un bout de nourriture coincé entre deux molaires, après un repas. Il n'arrivait ni à le localiser ni à s'en débarrasser.

Rédacteur: Fabien Maurice jeudi 19 décembre 2013
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page