Les Véritables mémoires de Vidocq

Y a plus que moi qui sait maintenant... j'suis p't'être le prochain sur la liste. P't'être qu'y savent pas que j'sais. Ou y m'ont oublié ? M'étonnerait. J'suis trop sociable et tout le temps à Ornans à boire un coup avec mes vieux copains...
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Mémoires - Policier

Les Véritables mémoires de Vidocq

Prison - Faits divers MAJ vendredi 15 juin 2012

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 19 €

Eugène-François Vidocq
La Rochelle : La Découvrance, octobre 2011
246 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-84265-712-3
Coll. "Mémoires"

Vidocq ? Un sale type !

Arras, le 23 juillet 1775 : Vidocq naît dans une maison voisine de celle où Robespierre vit le jour... Et ce sera bien là toute la relation qu'il entretiendra avec les révolutionnaires de 1789, lui dont l'esprit paraît plutôt celui du plus parfait réactionnaire... Doué, turbulent, prompt à la bagarre, le jeune Vidocq fréquentera en effet de préférence les voleurs sans foi ni loi, n'hésitant pas lui-même à vider les tiroirs de sa propre famille, que les bancs de l'école, les bandits robins des bois ou les idéaux de la République. Et s'il raconte par le détail ses larcins, ses débauches, ses turpitudes passées, c'est dans la pire tradition moraliste, pour servir à quelque obtuse édification d'une jeunesse bien mal inspirée dans son esprit. Jamais il ne lui vient à l'idée que la société pourrait être d'une quelconque manière responsable des dérives d'une génération en proie à la très grande misère, la sienne pourtant, victime de la Monarchie déclinante. Pour lui aucun doute : les mauvais penchants sont le résultat de mauvaises fréquentations, et quant au Mal, il ne peut être que l'œuvre de la nature humaine, viscéralement mauvaise. Et si donc l'on veut éradiquer le Mal de nos sociétés, il faut y déloger les méchantes gens... Et de nous dresser mine de rien la liste des mauvais garçons d'Arras, liste qu'il finira par étendre à tout le territoire français...

C'est ainsi une vraie sociologie de la délation que Vidocq dessine, plutôt qu'une sociologie du crime dont il a vite fait d'établir encore une fois les raisons. Nul tâche ne lui parut en effet meilleure que la sienne au sein de la Sûreté nationale, qui revint bien souvent à liquider purement et simplement les truands quand le droit ne s'y attelait pas suffisamment... On ne peut alors que s'étonner de la notoriété dont il finit par jouir dans la fiction romanesque, à commencer par ce Jean Valjean de Victor Hugo, dont on nous affirme qu'il en constitua le modèle. Car le vrai Vidocq est à mille lieux d'un Jean Valjean, sinon peut-être dans ce ton de repenti et encore, le repentir de Vidcoq sentant à plein nez l'obstination d'un prélat occupé à faire rentrer coûte que coûte ses ouailles dans le droit chemin...

L'Histoire, il la traversera donc toujours du mauvais côté, des galères aux bagnes, ne cessant de cavaler, de traverser l'Europe et la France en tous sens, pour finir par réhabiliter les travaux forcés où il envoya nombre d'anciens pairs en truanderie... Et le tout sans la moindre élévation d'esprit ! Un sale type en somme, d'un bout à l'autre de sa vie, la narrant dans un style besogneux plus qu'édifiant, parsemé de jugements moraux à l'emporte-pièce...

Citation

Je dus me résigner à partager la couche des deux jeunes et jolies filles de mon hôte.

Rédacteur: Joël Jégouzo lundi 04 juin 2012
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