Le Mystère de Roccapendente

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vendredi 29 mars

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Roman - Policier

Le Mystère de Roccapendente

Historique - Social - Assassinat MAJ mercredi 13 juin 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 15 €

Marco Malvaldi
Odore di chiuso - 2011
Traduit de l'italien par Lise Chapuis
Paris : Christian Bourgois, mai 2012
224 p. ; 20 x 12 cm
ISBN 978-2-267-02359-6

Actualités

  • 14/09 Édition: Parutions de la semaine - 14 septembre
    Les éditions du Seuil font paraitre le nouveau roman de Brigitte Aubert, La Ville des serpents d'eau, et l'on se dit qu'il s'en trouvera bien un à la rédaction pour plonger dans cette sombre histoire qui se base sur le honteux et dramatique secret des habitants de Ennatown. Pourquoi met-on ce roman en avant ? C'est parce que dans une semaine très chargée, il faut rendre à Brigitte Aubert ce qui est à Brigitte Aubert. Ses parutions se font rares, mais elles conservent ce style ferme qui est le sien.
    Les éditions Gallimard annoncent leur rentrée littéraire avec deux romans de la "Série noire" : I cursini, d'Alix Deniger, dont l'action se déroule au milieu des autonomistes corses (tiens, tiens, étonnant, non ?), et Les Anges noirs, une enquête sur fond informatique de l'Islandais Ævar Orn Josepsson. Deux romans totalement opposés par la géographie et les thèmes abordés.
    La rédaction, qui a quand même un peu lu, a trouvé fort appréciable Blood Hollow, un western, évidemment car c'est à la mode, crépusculaire de William Kent Krueger (Le Cherche midi), Pike, de Benjamin Whitmer (qui rappellera par certains aspects le personnage de Parker de l'ami Richard Stark), chez Gallmeister, et Le Dernier Lapon, d'Olivier Truc chez Métailié - nous avons également interviewé l'auteur ; le roman fera d'ailleurs l'objet du prochain concours en nos pages...
    Mais comme il en reste à lire, en voici une petite sélection : Madame Courage, de Serge Quadruppani et Plaintes, de Ian Rankin. Les deux romans sont publiés au Masque en grands formats. Manège, de Rodrigo Rey-Rosa, un auteur guatémaltèque qui est édité chez Gallimard dans la très classe collection "Du monde entier". Comme dans un miroir, de Gunnar Staalesen (Gaïa). Et Louise Penny qui revient chez Actes sud avec un Mois plus cruel.
    Bien entendu, vous êtes libre d'aller voir du côté des poches qui offrent cette semaine leur lot de petites perles rééditées de Thomas H. Cook (deux fois) à Manuel Vàsquez Montalbàn en passant par Mons Kallentoft, Natsuo Kirino, Marco Malvadi et Håkan Nesser...

    Grand format :
    La Bête : polar solidaire, de Ada Nisen (Mon village, "Roman")
    Le Retour de Robespierre, de Christian Angles (Les Nouveaux auteurs, "Thriller")
    La Ville des serpents d'eau, de Brigitte Aubert (Le Seuil, "Policiers")
    Ceux qui restent, de Jane Casey (Presses de la Cité, "Sang d'encre")
    404 not found, de Hervé Decca (Actes sud, "Actes noirs")
    Les Marches du temps, de Jean-Luc Demelier (Annaeditions)
    I cursini, d'Alix Deninger (Gallimard, "Série noire")
    Thalamus, de Stéphane Gérard (Les Nouveaux auteurs, "Thriller")
    Les Marins des hautes-terres, de Raymond Jardin (Parole, "La&mnbsp;Mescla")
    Les Anges noirs, de Ævar Orn Josepsson (Gallimard, "Série noire")
    Blood Hollow, de William Kent Krueger (Le Cherche midi, "Thriller")
    L'Or du Ville de Grasse, de Dany Loridon & Gérard Loridon (Presses de la Cité)
    Tais-toi et meurs, d'Alain Mabanckou (La Branche, "Vendredi 13")
    Le Poulet veille au grain, de Jean-Jacques Michelet (L'Harmattan)
    Edward Hopper, rhapsodie en bleu, de Jean-Pierre Naugrette (Nouvelles éditions Scala, "Ateliers imaginaires")
    Le Mois le plus cruel, de Louise Penny (Actes sud, "Actes noirs")
    Madame Courage, de Serge Quadruppani (Le Masque, "Grands formats")
    Plaintes, de Ian Rankin (Le Masque, "Grands formats")
    Manège, de Rodrigo Rey-Rosa (Gallimard, "Du monde entier")
    La Civilisation des abysses, de James Rollins (Fleuve noir, "Thriller")
    Ces dames du palais Rizzi, de San-Antonio (Fleuve noir, "San-Antonio, grands formats")
    Comme dans un miroir, de Gunnar Staalesen (Gaïa)
    Sur les ossements des morts, d'Olga Tokarczuk (Noir sur blanc)
    Le Dernier Lapon, d'Olivier Truc (Métailié, "Noir")
    Pike, de Benjamin Whitmer (Gallmeister, "Noire")

    Poche :
    Du sang sur l'autel, de Thomas H. Cook (Points, "Policiers")
    La Preuve de sang, de Thomas H. Cook (Folio, "Policier")
    Les Six naïades, de laurent Corre (Le Caïman, "Polars")
    En compagnie du diable, de Tess Gerritsen (Pocket, "Thriller")
    Sombre célébration, de Charlaine Harris (J'ai lu, "Darklight")
    Une petite villesans histoire, de Greg Iles (Points, "Thriller")
    Automne, de Mons Kallentoft (Points, "Policiers")
    Le Chœur des paumés, de Gene Kerrigan (Folio, "Policier")
    Intrusion, de Natsuo Kirino (Points, "Roman noir")
    Mélancolie, de Patrick Mosconi (Folio)
    Le vingt et unième cas, de Hakan Nesser (Points, "Policier")
    Nature morte, de Louise Penny (Babel, "Noir")
    Saturne, de Serge Quadruppani (Folio, "Policier")
    Mission Iceberg, de James Rollins (Pocket, "Thriller")
    Le Jeu de l'ombre, de Sire Cédric (Pocket, "Thriller")
    L'Écriture sur le mur, de Gunnar Staalesen (Folio, "Policier")
    Tatouage, de Manuel Vàsquez Montalbàn (Points, "Roman noir")
    La Peste noire de Bagdad, de Gérard de Villiers (Gérard de Villiers, "SAS")
    Mozart est là ! : le secret des francs-maçons, de Gordon Zola (Le Léopard démasqué)

    Grands caractères :
    Volte-face, volume 1, de Michael Connelly (La Loupe, "Policier")
    Volte-face, volume 2, de Michael Connelly (La Loupe, "Policier")
    Un vrai jeu d'enfant, de François-Xavier Dillard (La Loupe, "Policier")
    Le Blues du braqueur de banque, de Flemming Jensen (La Loupe, "Policier")
    Paris mutuels, de jean-Marie Laclavetine (La Loupe, "Roman")
    Le Dernier amour d'Arsène Lupin, de Maurice Leblanc (La Loupe, "Policier")
    Le Mystère de Roccapendente, de Marco Malvadi (La Loupe, "Détective")
    Un Noël plein d'espoir, de Anne Perry (La Loupe, "Détective")

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La cuisine mène à tout !

La cuisine a le vent en poupe. Les livres culinaires envahissent les rayons des librairies et les émissions sur ce thème foisonnent sur les ondes. Les chefs deviennent des vedettes médiatiques. Pourquoi ces cuisiniers ne deviendraient-ils pas, alors, des enquêteurs ? En France, c'est Michèle Barrière qui a initié le mouvement avec sa saga "Savoisy". C'est au tour d'un auteur italien de mettre, au cœur de son intrigue, un limier versé dans l'art culinaire.

Au château de Roccapendente, en juin 1895, les résidents reçoivent deux invités pour la battue de fin de semaine : M. Ciceri, un daguerréotypiste et un hôte plus célèbre, Pellegrino Artusi qui a écrit un traité : La Science en cuisine ou l'Art de bien manger.
Le diner est l'occasion d'échanger et de faire plus ample connaissance des différents participants. Autour du baron et de ses trois enfants (deux fils et une fille) sont réunis la mère de ce dernier et deux cousines germaines. La dame de compagnie de la douairière, le majordome et le régisseur entourent ces nobles personnes.
C'est le lendemain matin que tout le château est réveillé par un hurlement de la dame de compagnie. Elle a vu la main d'un cadavre, dans une cave fermée de l'intérieur. La porte dégondée, les personnes présentes découvrent le corps inanimé du majordome devant un verre vide et une bouteille de porto. Artusi détecte une odeur singulière dont il cherche l'origine jusque dans le pot de chambre.
Le médecin local rend vite ses conclusions. L'homme a été empoisonné ! Comment ce crime a-t-il été commis et par qui ?

Marco Malvaldi, diplômé en chimie, a exercé son talent dans ce domaine pendant dix ans à l'Université de Pise. Depuis 2007, il écrit. Le présent roman est le quatrième qu'il fait paraître. Pour ce livre, il place une intrigue criminelle, astucieusement orchestrée au niveau des mobiles, autour de la famille d'un baron propriétaire d'un grand domaine terrien. Il dépeint, à travers les différents membres de la famille, une société d'oisifs, menant une existence faite de vacuité. Il décrit les méandres de l'âme humaine et les rouages d'une société basée sur le paraître et sur l'héritage.
Le crime est l'occasion de révéler un certain nombre de situations, de faits, jusqu'alors ignorés ou réalisés dans la plus grande discrétion. Il livre une image, sans concessions, d'une société parasite vivant, par la grâce de la lignée, du fruit du travail des autres. Il est à la fois cinglant, décrivant avec une acuité remarquable une galerie de personnages confits dans l'ennui. L'auteur fait progresser son récit par le biais d'une narration qui déroule les actions et par le journal quotidien que tient le cuisinier.

Il se livre à un festival de réflexions truculentes, ironise avec pertinence sur les attitudes des uns et des autres. La description d'un porteur d'une moustache conséquente, comme la mode l'imposait, face au contenu d'une tasse de dimension modeste, est un morceau d'anthologie. Il a le sens de l'image inédite, surprenante. Il s'offre des apartés d'une grande drôlerie comme celle relative à Sa Sainteté Léon XIII.

Mais son récit est plein de bon sens et démontre un don d'observation aigu, avec une connaissance approfondie de l'être humain et de la configuration de son âme. Dans un échange plein de fiel vis-à-vis de la littérature de genre, l'auteur rend hommage à Conan Doyle.

Ce roman, par son intrigue attrayante, suffisamment alambiquée pour être réjouissante à découvrir, est un bijou d'humour couvrant toute la gamme possible depuis la réflexion cocasse et bon enfant jusqu'au trait acéré. Un auteur à découvrir de toute urgence !

Citation

Le pauvre Teodoro, quand il s'est trouvé face à ce grand verre presque plein, l'avait emporté dans le cellier et vidé en entier, buvant en même temps que le vin le restant de ses jours.

Rédacteur: Serge Perraud jeudi 06 décembre 2012
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