Le Chien de Saint-Lye-la-Forêt

On ne devient pas sportif pro pour l'argent, surtout dans un sport aussi risqué que le nôtre. Un snowboarder freestyle ne sera jamais riche à millions, sauf s'il s'appelle Shaun White. Non, c'est quelque chose que l'on fait par passion. Pour la chance d'y consacrer chaque minute de sa vie, d'y penser sans cesse, d'en rêver la nuit. Plus un seul d'entre nous n'est pro, mais nous n'avons rien perdu de cette passion.
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Roman - Noir

Le Chien de Saint-Lye-la-Forêt

Religieux - Assassinat - Complot MAJ mercredi 15 mai 2013

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20 €

Alain Vaillant
Orléans : Déméter, juillet 2009
260 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 978-2-916548-42-5
Coll. "Noir"

L'Église des hommes lave gratis (les consciences)

Saint-Lyé, village dortoir. Le jour, personne. La nuit, personne. Juste ce mouvement d'horloge des migrations urbaines pour donner l'illusion que le village existe. Et ce chien qui erre dans le village, fantôme lui-même, le seul, le dernier, aux mêmes heures rôdant, toujours, ici son pain, là sa soupe. Départementale 97. La grande route traverse le village, frontière assassine de lourds camions rageurs. "Je suis un chien", énonce le narrateur. Le chien de Saint-Lyé-la-Forêt. Solitaire. Cent trente-cinq ans déjà. De solitude. Une légende tombée en rade sur le bord de la route, que plus personne ne connaît, en déshérence, comme ces titres de noblesse tombés dans l'oubli. La dernière légende, peut-être, dont on sent combien elle a besoin de se confesser encore. Le chien, donc, né en 1838. Il raconte, sans doute pour la dernière fois, sa propre histoire triste.

L'incipit est fort, l'écriture laconique, collant au plus près du propos. Une écriture du désarroi embrassant un siècle d'histoire de la Beauce. Des champs de blé à cette solitude effarée des êtres montés les uns contre les autres. Le chien du séminaire ne fait pas exception. Qui se rappelle Géraldine, la fille du meunier disparue ? Qu'en saurait donc son père, à lui ? Saurait-il ?... L'histoire est non seulement tragique, mais abjecte. Terrible secret de famille, syllabaire d'un fardeau trop lourd. Trop de misère partout. Monsieur le curé ne le sait que trop bien, dans ce XIXe siècle ouvert bientôt à une société cupide. Trop de secrets derrière ces disparitions et ces morts de fillettes l'ont éprouvé, au point qu'il a bien cru sombrer dans la folie dans laquelle déjà, à l'évêché, nombre ont sombré à rendre leur justice, aussi prompte que sadique. Inquisiteurs si peu théologiens. L'Église des hommes en somme, non celle du Christ. L'Église des hommes qui succombe à tous les maux du siècle, y compris à sa sensualité débordante.

Curieux roman tout de même, qui s'interroge sur l'impuissance de Dieu face au Mal dont sont capables les hommes, sans trop parvenir à argumenter un débat qui aura traversé au fond tout le XXe siècle, en vain, puisque la réponse n'est pas du côté du Ciel mais de la Terre... Curieux roman si personnel, inscrivant comme l'horizon d'une souffrance que l'écriture ne comble pas, dans ce devenir chien de son héros tellement austère, curé pétri de rationalité morale plus que de théologie...

Citation

Je suis un chien. Tout le monde dans le village me reconnaît, personne ne me connaît !

Rédacteur: Joël Jégouzo jeudi 31 janvier 2013
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