On aime et on meurt comme ça

Chez nous, nul ne savait ce que pouvait bien être une colonie d'artistes. L'Art lui-même était considéré avec méfiance, dédain. Pour des personnes comme ma mère, il y avait derrière tout ça une idée d'imposture, de magouille.
Lauren Kelly - Masque de sang
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vendredi 29 mars

Contenu

Roman - Noir

On aime et on meurt comme ça

Hard boiled - Braquage/Cambriolage MAJ lundi 04 février 2013

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 8,14 €

Donald Westlake
Kinds of love, Kinds of Death - 1967
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Maj Elfvik, revu et complété par Marc Boulet
Paris : Rivages, janvier 2013
224 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-7436-2450-7
Coll. "Noir", 898

Actualités

  • 01/02 Édition: Parutions de la semaine - 1er février
    Peu de nouveaux romans cette semaine, mais beaucoup d'ouvrages d'auteurs confirmés ou qui confirment à commencer par Olivier Gay qui, avec Les Mannequins ne sont pas des filles modèles, ressort son trio d'enquêteurs atypiques et inconcevable et surtout s'offre une première publication en grand format au Masque. Le Cherche midi avec Franck Hériot et Michael Gruber, à l'instar d'Albin Michel avec Johan Theorin et Sylvie Granotier, ne part pas en terrain inconnu. Ces quatres auteurs ont déjà leur lectorat, et chaque lectorat est bien différent. Guillaume Lebel et son Heure des fous ne sont pas dénués d'intérêt, quant aux autres, nous tenterons d'en savoir un peu plus.
    En poche, si l'on retrouve Johan Theorin, quelques rééditions valent, à notre humble avis, le détour. Évidemment, les deux romans de Donald Westlake dont un était au préalable signé Tucker Coe, sont au premier rang des lectures affriolantes, mais l'auteur américain n'est pas le seul. Il y a bien entendu pour les amateurs de classique un incontournable Georges Simenon mais aussi le plus discret Larry Fondation et le encore plus discret romancier anonyme qui a signé Le Livre de la mort. Mention très spéciale également pour notre collaborateur Thomas Bauduret dont un de ses romans est proposé au format poche sous son pseudonyme de Patrick Éris... Enfin, ne passons pas sous silence la sortie d'un nouveau "Poulpe" de Thierry Gallerne !
    En bande dessinées, outre les éternels superhéros que ressort Urban comics, Casterman joue la planche de la réédition avec Commandant Achab, Dargaud opte pour l'intégrale de Garrigue tandis que Blake et Mortimer promeut les premiers volets de... Blake et Mortimer !
    Pour le reste, Artemis revient...

    Fiction adulte grand format :
    Et si notre dame la nuit..., de Catherine Bessonart (L'Aube, "L'Aube noire")
    L'Enfant de Néandertal, de Thierry Bethune (Albin Michel, "Thrillers")
    Les Mannequins ne sont pas des filles modèles, d'Olivier Gay (Le Masque, "Grand format")
    La Place des morts, de Sylvie Granotier (Albin Michel, "Spécial suspense")
    L'Énigme Velasquez, de Michael Gruber (Le Cherche midi, "Thriller")
    Si tu nous regardes, de Patrice Guirao (Au vent des îles, "Noir Pacifique")
    Le Diable d'abord, de Franck Hériot (Le Cherche midi, "Thriller")
    Une semaine en enfer, de Matthew F. Jones (Denoël, "Sueurs froides")
    Lorsque le tonnerre grondera..., de Tim Lahaye (Vida)
    L'Heure des fous, de Guillaume Lebel (Marabout, "MaraBooks")
    Les Riches sont-ils méchants ?, de Thierry Maleret (Slatkine)
    L'Or noir des oligarques, de Chris Morgan Jones (Les 2 terres, "Best-seller")
    La Lance de Longinus, de Graig Smith (City, "Thriller")
    Froid mortel, de Johan Theorin (Albin Michel, "Thrillers")
    Le Parchemin du démon, de Jeri Westerton (Pygmalion, "Policiers")

    Fiction adulte poche :
    Souviens-toi de Sorèze, de Claude Boudet (Les Presses littéraires, "Crimes et châtiments")
    L'Aigle de sang, de Jean-Christophe Chaumette (Lokomodo)
    Pas d'oignons pour le Léon, d'Alain Couprie (Alain Bargain)
    Le Chemin d'ombres, de Patrick Éris (Lokomodo)
    Sur les nerfs, de Larry Fondation (LGF, "Thriller")
    Les Salauds du lac, de Gilbert Gallerne (Baleine, "Le Poulpe")
    La Sentence de juillet, de Jean-François Leblanc (La Valette-éditeur, "Haret noir")
    Le Livre de la mort, anonyme (LGF, "Thriller")
    La Poursuite dans la peau : objectif Bourne, d'Eric van Lustbader (LGF, "Thriller")
    La Maison du lys tigré, de Ruth Rendell (LGF, "Policier")
    Le Riche homme, de Georges Simenon (LGF, "Policier")
    Le Sang des pierres, de Johan Theorin (LGF, "Thriller")
    La Plage des noyés, de Domingo Villar (LGF, "Policier")
    On aime et on meurt comme ça, de Donald Westlake (Rivages, "Noir")
    Et vous trouvez ça drôle ?, de Donald Westlake (Rivages, "Noir")

    Bandes dessinées :
    Batman : knighfall. 3, La Croisade (Urban comics, "DC classiques")
    La Colère de Fantômas. 1, Les Bois de justice, d'Olivier Bocquet & Julie Roucheleau (Dargaud)
    Superman, Kryptonite, de Darwyn Cooke & Tim Sale (Urban comics, "DC deluxe")
    Garrigue : l'intégrale, d'Éric Corbeyran & Olivier Berlion (Dargaud)
    Le Caïd, de Hermann (Dupuis)
    Les Trois formules du professeur Sato. 2, de Edgar Pierre Jacobs & Bob de Moore (Blake et Mortimer, "Les Aventures de Blake et Mortimer")
    Le Mystère de la grande pyramide. 1, de Edgar Pierre Jacobs (Blake et Mortimer, "Les Aventures de Blake et Mortimer")
    Justice League. 2, de Geoff Johns & Jim Lee (Urban comics, "DC renaissance")
    Commandant Achab. 1, Né pour mourir, de Stéphane Piatzsek & Stéphane Douay (Casterman)
    Commandant Achab. 2, Ma jambe de plastique, de Stéphane Piatzsek & Stéphane Douay (Casterman)
    Commandant Achab. 3, L'Ours à la jambe de bois, de Stéphane Piatzsek & Stéphane Douay (Casterman)

    Littérature de jeunesse (fiction) :
    Le Dernier gardien, de Eoin Colfer (Gallimard jeunesse)

    Cinéma, télévision & radio :
    Kirk Douglas, l'ombre d'un géant, de Christian Dureau (D. Carpentier, "Stars de l'écran")

    Criminologie & prisons :
    Reconstitution : jeux d'histoire, de Philippe Artières (Manuella)
    Les Psychothérapies en prison : psychothérapies et actes criminels, de Francis Descarpentries & Aude Fani (L'Harmattan)
    L'Expertise psycholégale : enjeux, réalités et nouvelles perspectives, sous la direction de Sid Abdellaoui (L'Harmattan, "Criminologie")
    La Guerre des parrains corses, de Jacques Follorou (Flammarion, "Flammarion enQuête")
    Chronique d'un meurtre annoncé, de David Grann (Allia, "La Très petite bibliothèque")
    Longues peines : le pari de la réinsertion, de Philippe Laflaquière (Milan, "Essais-documents")
    Problèmes actuels de sciences criminelles. 23 (Presses universitaires d'Aix-Marseille)
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Poudre aux yeux d'escampette

En 1967, Donald Westlake entame une nouvelle série policière avec le personnage de Mitch Tobin, flic viré de la police parce qu'il était chez sa maîtresse au lieu d'épauler son coéquipier pour une arrestation sans problème. Sauf que ce coéquipier est mort pendant l'opération, et que la hiérarchie a bien dû tirer les conséquences de cette frasque morbide. Soutenu par sa femme - qui est décidément de bonne composition - Mitch Tobin en un acte expiatoire de première creuse on ne sait quoi si ce n'est que ce n'est pas sa tombe dans son jardin afin de monter un mur, et qu'il n'entend pas de sitôt quitter son état dépressif. Seulement, il y a ce mafieux, Ernie Rembeck, qui lui demande de retrouver sa maîtresse enfuie avec quatre-vingt mille dollars. Mitch Tobin était malgré tout un bon flic, il sera un bon détective.

Passons sur ses hésitations qui trouveront solution dans la culpabilité qu'il ressent envers sa femme. Mitch Tobin enquête selon son modus operandi, sans tergiversations et sans compromis. Il entend bien obtenir ce qu'il demande, et comme il ne demande pas l'impossible, il l'obtient. L'enquête démarre sur les chapeaux de roue et avec rigueur. Trop peut-être car à partir d'une liste exhaustive de suspects qui conduit à des interrogatoires à la chaîne, quelqu'un décide de faire sauter le bureau dont il vient tout juste de prendre possession. Ce pourrait être une tentative d'intimidation, sauf qu'il y a un mort. Un autre. Alors Mitch Tobin passe la sur-multipliée en même temps qu'il mène sa barque et les autres en bateau. Les autres c'est avant tout la police, ses anciens collègues qui le méprisent tous. Et Mitch Tobin, bien entendu, va découvrir ce qui s'est réellement passé selon l'adage repris quarante ans plus tard par le Dr. House : "Tout le monde ment." Car sous couvert d'une fuite avec magot, il va découvrir des mobiles parallèles et discordants qui pourtant concordent en un acte : la mort de la maîtresse dès les premières pages du roman.

On aime et on meurt comme ça, qui a été publié par les éditions Gallimard sous le titre Chauffé à blanc avec pour nom de plume celui d'un de ses pseudonymes, Tucker Coe, est un excellent roman qui inaugure une très bonne série bien différente des deux pour lesquelles on connait Donald Westlake. Loin du froid et meurtrier Parker, et du déprimant et pourtant jouissif Dortmunder, Mitch Tobin permet à son auteur d'arpenter le pan du hard boiled avec un détective marqué par la vie qui secoue les vestiges d'une société malade et mensongère. Même s'il s'agit ici d'explorer l'aristocratie du crime, il est intéressant de noter que les réactions humaines sont exactement les mêmes que dans la "bonne société". Le roman se pare d'une intrigue que n'aurait pas renié Raymond Chandler avec une écriture moins lyrique et plus factuelle, qui va à l'essentiel, à la limite de l'automatisme mais qui reste juste. Sous une apparence complexe, se découvre une réalité simple. Et c'est bien le rôle d'un auteur de romans noirs que d'arriver à démêler une fuite qui n'en était pas vraiment une avec des tenants et des aboutissants que seuls le détective peut - en notre âme et conscience - découvrir.

Citation

Qu'est-ce que vous espérez en embauchant un flic... un ancien flic ? Qu'il lui suffira d'aller s'asseoir dans un coin, de réfléchir un moment, et qu'il vous balancera le nom de l'assassin ?

Rédacteur: Julien Védrenne lundi 21 octobre 2013
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