Du polar : entretiens avec Philippe Blanchet

Pendant une fraction de seconde, j'avais cru revoir ma sœur. Comme si elle était revenue d'entre les morts. Sans doute à cause de ses longs cheveux blonds et de son corps mince. Même si ce n'était qu'une ressemblance superficielle, j'étais plus que jamais convaincue que ma mère, qui ne se remettait pas de sa disparition, avait cherché en Tanya sa remplaçante. La rebelle, l'impertinente aux cheveux crépus que j'étais n'arrivait pas à la cheville de la belle élancée aux cheveux clairs qu'elle avait tant adulée. Et pleurée au point d'en faire une dépression.
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mercredi 24 avril

Contenu

Essai - Policier

Du polar : entretiens avec Philippe Blanchet

Enquête littéraire MAJ lundi 22 avril 2013

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20 €

François Guérif
Avec la collaboration de Philippe Blanchet
Paris : Payot, avril 2013
320 p. ; 20 x 12 cm
ISBN 978-2-228-90882-5

Actualités

  • 04/12 Café littéraire: François Guérif fait son ciné à Nantes
  • 22/05 Librairie: Rencontre-débat avec François Guérif
  • 26/04 Librairie: Pascal Dessaint, Sandrine Collette et Dominique Manotti font la Hune
    Figures incontournables du polar, l'éditeur François Guérif et la romancière Dominique Manotti, seront célébrés, à une semaine d'intervalle, par la librairie La Hune à l'occasion de la parution pour le premier d'un document d'entretiens qui lui a été consacré par le journaliste Philippe Blanchet, Du polar, et pour la seconde de son nouveau roman L'Évasion. Inutile de vous dire que si vous voulez découvrir deux têtes pensantes et donc bien pleines, ouvertes d'esprit, avide de faire partager des connaissances tant romanesques que cinématographique, La Hune en cette fin de mois de mai sera un lieu parisien incontournable !

    Librairie La Hune
    16-18 rue de l'Abbaye
    75006 Paris Tél. : 01.45.48.35.85

    François Guérif, Du polar : entretiens avec Philippe Blanchet (Payot - 320 p. ; 20 €.) :
    Rendez-vous le jeudi 23 mai à partir de 19 heures.

    Dominique Manotti, L'Évasion (Gallimard, "Série noire" - 224 p. ; 16,90 €.) :
    Rendez-vous le jeudi 30 mai à partir de 19 heures.

    Annulation de la présence de François Guérif le 23 mai

    Un coup de téléphone de la librairie nous a averti de la défection de dernière minute de l'éditeur François Guérif. Qu'à cela ne tienne, il est remplacé par deux romanciers français : Pascal Dessaint et Sandrine Collette.
    Le premier signe après de nombreuses incursions dans les collections "Thriller" et "Noir" de chez Rivages, Maintenant le mal est fait, un premier roman en littérature dite blanche bien qu'il s'agisse pour l'occasion de blanc qui vire au gris : l'auteur relate les interrogations de deux amis après le suicide d'un troisième, qui se demandent quelle est leur part de responsabilité dans ce drame.
    La seconde, quant à elle, a écrit dans la collection résurgente des éditions Denoël "Sueurs froides", un étrange thriller, Des nœuds d'acier. Son principal protagoniste, Théo, a été enlevé par deux vieillards alors qu'il sortait de prison. Depuis, il croupit au fond d'une cave d'une maison isolée sans eau ni nourriture. Il faut dire que les deux vieux veulent en faire leur esclave. Lui, n'a qu'une idée : s'enfuir et revenir se venger.
    Les habitués de la librairie n'auront certainement pas perdu au change avec Pascal Dessaint, un écrivain à la plume sensible, sociale et écologique, qui aime à décrire les petits détails du quotidien, et Sandrine Collette, qui signe un premier roman prometteur..

    Pascal Dessaint, Maintenant le mal est fait (Rivages, "Littérature française" - 254 p. ; 18,50 €.) :
    Sandrine Collette, Des nœuds d'acier (Denoël, "Sueurs froides" - 264 p. ; 17,00 €.)
    Rendez-vous le jeudi 23 mai à partir de 19 heures.
    Liens : Dominique Manotti |François Guérif |Pascal Dessaint

  • 05/04 Édition: Parutions de la semaine - 5 avril
  • 03/04 Librairie: François Guérif et le polar aux Batignolles

La conquête du Noir

À Bertrand Tavernier qui lui demandait pourquoi au lieu de raconter des faits il ne cessait d'ouvrir et d'ouvrir des parenthèses - qu'il n'oubliait cependant pas de refermer -, le grand réalisateur américain Samuel Fuller rétorqua que sans ça il n'y aurait pas d'histoire. C'est une leçon bien assimilée par Français Guérif à l'heure de nous confier en un entretien avec Philippe Blanchet, une richesse d'anecdotes et de confidences littéraires savoureuses. Il faut dire que l'homme et son parcours fascinent.

Libraire, écrivains de documents cinématographiques, cinéphiles, directeur de collection, éditeur, spécialiste des littératures policières, révélateur d'un genre : il est passé par tous ces états alternativement ou simultanément. Et il a surtout rencontré des gens en plus de quarante années d'une vie prompte à défendre des goûts littéraires sûrs. Aucune révélation ne vient perturber une discussion si ce n'est une double figure tutélaire pressentie. François Guérif est marqué à jamais par deux auteurs inévitables : Robin Cook et James Ellroy. Il narre la naissance d'une amitié, il tente d'expliquer les rapports qu'il a eu avec ces deux grands auteurs, il explicite leur influence, il décline leur filiation, il s'offre un regard sur le paysage éditorial français, survole avec élégance la grande histoire du polar, et l'on se dit que l'on part un peu avec cet éclaireur chevronné à la conquête du Noir.

Et c'est tout à fait ça ! De la création de la librairie spécialisée Le Troisième œil aux deux collections "Noir" et "Thriller" aux éditions Rivages, il y a eu beaucoup d'escarmouches pour amadouer un genre qui l'a souvent fui. Des collections avortées, des collections mortes, des succès qui tardent à venir, une revue "Polar" qui ressuscite à de nombreuses reprises avant de mourir de sa belle mort. "Red Label" symbolise à elle seule l'échec et ses raisons. La collection qui maintenant se retrouve en bonne place sur les étals des bouquinistes, devait être sponsorisée par un spiritueux. Son lancement est concomitant à la loi Evin qui règlemente la publicité pour l'alcool. L'absence de soutien financier la plombe et pourtant quel catalogue ! De James M. Cain à Fredric Brown, on y retrouve la patte de François Guérif. Et puis, comme dans toutes les belles aventures, c'est un peu celle à laquelle on croit le moins qui va le plus loin. La collection "Rivages-Noir" est devenue successeur de la prestigieuse "Série noire" numérotée des éditions Gallimard; Elle ne va pas tarder à s'offrir son numéro 1000. Gageons que celui-ci n'échappera pas à James Ellroy ou à Dennis Lehane - l'un des piliers des ventes de la collection étrangement peu présent dans l'entretien et qui n'a semble-t-il que très peu de liens affectifs avec Guérif, ceci expliquant cela. Si l'éditeur observe l'immense talent de cet auteur qui a quand même écrit Un pays à l'aube - vaste roman sur l'Amérique en crise des années 1930, qui lui tenait à cœur -, il ne s'attarde pas sur ses relations avec lui.

Dennis Lehane fait partie du très large survol de ces auteurs que l'on découvre page après page. Rien d'inédit mais avec la verve passionnante d'un homme très cultivé qui sait ouvrir et ouvrir des parenthèses avant de les refermer une à une. En plus d'être un révélateur d'histoires, François Guéri est un excellent raconteur d'histoires. Ce que les Anglo-Saxons nomment un storyteller.


On en parle : La Tête en noir n°163 |813 n°115

Récompenses :
Prix des éditeurs 2013

Citation

Disons simplement que le roman noir a la volonté de foutre le bordel, de braquer la lumière sur ce qui ne va pas. Le social est la première de ses préoccupations.

Rédacteur: Julien Védrenne mercredi 03 avril 2013
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