L'Aube noire

Bernard repense à toutes les occasions perdues de mettre un frein aux activités illicites, de partir loin sans laisser de traces, de repartir de zéro. On est venu le cueillir un soir à l'heure de l'apéro, alors qu'il n'était pas encore repassé chez lui. Il n'avait pas vu ses filles de la journée, emmenées à l'école tôt par Bernadette. Le sentiment diffus de s'être fait piéger.
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vendredi 19 avril

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Roman - Policier

L'Aube noire

Historique - Assassinat MAJ jeudi 30 mai 2013

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22 €

Mario Falcone
L'Alba Nera - 2008
Traduit de l'italien par Carole Cavallera
Paris : La Table ronde, février 2013
432 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-7103-3155-1

Vérité éclairée

En ce 15 août 1908, la ville de Messine est en effervescence. C'est la fête de la Vara, une procession avec une statue gigantesque de la Vierge Marie, pour l'honorer. Chacun, à sa façon, selon des préoccupations, va vivre cette fête et les conséquences des événements de ce jour-là.

Rosario affiche une solide carrure pour ses dix-sept ans. Il travaille à la boulangerie de son oncle et au restaurant de plage de son père. Mais, aujourd'hui, il veut être parmi les tireurs de la Vara. C'est un immense honneur qui forge une réputation. Le lieutenant Marco Sestilli, un Romain, a pris le commandement du poste de carabiniers depuis six mois. Il est inquiet car la grossesse de Silvia, sa jeune épouse est compliquée. L'adjudant Ortensi, un fervent défenseur de la vérité, le seconde. Il est en poste depuis vingt ans.
Donna Flora Arantès reste, à quarante-cinq ans, la femme la plus belle de la ville, ce qui n'empêche pas son mari, le baron Orfeo Torielli de Castroreale, de chercher bonne fortune ailleurs, tout en dilapidant la sienne au jeu.
Ignazio Currò revient de New York et retrouve avec plaisir son cousin qu'il n'a pas vu depuis dix-sept ans.
Si la fête se déroule bien, la journée se termine mal. On découvre le cadavre d'une jeune fille. Elle a été étranglée et tient, dans sa main crispée, un bouton de manchette armorié. La ville est en émoi. Marco Sestilli doit mener une enquête dans une ville où l'aristocratie des notables, des affairistes, fait corps pour se défendre, tenue par des intérêts convergents, des secrets, des compromissions.
Et puis, un mafioso est assassiné. Si les deux familles qui se partagent l'empire du crime se font la guerre, la situation va vite être ingérable.

L'auteur détaille avec soin le cheminement physique et intellectuel de ses protagonistes, les différentes connections sociales. Il organise nombre de péripéties tant criminelles, crapuleuses, que sentimentales. Il développe un réseau de relations complexes, brutales ou amicales. Il fait revivre la ville de Messine du mois d'août à la fin de l'année, jusqu'à cette aube noire du 28 décembre où un tremblement de terre raye de la carte une des plus belles villes d'Italie. Cette catastrophe est l'occasion de mettre les gens à nu, de faire tomber les masques, de découvrir des ressources insoupçonnées et de résoudre des affaires que le passé tenait secrètes.

Ce livre est le premier roman de Marco Falcone, par ailleurs, scénariste à la télévision. Avec un style alerte, une écriture déliée, il brosse le portrait d'une ville à une époque heureuse. Il décrit une société dont on retrouve l'équivalent dans toutes les communautés du monde avec les gens du peuple, les individus de pouvoir qui se protègent, de plein gré ou contraints, les uns les autres, qui se considèrent comme irrépréhensibles.

Dans L'Aube noire, l'auteur concocte une intrigue ficelée et distille un humour malicieux, à partir d'observations fines de ses contemporains. Ainsi, après l'annonce du meurtre : "Remise de l'ivresse de la fête, Messine découvrit qu'elle avait une vocation innée et collective à l'investigation. Chacun avait élaboré sa propre théorie et s'appliquait à l'exposer..." Il compose un large panel des passions humaines, des plus nobles aux plus viles. Passionnant !

Citation

... la plus grande erreur que Marco pouvait commettre, selon lui, était d'endosser la responsabilité de ce qui s'était passé. Il n'est pas toujours possible de diriger les événements : parfois, c'est la vie qui décide pour nous.

Rédacteur: Serge Perraud samedi 25 mai 2013
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