Le Vampire de la rue des Pistoles

La souffrance et la misère subissaient aussi des modes. Depuis quelques temps déjà, l'enfance n'était plus le sujet principal des gouvernants. Il était insensé d'imaginer qu'il puisse y avoir une hiérarchie du malheur. Pourtant, elle se traduisait souvent dans les montants attribués à chaque cause. Un enfant martyrisé est-il moins 'bankable' qu'une femme battue ?
François-Xavier Dillard - L'Enfant dormira bientôt
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Roman - Policier

Le Vampire de la rue des Pistoles

MAJ mardi 29 mars 2011

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 16,5 €

Jean Contrucci
Paris : Jean-Claude Lattès, septembre 2009
448 p. ; 21 x 13 cm
ISBN 978-2-7096-2417-5
Coll. "Romans historiques"
Les Nouveaux Mystères de Marseille, 8

Actualités

  • 14/01 Édition: Parutions de la semaine - 14 janvier
    Depuis maintenant quelques années une seconde rentrée littéraire s'est imposée au début du mois de janvier. Ce n'est donc pas une surprise que de voir un nombre certains de livres envahir les tables de nos chers libraires. Après une accalmie censée bénéficier aux beaux-livres, que l'on offre pour les fêtes de fin d'année, la reprise est éloquente. Il suffit de regarder à la fois le nombre de parutions et certains noms pour se rendre compte que pour beaucoup de maisons d'édition, l'événement est d'importance : Joe Gores, Camilla Läckberg, Frédéric Lenormand, James Patterson, Ron Rash mais aussi quelques surprises moins connues comme Aline Kiner, Yishai Sarid ou Heinrich Steinfest. Il y en a vraiment pour tous les goûts. Et les parutions poche amplifient le phénomène. Petite loupe sur les éditions Rivages qui dans leur collection poche ressortent un vieux "Série noire" de Jean-Hugues Oppel en date de 1988 et de façon surprenante vraiment d'actualité. Le reste, bien sûr, est à découvrir :

    Grand format
    L'Homme qui aimait les tueurs, de Bernard Boudeau (In Octavo)
    Dark Hazard, de William Riley Burnett (Folies d'encre)
    Le Serment du silence, de Linda Castillo (Payot, "Suspense")
    Croisière fatale, de Clive Cussler & Jack Du Brul (Grasset)
    Alerte à la bonté, de Jean-Roger Essomba (Présence africaine)
    L'Affaire Julia, de Lionel Flueckiger (La Tintaine)
    Les Disparus d'Abomé, de Guy Josué Foumane (Dagan, "Afro-polar. Police scientifique")
    Des femmes disparaissent, de Christian Garcin (Verdier)
    Spade & Archer, de Joe Gores (Rivages, "Thriller")
    La Rigole du diable, de Sylvie Granotier (Albin Michel, "Spécial suspense")
    Coups de feu dans la nuit, de Dashiell Hammett (Omnibus)
    Les Hommes en noir, anthologie dirigée par Frédéric Prilleux (Les Contrebandiers)
    Le Disparu de La Bernède, de Annie Jardon-Rives (Balzac)
    Tueur de chasseurs, de Benjamin Jugieau (TDO)
    Masque de sang, de Lauren Kelly (Albin Michel)
    Le Jeu du pendu, de Aline Kiner (Liana Levi, "Policier")
    L'Enfant allemand, de Camilla Läckberg (Actes sud, "Actes noirs")
    Un fauteuil pneumatique rose au milieu d'une forêt de conifères, de Thibault Lang-Willar (Héloïse d'Ormesson, "Littérature française")
    La Baronne meurt à cinq heures, de Frédéric Lenormand (Jean-Claude Lattès)
    Icelander, de Dustin Long (Asphalte, "Fictions")
    Ces mensonges qui arrangent, de Jérôme Manierski (Nouveaux auteurs)
    Perce-neige, de Andrew D. Miller (Flammarion, "Littérature étrangère")
    L'Argent du diable, de Pedro Angel Palou (Jean-Claude Lattès)
    Bons baisers du tueur, de James Patterson & Liza Marklund (Archipel, "Les Maîtres du suspense")
    Le Cri de l'aigle : la troisième cible, de Georges Pigeonneau (Lacour-Ollé)
    Serena, de Ron Rash (Jean-Claude Lattès)
    Résurrection, de Cyrille Richard (Ex aequo, "Rouge")
    Dans ses yeux, d'Eduardo Sacheri (Denoël, "Et d'ailleurs")
    Le Poète de Gaza, de Yishai Sarid (Actes sud, "Actes noirs")
    Paris, la nuit, de Jean-Charles Sebaoun (Le Manuscrit)
    Requins d'eau douce, de Heinrich Steinfest (Carnets Nord)

    Poche
    Le Duc d'Otrante et les compagnons du Soleil, de Jean d'Aillon (Le Masque, "Labyrinthes")
    Manhattan Freud, de Luc Bossi (LGF, "Policier")
    Feu à volonté, de Dale Brown (Archipoche, "Archipoche")
    Padana City, de Massimo Carlotto & Marco Vidatta (Points, "Roman noir")
    La Faute à pas de chance, de Lee Child (Points, "Thrillers")
    Je t'ai donné mon cœur, de Mary Higgins Clark (LGF)
    Le Vampire de la rue des Pistoles, de Jean Contrucci (LGF, "Policier")
    La Source, de Michel Cordy (LGF, "Thriller")
    Ignobles du Bordelais, de François Darnaudet (Baleine, "Le Poulpe")
    Le Mystère Neandertal, de John Darnton (LGF)
    Car voici que le jour vient, de Fabienne Ferrère (10-18, "Grands détectives")
    La Femme de Robbie, de Russel Hill (Rivages, "Noir")
    Les Visages, de Jesse Kellerman (Points, "Thriller")
    Le Baiser du tueur, de William Lashner (Folio, "Policier")
    Le Cantique des innocents, de Donna Leon (Points, "Policiers")
    Dexter dans de beaux draps, de Jeff Lindsay (Points, "Thriller")
    Les Sœurs, de Robert Littell (Points, "Policiers")
    Lola, reine des barbares, de Margot D. Marguerite (Baleine, "Baleine noire")
    L'Éventreur de Pékin, de Peter May (Babel, "Babel noir")
    Jaune sable, de Viviane Moore (Le Masque, "Labyrinthes")
    Funestes carambolages, de Hakan Nesser (Points, "Policiers")
    Barjot !, de Jean-Hugues Oppel (Rivages, "Noir")
    L'Ingratitudes des fils, de Pierre d'Ovidio (10-18, "Grands détectives")
    Les Brumes du passé, de Leonardo Padura (Points, "Policiers")
    On t'aura prévenue, de James Patterson (LGF)
    Va chercher !, de Spencer Quinn (LGF)
    Un pied au paradis, de Ron Rash (LGF, "Policier")
    La Lecture du feu, de Louis Sanders (Rivages, "Noir")
    La Théorie des dominos, de Alex Scarrow (LGF, "Thriller")
    Le Temps d'Anaïs, de Georges Simenon (LGF, "Policier")
    Au nom du sang versé, de Pierre Simenon (J'ai lu, "Thriller")
    Œil-de-Serpent, de Rosamond Smith (Archipoche, "Archipoche")
    Kolyma, de Tom Rob Smith (Pocket)
    Manta Corridor, de Dominique Sylvain (Points, "Policiers")
    Les Mers du sud, de Manuel Vásquez Montalbán (Points, "Policiers")
    La Fille des marais, de Charles Williams (Rivages, "Noir")
    Level 26, de Anthony E. Zuiker (J'ai lu, "Thriller")
    Liens : Requins d'eau douce |Car voici que le Jour vient |Spade & Archer |Les Visages |Les Visages |Masque de sang |Le Jeu du pendu |Le Cantique des innocents |Dexter dans de beaux draps |L'Ingratitude des fils |Bons baisers du tueur |Un pied au paradis |Serena |Le Poète de Gaza |Le Baiser du tueur |Jean d'Aillon |Bernard Boudeau |William Riley Burnett |Massimo Carlotto |Lee Child |Jean Contrucci |Clive Cussler |François Darnaudet |Fabienne Ferrère |Joe Gores |Sylvie Granotier |Dashiell Hammett |Jesse Kellerman |Lauren Kelly |Aline Kiner |Camilla Läckberg |Frédéric Lenormand |Donna Leon |Jeff Lindsay |Robert Littell |Margot D. Marguerite |Peter May |Viviane Moore |Håkan Nesser |Jean-Hugues Oppel |Pierre D'Ovidio |Leonardo Padura |James Patterson |Liza Marklund |Ron Rash |Louis Sanders |Georges Simenon |Tom Rob Smith |Heinrich Steinfest |Dominique Sylvain |Manuel Vásquez Montalbán |William Lashner

Ce qu'il faut savoir sur la série

Commencée en 2002 par Jean Contrucci, critique littéraire à La Provence, la série des "Nouveaux mystères de Marseille" se  compose de romans basés sur des faits réels. Chaque intrigue est l'occasion de visiter un quartier différent de la ville à la Belle Époque.

Sur la piste d'un étrange criminel

C'est un jeune apprenti au cerveau farci de récits de loups-garous et de revenants que lui faisait sa grand-mère, qui aperçoit un fantôme debout, dans un drap blanc, se détachant sur le mur de l'ancien hôpital. Il a vu trois hommes s'enfuir, alors qu'un autre témoin, plus tard, n'en n'a vu que deux.
La police butte vite sur un extravagant assassinat qui défie l'entendement. C'est la rigidité cadavérique qui le fait tenir debout. Le cadavre a été ouvert en deux, de bas en haut, puis recousu soigneusement et saucissonné. La peau a été soigneusement lavée, mais il manque des morceaux d'organes. La tête, rasée par endroits, est emmaillotée avec des mouchoirs.
Raoul Signoret et Eugène Baruteau sont sur le pied de guerre. Ce dernier, en plus de cette affaire complexe, doit réformer la police marseillaise, mettre des agents au travail, comme le lui impose Georges Clemenceau, alors président du Conseil et ministre de l'Intérieur. Grâce aux recherches des policiers fortement motivés par leur chef de la sûreté et les investigations de Raoul qui sillonne les quartiers populaires, le cadavre trouve vite une identité. Il s'agit de l'Empirique, une sorte de guérisseur autoproclamé (déjà !) qui se faisait appeler Cleophas et : "prétendait faire des miracles là où la médecine perdait son latin". Qui a pu commettre un tel crime et pourquoi ?
L'auteur se base, pour étayer son intrigue, sur un personnage authentique, qui exerça l'activité de guérisseur avec toutes les aberrations décrites dans le roman. Il s'attache à en faire un portrait qui est le reflet d'une réalité qui perdure encore aujourd'hui. Il démontre, avec ce roman particulièrement, le côté sordide de nombre d'affaires de crimes et d'assassinats et les motivations dérisoires qui en sont à l'origine.
Jean Contrucci n'a pas son pareil pour faire revivre sous nos yeux la belle Époque dans la région marseillaise et la vie des quartiers populaires qui faisaient la réputation de la ville auprès des marins. Il propose une histoire haute en couleurs, favorisant la variété des personnages, leur capacité à représenter des catégories professionnelles et sociales et leur puissance évocatrice d'une époque. Il donne vie à des personnages truculents comme Néné-le-Coiffeur, Tino Bonacorci, le plombier-zingeur ou Jules Cabourdin, professeur honoraire et archéologue amateur. Il mêle avec malice la vie personnelle des deux héros aux rebondissements d'une enquête florissante en péripéties riches et diversifiées.
Jean Contrucci évoque, au fil des pages, la richesse historique de Marseille et fait l'apologie de la cité. Il se garde, cependant, de tout dithyrambe excessif, pointant avec un regard lucide, les défauts de ses habitants, les traitant, par exemple, de boutiquiers : "... imperméable à l'art, au beau... excepté à la musique que font les sous tombant dans la caisse". Il brocarde également, au passage, tant les gens de presse que ceux de médecine, reprochant aux premiers : "... qui préfère[nt] dauber sur la compétence des autres plutôt que de se risquer à montrer ce qu'on sait faire". et taxant les seconds de déclarer : "incurables les malades qu'ils sont impuissants à guérir".
Une fois encore, Jean Contrucci avec Le Vampire de la rue des Pistoles, tient son lecteur en haleine, avec une intrigue d'un niveau relevé et un volet historique érudit.


On en parle : Carnet de la Noir'Rôde n°38 |La Vache qui lit n°105

Nominations :
Prix Arsène Lupin 2011

Citation

C'est la vertu de cette ville de savoir fabriquer des Marseillais avec tous ceux que le ressac de l'Histoire dépose depuis vingt-six siècles sur son rivage.

Rédacteur: Serge Perraud samedi 29 janvier 2011
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