Les Fassetti escrocs & Cie

Celia savait, en le voyant, si un lieu était dangereux. La maison abandonnée était proche du quartier des nécessiteux, dans la zone industrielle où l'humidité luisait sur de lourdes rampes de chargement, et où des voies de chemin de fer traversaient les routes défoncées.
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vendredi 29 mars

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Roman - Noir

Les Fassetti escrocs & Cie

Social - Corruption MAJ lundi 30 janvier 2017

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 19,9 €

Guy Charmasson
Riom : De Borée, janvier 2017
280 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-8129-1969-5
Coll. "Marge noire"

Quel chantier !

Pour leur nouvelle collection policière "Marge noire", les éditions De Borée reprennent un ancien titre de Guy Charmasson, auteur phare de titres de romans de terroir, publié lors de son ancienne carrière au Fleuve Noir où il se spécialisa dans les romans d'anticipation. Son narrateur personnage, Michel Fassetti, raconte au présent comment il prend soudain conscience de la vacuité de son métier de cadre, envoie tout le monde balader et revient vers les membres de sa famille pour monter un projet de lotissement avant que l'un de ses fournisseurs de matériel ne décède dans des circonstances suspectes.
Après un début un peu boiteux où notre narrateur détaille le travail suceur de sa femme, secrétaire très arriviste horizontalement auprès des diverses pontes de l'entreprise à laquelle il appartient lui-même (il l'appelle "Utérus"), Michel obtient un licenciement en jouant sur le chantage et va sortir sa sœur d'une communauté baba crade, avant de rejoindre son frère qui a fait de la prison et dont la compagne est une prostituée provinciale qui "fait les vieux".
On pourrait se croire dans un film potache belge mais non, le sentiment est ici primordial, un peu plombé par une écriture qui devrait justement mettre une plus grande distance. Les liens de la famille sont indéfectibles et les souvenirs d'enfance nourrissent nos personnages. Le lecteur éprouve-t-il l'empathie imposée par l'auteur ? Les retrouvailles avec les vieux parents taiseux et aimants qui habitent en HLM en attendant leur nouvelle maison, puis la construction, à eux tous, du premier pavillon sur le terrain acheté, orientent le récit vers une intrigue feel good franchouillarde et bizarre. Michel retrouve son premier amour d'adolescent mariée à un grossiste de matériel de construction. Celui-ci meurt, p. 185 (sur 280). Un empoisonnement est suspecté. Notre héros, avec l'aide de l'Ogre, médecin de deux mètres en retraite auquel il volait des cerises dans son jardin quand il était enfant, réunit tous les suspects lors d'un apéritif final qui désignera le coupable à grand renfort de crampes d'estomac.
Visiblement, l'axe policier est annexe, l'axe dénonçant les pratiques managériales aussi, l'axe construction de maisons n'est pas détaillé car trop long, restent un peu d'escroquerie au matériel et surtout l'axe de nos racines familiales qui sont plus fortes que tout, même si on est dans la débine.

Citation

Une profonde ride barre le front du père. Notre projet lui plaît d'autant plus qu'il n'a jamais eu les moyens - ou l'ambition - d'être autre chose qu'un simple maçon de base.

Rédacteur: Michel Amelin lundi 30 janvier 2017
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