Contenu
Poche
Réédition
Tout public
202 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-07-030449-3
Coll. "Policier", 604
Actualités
- 07/01 Édition: Parutions de la semaine - 7 janvier
Cest La Dernière nuit blanche, d'Alessandro Perissinotto, qui est sans conteste la parution d'une semaine où si les grands formats foisonnent, ils nous paraissent étranges. Ainsi qui est Camille Andrea aux nom inversement homonymique de l'écrivain italien Andrea Camilleri ? Et que sont ces Disparus de Saint-Amand ? Sont-ils moins Agyl que ceux de Pierre Véry ? Dominique Labarrière nous propose trois de ses romans chez Muses de France, une maison d'édition qu'il semble bien avoir créée juste pour lui puisque nous avons là la moitié des parutions de Muses de France d'un coup, d'un seul, et le catalogue n'a qu'un seul nom. Les éditions du Batsberg pointent également le bout de leur nez avec quatre polars régionaux (mais d'auteurs différents, loin du petit Nantais précédemment cité). Enfin, pour celles et ceux qui préfèrent lire en poche, comme toujours on retrouve des classiques du genre (Maurice Leblanc ; le Georges Simenon de la semaine), des auteurs à suivre ou à découvrir (Joseph Bialot ; Iceberg Slim) et comme d'habitude il y a le lot personnel de surprises ! À vous de voir :
Grand format :
Robin le Crétois : l'alpiniste des vagues, de Camille Andrea (Bastingage)
Les Disparus de Saint-Amand, de Anne Basc (Le Batsberg, "Les Polars régionaux")
Le Mystère de la sacristie, de Roger Blandignères (TDO)
Mort aux œnarques !, de Jean-François Gautier (Presses du Midi)
La Vallée du temps, de Lucienne Girardier-Serex (Mon village, "Policiers")
Broadway-La Baule sans retour, de Dominique Labarrière (Muses de France, "Muse noire")
Le Plus grand crime de Nantes, de Dominique Labarrière (Muses de France, "Muse noire")
Trois folies nantaises, de Dominique Labarrière (Muses de France, "Muse noire")
Une enquête explosive, de Michel Llory (TDO)
Couvre-feu, de Andy McNab (Nimrod)
Pétrouchka, de Albert Paraz (L'Âge d'homme, "Revizor")
La Petite camarde alsacienne, de Louis Perin (Le Batsberg, "Les Polars régionaux")
La Dernière nuit blanche, d'Alessandro Perissinotto (Gallimard, "Série noire")
G20 ans... OTAN mourir, de Jean-Pierre Schackis (Le Batsberg, "Les Polars régionaux")
La Poupée des ténèbres, de Claude Schmitt (Le Batsberg, "Les Polars régionaux")
Poche :
La Nuit du souvenir, de Joseph Bialot (Folio, "Policier")
Sourire en coin, de Nicci French (Pocket, "Thriller")
Six heures plus tard, de Donald Harstad (Points, "Policiers")
Le Bouchon de cristal, de Maurice Leblanc (LGF, "Policier")
À couper au couteau, de Kris Nelscott (Points, "Roman noir")
Le Monde est un bousillage, de José Noce (Krakoen, "Forcément noir")
Elle est morte blonde, de PHD (Nycta, "Petite nuit")
Voyage fatal, de Kathy Reichs (Pocket, "Thriller")
Les Reines du crime une anthologie, sous la direction d'Elizabeth George (Pocket, "Noir")
L'Outlaw, de Georges Simenon (Folio, "Policier")
Mama black widow, de Iceberg Slim (Points, "Noir")
Liens : Mama Black Widow |Nicci French |Maurice Leblanc |Georges Simenon |Iceberg Slim |Elizabeth George |Alessandro Perissinotto
Un petit quelque chose de Crime et Châtiment
Alors que dans les campagnes françaises, une bande de Polonais sème la mort dans les fermes isolées à la recherche de nourriture et d'argent, à Paris Stan et Nouchi trainent leurs guêtres, et récoltent de maigres deniers qui ne suffisent pas à payer l'hôtel. Lui est obnubilé par ce qu'il a entendu à travers la cloison de leur chambre et y voit l'occasion de pouvoir gagner cinq mille francs. Tout comme il sera plus tard captivé par l'idée de se saisir d'un revolver. Il se retourne vers un inspecteur qui le méprise. D'ailleurs, il se croit menacé et dans le même temps il ne veut rien donner gratuitement. Nouchi, elle, est partie sous d'autres cieux. S'ensuit d'étranges courses au Bazar de l'Hôtel de Ville. Des malfrats polonais aux cul, et des inspecteurs aussi débonnaires que tranquilles sur le passage. Car il faut bien le dire, pour la PJ et le commissaire Lognon, rien ne presse.
Écrit en 1941, L'Outlaw reste un impressionnant roman psychologique dans la lignée de Crime et Châtiment. D'ailleurs, l'exacerbation de Stan, sa quête d'une hache et sa confrontation avec le commissaire Lognon y font indéniablement penser. Comme Raskolnikov, Stan, tout Polonais qu'il est, n'en a pas moins la tête branlante sur les épaules. Alors il parle tout seul, il ne dort pas, il fantasme, il s'énerve, il a peur, il cafouille, la fièvre monte. Nouchi, elle, ne l'aime pas. Elle reste à ses côtés car il est malheureux. Mais peu à peu, elle s'en écarte. Et il ne supporte pas qu'elle existe en dehors d'à travers lui. En quelques deux cents pages (avec pas moins de dix personnages excellemment campés, une intrigue et plusieurs sous-intrigues parfaitement élaborées), Georges Simenon dépeint toutes ces évolutions, tous ces traits psychologique, l'impression d'être surveillé, la montée en puissance de cette crise qui couve et qui va amener un drame que l'on pressent mais que l'on ne comprend pas, ni qu'on ne décèle. Et au milieu de tout ça, Simenon s'arrête sur des petits détails qui rendent encore plus ce roman plus réaliste s'il en était besoin. Difficile de dire si L'Outlaw est son meilleur roman. Un des meilleurs du siècle assurément !
Citation
Ce garçon ira loin !... À moins qu'il s'arrête en chemin sur une chaise électrique...