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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit du suédois par Max Stadler, Lucille Clauss
Paris : Le Serpent à plumes, mars 2011
466 p. ;
ISBN 978-2-268-07083-4
Actualités
- 14/09 Édition: Parutions de la semaine - 14 septembre
Les éditions du Seuil font paraitre le nouveau roman de Brigitte Aubert, La Ville des serpents d'eau, et l'on se dit qu'il s'en trouvera bien un à la rédaction pour plonger dans cette sombre histoire qui se base sur le honteux et dramatique secret des habitants de Ennatown. Pourquoi met-on ce roman en avant ? C'est parce que dans une semaine très chargée, il faut rendre à Brigitte Aubert ce qui est à Brigitte Aubert. Ses parutions se font rares, mais elles conservent ce style ferme qui est le sien.
Les éditions Gallimard annoncent leur rentrée littéraire avec deux romans de la "Série noire" : I cursini, d'Alix Deniger, dont l'action se déroule au milieu des autonomistes corses (tiens, tiens, étonnant, non ?), et Les Anges noirs, une enquête sur fond informatique de l'Islandais Ævar Orn Josepsson. Deux romans totalement opposés par la géographie et les thèmes abordés.
La rédaction, qui a quand même un peu lu, a trouvé fort appréciable Blood Hollow, un western, évidemment car c'est à la mode, crépusculaire de William Kent Krueger (Le Cherche midi), Pike, de Benjamin Whitmer (qui rappellera par certains aspects le personnage de Parker de l'ami Richard Stark), chez Gallmeister, et Le Dernier Lapon, d'Olivier Truc chez Métailié - nous avons également interviewé l'auteur ; le roman fera d'ailleurs l'objet du prochain concours en nos pages...
Mais comme il en reste à lire, en voici une petite sélection : Madame Courage, de Serge Quadruppani et Plaintes, de Ian Rankin. Les deux romans sont publiés au Masque en grands formats. Manège, de Rodrigo Rey-Rosa, un auteur guatémaltèque qui est édité chez Gallimard dans la très classe collection "Du monde entier". Comme dans un miroir, de Gunnar Staalesen (Gaïa). Et Louise Penny qui revient chez Actes sud avec un Mois plus cruel.
Bien entendu, vous êtes libre d'aller voir du côté des poches qui offrent cette semaine leur lot de petites perles rééditées de Thomas H. Cook (deux fois) à Manuel Vàsquez Montalbàn en passant par Mons Kallentoft, Natsuo Kirino, Marco Malvadi et Håkan Nesser...
Grand format :
La Bête : polar solidaire, de Ada Nisen (Mon village, "Roman")
Le Retour de Robespierre, de Christian Angles (Les Nouveaux auteurs, "Thriller")
La Ville des serpents d'eau, de Brigitte Aubert (Le Seuil, "Policiers")
Ceux qui restent, de Jane Casey (Presses de la Cité, "Sang d'encre")
404 not found, de Hervé Decca (Actes sud, "Actes noirs")
Les Marches du temps, de Jean-Luc Demelier (Annaeditions)
I cursini, d'Alix Deninger (Gallimard, "Série noire")
Thalamus, de Stéphane Gérard (Les Nouveaux auteurs, "Thriller")
Les Marins des hautes-terres, de Raymond Jardin (Parole, "La&mnbsp;Mescla")
Les Anges noirs, de Ævar Orn Josepsson (Gallimard, "Série noire")
Blood Hollow, de William Kent Krueger (Le Cherche midi, "Thriller")
L'Or du Ville de Grasse, de Dany Loridon & Gérard Loridon (Presses de la Cité)
Tais-toi et meurs, d'Alain Mabanckou (La Branche, "Vendredi 13")
Le Poulet veille au grain, de Jean-Jacques Michelet (L'Harmattan)
Edward Hopper, rhapsodie en bleu, de Jean-Pierre Naugrette (Nouvelles éditions Scala, "Ateliers imaginaires")
Le Mois le plus cruel, de Louise Penny (Actes sud, "Actes noirs")
Madame Courage, de Serge Quadruppani (Le Masque, "Grands formats")
Plaintes, de Ian Rankin (Le Masque, "Grands formats")
Manège, de Rodrigo Rey-Rosa (Gallimard, "Du monde entier")
La Civilisation des abysses, de James Rollins (Fleuve noir, "Thriller")
Ces dames du palais Rizzi, de San-Antonio (Fleuve noir, "San-Antonio, grands formats")
Comme dans un miroir, de Gunnar Staalesen (Gaïa)
Sur les ossements des morts, d'Olga Tokarczuk (Noir sur blanc)
Le Dernier Lapon, d'Olivier Truc (Métailié, "Noir")
Pike, de Benjamin Whitmer (Gallmeister, "Noire")
Poche :
Du sang sur l'autel, de Thomas H. Cook (Points, "Policiers")
La Preuve de sang, de Thomas H. Cook (Folio, "Policier")
Les Six naïades, de laurent Corre (Le Caïman, "Polars")
En compagnie du diable, de Tess Gerritsen (Pocket, "Thriller")
Sombre célébration, de Charlaine Harris (J'ai lu, "Darklight")
Une petite villesans histoire, de Greg Iles (Points, "Thriller")
Automne, de Mons Kallentoft (Points, "Policiers")
Le Chœur des paumés, de Gene Kerrigan (Folio, "Policier")
Intrusion, de Natsuo Kirino (Points, "Roman noir")
Mélancolie, de Patrick Mosconi (Folio)
Le vingt et unième cas, de Hakan Nesser (Points, "Policier")
Nature morte, de Louise Penny (Babel, "Noir")
Saturne, de Serge Quadruppani (Folio, "Policier")
Mission Iceberg, de James Rollins (Pocket, "Thriller")
Le Jeu de l'ombre, de Sire Cédric (Pocket, "Thriller")
L'Écriture sur le mur, de Gunnar Staalesen (Folio, "Policier")
Tatouage, de Manuel Vàsquez Montalbàn (Points, "Roman noir")
La Peste noire de Bagdad, de Gérard de Villiers (Gérard de Villiers, "SAS")
Mozart est là ! : le secret des francs-maçons, de Gordon Zola (Le Léopard démasqué)
Grands caractères :
Volte-face, volume 1, de Michael Connelly (La Loupe, "Policier")
Volte-face, volume 2, de Michael Connelly (La Loupe, "Policier")
Un vrai jeu d'enfant, de François-Xavier Dillard (La Loupe, "Policier")
Le Blues du braqueur de banque, de Flemming Jensen (La Loupe, "Policier")
Paris mutuels, de jean-Marie Laclavetine (La Loupe, "Roman")
Le Dernier amour d'Arsène Lupin, de Maurice Leblanc (La Loupe, "Policier")
Le Mystère de Roccapendente, de Marco Malvadi (La Loupe, "Détective")
Un Noël plein d'espoir, de Anne Perry (La Loupe, "Détective")
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Un ver de trop...
Les saisons passent et ne se ressemblent pas. Hiver nous avait laissé de glace, Été nous avait échauffés et asséché la gorge malgré quelques réticences et c'est donc avec quelque appréhension mais néanmoins une certaine curiosité que nous abordons Automne.
La ville de Linköping se réveille sous la brume et la pluie automnale. Un aristocrate a été dépossédé de son château, obligé de le céder pour éponger les dettes d'un placement hasardeux commis par son fils. Une promesse faite à sa femme défunte de prendre soin de lui quoiqu'il advienne. Le nouveau châtelain se promène sur ses terres avec pour seule compagnie son chien. Jerry Petersson est seul, arriviste, revanchard, arrogant, personne à ses côtés, personne de son côté, l'archétype du sale type. Ce sera sa dernière promenade...
Malin Fors se sauve, Malin Fors se terre dans son ancien appartement, Malin Fors se donne du courage à grandes gorgées de tequila, Malin Fors s'écroule, Malin ne va pas fort. L'héroïne du commissariat de Linköping a subi l'été dernier un traumatisme, elle a failli perdre sa fille Tove, et a rejoint la cohorte des flics mal dans leur peau qui trouvent refuge dans l'alcool. Sa vie sentimentale, son amour chaotique pour Jan, ses parents absents, distants... Elle a perdu pied, s'enferme dans un mutisme névrotique.
Au petit matin, la police est à pied d'œuvre dans la cour du château après l'appel des deux locataires des terres arables qui, venus pour chasser avec Petersson à sa demande, ont eu la mauvaise surprise de découvrir le cadavre de leur patron plongé dans les douves du château. Même Malin est présente, encore embrouillée par les vapeurs d'alcool de la veille mais toujours à l'écoute de ces voix qui ponctuent le récit et qui font d'elle le meilleur élément du commissariat. Animée par son intuition, un sens de l'observation aiguisé, elle s'immisce dans le passé de la victime afin de saisir les subtilités de sa personnalité et approcher la vérité.
Et il faut avoir l'œil dans cette nouvelle enquête qui voit s'affronter les Fågelsjö, famille aristocratique, à l'énigmatique Petersson, et entre eux, qui s'érige, cette demeure féodale aux multiples tableaux, tous ces portraits exposés au mur comme autant de témoins muets de cette tragédie. Le mal rampe, les vers incitent le meurtrier à tuer, la vermine s'invitant même sur les motifs "des vers noirs qui grouillent entre des feuilles mortes colorées sur fond bleu ciel" d'un canapé hors de prix. L'automne devient un personnage du récit, sa pluie nettoie les scènes de crime en détruisant autant d'indices, le gris envahit le ciel, les forêts, le bitume. Chacun des coéquipiers de Malin Fors du commissariat de Linköping nous est de plus en plus familier avec chacun leur propre histoire égrenée à petites doses par Mons Kallentoft, qui décrit cette fraternité muette qui les soude autour de leur charismatique chef Sven et humanise son histoire tout entière en l'ancrant dans le réel.
On en parle : La Tête en noir n°150
Citation
Ce sont les secrets qui font de nous des êtres humains.