Les Dix petits indiens

Edgar Wallace est le Ford du roman policier. Quoique produite en série, la Ford est une bonne machine. On peut en dire autant de n'importe quel roman d'Edgar Wallace. Son modèle T. tire bien. Il vous entraîne sans heurts et sans cahots pendant quelques heures dans un monde agréable où les banquiers sont intelligents, les policiers sympathiques et les politiciens honnêtes. L'évasion du réel ne saurait être plus complète.
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DVD - Policier

Les Dix petits indiens

Huis-clos MAJ lundi 11 juillet 2011

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 13,53 €

George Pollock
Scénario adapté de l'œuvre de Agatha Christie
Ten Little Indians - 1965
Paris : Opening, juin 2009
Zone 2 ; noir & blanc ; 19 x 14 cm

Agatha Christie portée au sommet

En 1965, George Pollock adapte Dix petits nègres, l'un des meilleurs romans d'Agatha Christie en un film en noir et blanc rythmé, sans temps morts, d'où s'extraient avec un certain brio Hugh O'Brian, Shirley Eaton et Stanley Holloway. Il ne se contente pas de rebaptiser le titre en Dix petits indiens (histoire d'être politiquement correct n'en déplaisent aux Indiens que l'on retrouvera sur un échiquier dans le salon du manoir), il délocalise l'intrigue de l'île du Nègre au sommet d'une montagne d'Europe centrale. Aussi, les invités arrivent-ils en téléphérique et non en bateau. Dix invités qui ont tous commis un crime, et qui vont être éliminés les uns après les autres suivant en cela l'augure d'une comptine enfantine.

Cinéma oblige, les futurs assassinés sont pour la plupart des stars de l'écran, qu'il soit grand ou petit, de la radio ou du music hall, avec un ego à la hauteur du sommet de la montagne. George Pollock en bon réalisateur procède à quelques arrêts sur image intéressants. Des mains criminelles se baladent, tranchent des cordes, abattent des maillets, tirent au pistolet. Un grand escalier sert d'élément principal à une immense bagarre virile. Il élimine la plupart des éléments psychologiques, mais introduit une histoire d'amour entre deux des protagonistes. L'amour permet de franchir des montagnes, c'est bien connu, mais aide-t-il à en descendre ?

Assez fidèle au roman, le film s'en écarte pourtant diaboliquement à la fin. Si tout du long on a affaire à une histoire au suspense et à la causticité mordante - car comme ceux d'Agatha Christie, les personnages de George Pollock sont des portraits acidulés d'un milieu bourgeois cossu -, le réalisateur s'approprie réellement le dernier quart d'heure. D'abord par une mise en scène très cinématographique et très réussie qui propose au spectateur de tenter de résoudre l'énigme en quelques menus flashback permettant de survoler les différents protagonistes de cette comptine particulière juste avant une lutte finale entre les deux derniers survivants (qui sont par un heureux hasard les amants prédestinés). Ensuite par l'ultime scène quand l'ultime survivant de cette lutte remonte péniblement dans sa chambre et découvre la potence qui n'attend que son suicide...



Mike Ravan (Fabian) chante au piano en anglais la comptine "Dix petits indiens". Assurément un moment culte du film...

Les Dix petits indiens : 87 min. avec Hugh O'Brian, Shirley Eaton, Stanley Hollowa, Daliah Lavi, Leo Genn, Fabian...

Citation

- Dites-moi, docteur, vous vous enfermez la nuit ?
- Constamment, et vous ?
- Ce soir, oui.

Rédacteur: Julien Védrenne samedi 09 juillet 2011
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