Contenu
Poche
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (Écosse) par Jean-René Dastugue
Arles : Babel, novembre 2011
424 p. ; 18 x 12 cm
ISBN 978-2-330-00133-9
Coll. "Noir"
Actualités
- 04/07 Librairie: Sélections de l'été 2015 de la librairie Compagnie
Cela ne vous aura sûrement pas échappé mais c'est l'été. Et avec l'été, les différents magazines littéraires, les suppléments des quotidiens, les blogs et les sites de librairie y vont de leurs sélections de l'été. Eh oui, car la saison - comme toutes les autres, d'ailleurs ! - est propice à la lecture, cette fois-ci farniente. Et quoi de mieux, si l'on n'a absolument pas envie de réfléchir, de reposer ses neurones, que de lire des romans policiers ? L'ironie des propos ne vous aura pas échappé, et en ce qui concerne les sélections de la Librairie Compagnie (58, rue des Écoles - 75005 Paris. Tél. : 01.43.26.45.36), certains ouvrages - on pense à ceux parus à la "Série Noire" de Thomas Bronnec, D.O.A. et Dominique Manotti ou à Après la guerre de Hervé Le Corre chez Rivages - vont véritablement à l'encontre de cette littérature de gare ayant débarqué à la plage. Et puis surtout le très conséquent Hérétiques de Leonardo Padura présent dans la première sélection, la seule à être réduite à quatre titres, dont deux de littératures policières. La seule sélection intéressante car mêlant tous les genres et obligeant de par son nombre réduit à faire des choix personnels. Sinon, les grands formats et les poches sont en nombre conséquent (treize et vingt-huit) ce qui peut déconcerter - d'autant plus qu'il est difficile d'y voir une cohérence (hormis l'affection pour Peter May), mais il faut viser un large public. Quoi qu'il en soit, ces sélections remettent certains ouvrages en avant (et nombre d'entre eux sont sur k-libre. Ne boudons pas ce plaisir. Bon été !
Les Livres de l'été :
- Pour que tu ne te perdes paq dans le quartier, de Patrick Modiano (Gallimard, "NRF") ;
- Hérétiques, de Leonardo Padura (Métailié) ;
- Les Initiés, de Thomas Bronnec (Gallimard, "Série Noire") ;
- 1177 avant J.-C. : le jour où la civilisation s'est effondrée, d'Eric Cline (La Découverte).
Romans policiers grand format :
- Les Nuits de Reykjavik, d'Arnaldur Indridason (Métailié, "Noir") ;
- Retour à Watersbridge, de James Scott (Le Seuil, "Policiers") ;
- Les Initiés, de Thomas Bronnec (Gallimard, "Série Noire") ;
- Temps glaciaires, de Fred Vargas (Flammarion) ;
- Dans la ville en feu, de Michael Connelly (Calmann-Lévy, "Robert Pépin présente...) ;
- Les Ombres de Katyn, de Philip Kerr (Le Masque, "Grand format") ;
- Or noir, de Dominique Manotti (Gallimard, "Série Noire") ;
- La Violence en embuscade, de Dror Mishani (Le Seuil, "Policiers") ;
- La Chasse au trésor, de Andre Camilleri (Fleuve, "Noir") ;
- Perfidia, de James Ellroy (Rivages, "Thriller") ;
- Pu-Khtu Primo, de D.O.A. (Gallimard, "Série Noire") ;
- La Fille du train, de Paula Hawkins (Sonatine) ;
- Le Garçon qui ne parlait pas, de Donna Leon (Calmann-Lévy).
Polars en poche :
- Citoyens clandestins, de D.O.A. (Folio, "Policier") ;
- L'Homme de Lewis, de Peter May (Babel, "Noir") ;
- L'Île des chasseurs d'oiseaux, de Peter May (Babel, "Noir") ;
- Le Braconnier du lac perdu, de Peter May (Babel, "Noir") ;
- Nous cheminions entourés de fantômes aux fronts troués, de Jean-François Vilar (Points, "Romans noirs") ;
- Délivrance, de Jussi Adler-Olsen (Le Livre de poche, "Thriller") ;
- Yeruldelgger, de Ian Manook (Le Livre de poche, "Policier") ;
- Ceux qui tombent, de Michael Connelly (Le Livre de poche, "Policier") ;
- Prague fatale, de Philip Kerr (Le Livre de poche, "Policier") ;
- Pain, éducation, liberté, de Pétros Márkaris (Points, "Policier) ;
- Journal 1966-1974, de Jean-Patrick Manchette (Folio) ;
- Police, de Jo Nesbø (Folio, "Policier") ;
- Black-out, de John Lawton (10-18, "Domaine policier") ;
- Les Douze enfants de Paris, de Tim Willocks (Pocket, "Thriller") ;
- Les Impliqués, de Zygmunt Miloszewski (Pocket, "Policier") ;
- Trois cercueils se referment, de John Dickson Carr (Le Masque, "Masque jaune") ;
- Meurtre à Tombouctou, de Moussa Konaté (Points, "Policiers") ;
- Je suis pilgrim, de Terry Hayes (Le Livre de poche, "Thriller") ;
- Le Duel, d'Arnaldur Indridason (Points, "Policiers") ;
- La Sirène, de Camilla Läckberg (Babel, "Noir") ;
- Après la guerre, de Hervé Le Corre (Rivages, "Noir") ;
- Deux veuves pour un testament, de Donna Leon (Points, "Policiers") ;
- Une disparition inquiétante, de Dror Mishani (Points, "Policiers") ;
- Au service surnaturel de sa majesté, de Daniel O'Malley (Pocket, "Thriller") ;
- La Disparue d'Angel Court, de Anne Perry (10-18, "Grands détectives") ;
- Dragon bleu, tigre blanc, de Qiu Xiaolong (Points, "Policiers") ;
- Le Sceau du diable, de Peter Tremayne (10-18, "Grands détectives") ;
- D., de Robert Harris (Pocket, "Thriller).
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- 31/01 Librairie: Peter May à Gardanne (13)
Dans la tourbe des tourments
L'île de Lewis se situe au nord-ouest de l'Écosse, dans les Hébrides extérieures. C'est une île réputée pour la qualité de ses tweeds que l'on exporte dans le monde entier. Mais là s'arrête le folklore dans le roman de Peter May ; on n'y trouvera pas de joueurs de bagpipes ou de mangeurs de haggis. Si L'Île des chasseurs d'oiseaux est un roman écossais, c'est avant tout un roman noir qui excède le cadre dans lequel il se déroule. En fait, Peter May réussit pleinement le pari difficile de lier les particularismes de cette île avec une intrigue passionnante et des personnages aussi tourmentés que l'océan qui entoure l'île.
L'inspecteur Fin MacLeod est envoyé sur son île natale, suite à un meurtre qui vient d'être commis selon le même mode opératoire que celui sur lequel il enquête à Édimbourg. Très vite, l'enquête va l'amener à interroger son propre passé, ses souvenirs d'enfance, ses premières amours... La victime est un certain Macritchie, une brute épaisse que personne ne regrette et que Fin a bien connue, le genre de type qui aime bien brutaliser les autres et noyer son dépit dans la bière. Arrivent d'autres personnages, tous des connaissances de MacLeod : Donald Murray, le révérend rigide dont la fille aurait été violée par Macritchie, Artair MacInnes et sa femme Marsaili, qui aura été le grand amour de Fin, et Fionnlagh, enfant battu par Artair et qui aurait peut-être quelque chose à voir avec la mort de Macritchie.
Construit selon une alternance - les moments de l'enquête et les souvenirs de Fin MacLeod - L'Île des chasseurs d'oiseaux se cristallise autour d'une tradition immémoriale et quelque peu barbare : celle de la chasse aux gugas sur l'An Sgeir, un îlot rocheux habité par des milliers d'oiseaux nicheurs. Pour l'atteindre, il faut naviguer sur une mer démontée et, une fois à terre, passer quinze jours dans une blackhouse où on se chauffe à la tourbe, parmi les cadavres d'oiseaux destinés à la consommation des habitants de Lewis. C'est sur cet îlot que MacLeod a appris à devenir un homme. C'est sur cet îlot aussi que le père d'Artair s'est tué pour sauver la vie du jeune Fin...
Roman noir à dimension initiatique, L'Île des chasseurs d'oiseaux est bien plus qu'une simple enquête de routine. Cet aspect passe d'ailleurs au second plan au fur et à mesure que le livre déploie avec beaucoup de brio les doutes et les tourments de MacLeod, sur fond de bagarres, de paysages érodés par les éléments et de tempêtes.
Peter May réussit à nous transmettre tout ce qu'il doit à son Écosse natale sans jamais céder aux facilités du régionalisme. C'est du grand art. L'art d'un romancier qui sait atteindre à l'universel.
Citation
Le sentiment qu'ils avaient tous gâché leurs vies, qu'ils avaient d'une certaine manière laissé passer leurs chances par stupidité ou négligence, lui pesait sur les épaules.