Not Fade Away

Il s'était fait une liste à la table de cuisine : s'inscrire à la bibliothèque, explorer la ville, partir en vacances, voir des films, commencer à aller aux concerts. Un rond de café avait marqué sa liste et il ne faudrait plus bien longtemps avant qu'il ne la roule en boule, direction la poubelle.
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Roman - Insolite

Not Fade Away

Road Movie - Arnaque - Drogue MAJ lundi 09 janvier 2012

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22,5 €

Jim Dodge
Not Fade Away - 1987
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Nathalie Bru
Paris : Cambourakis, novembre 2011
373 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-916589-78-7

Rock around the road

George Gastin est un dépanneur hors pair, pas du genre à regarder le compteur de vitesse pour savoir si les règles de limitation sont respectées. Lui, ce qu'il écoute, c'est le bruit de son moteur. Le bruit de son moteur et quelques vinyles des années 1950. Il se spécialise dans l'arnaque à l'assurance en volant des voitures avec le consentement de leurs propriétaires et en faisant en sorte de les rendre irréparables. C'est dans la boite à gants de l'une de ces voitures, qu'il tombe sur la lettre d'une vieille dame désireuse de léguer son Eldorado au Big Bopper. Pas de quoi remuer la conscience de George, sauf que la lettre dans laquelle sont expliquées ces dernières volontés est imprégnée du parfum de Kacy, que le Big Bopper est mort dans un accident d'avion aux côtés de Ritchie Valens et Buddy Holly et que le véhicule appartient désormais au neveu de la défunte qui a cruellement besoin de liquidités. Et il faut bien dire que Kacy est le seul véritable amour qu'ait connu George et que son parfum fait naître en lui un début de crise mystique propre à lui faire traverser les États-Unis pour aller brûler l'Eldorado sur la tombe du Big Bopper.

Nous voilà embarqués dans une traversée des États-Unis sous amphétamines et en musique. L'occasion de faire des rencontres. Pas des rencontres à la petite semaine, pas le tout venant de l'auto-stoppeur qui fuit le domicile familial pour découvrir du pays. Jim Dodge crée des personnages hallucinants, du prédicateur obsédé par la recherche d'un nom pour sa nouvelle église, au plus grand VRP du monde (capable de vendre des réfrigérateurs à des Esquimaux) en passant par une vendeuse de farces et attrapes dépressive ou un chimiste persuadé que l'un des corbeaux de l'Arche de Noé est venu lui parler... Sans parler de George Gastin lui-même, toujours plus exalté, toujours plus amphétaminé, la musique de plus en plus présente. Un road movie qu'on lit en tapant du pied, un sens génial de la formule, un retour au rock et à la route. Un rock qui n'a pas peur des rambardes de sécurité, de la dérision, qui flirte avec le talent et les esprits du Big Bopper, Ritchie Valens et Budy Holly. Un retour aux sources, en somme.

Citation

- Vendriez-vous un trou du cul de rat à un aveugle en lui disant que c'est une bague en diamant ?
[...]
- À condition de ne lui en demander que le prix équitable pour un rectum de muridés et d'être absolument convaincu que l'aveugle a assez d'imagination pour se figurer le brillant de la pierre.

Rédacteur: Gilles Marchand mardi 27 décembre 2011
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