Contenu
La Reine des rebelles
Grand format
Réédition
Tout public
Patrick Brion (présentation)
Paris : Sidonis, janvier 2012
Zone 2 ; couleur ; 19 x 14 cm
Coll. "Western de légende"
Égérie sudiste
La guerre de Sécession est à son déclin. La jeune et ravissante Belle Shirley (incarnée par une Gene Tierney méprisante à l'accent hautement effronté), fille de Sudiste pendu par les Yankees, ne supporte pas la défaite. La résistance de Sam Starr (Randolph Scott classe dans son uniforme, charismatique à souhait), un ancien officier confédéré, la fascine, et elle ne se cache pas pour le crier haut et fort. Ce dernier fait soixante kilomètres pour venir frapper à sa porte et se confronter au major Thomas Grail (le non moins très classe Dana Andrews dans son uniforme antagoniste bleu, c'est fou ce que depuis Les Grandes manœuvres avec Gérard Philipe, l'uniforme ceint son soldat comme jamais). Le Sudiste se joue du Nordiste, mais dans sa fuite se fait blesser, et s'attire encore plus les grâces de Belle avec qui il va se marier. Ses actes et ceux de Belle conduisent à l'incendie de la riche demeure ancestrale. Après des péripéties romanesques, romantiques et épiques, Belle et Sam se retrouvent à la tête d'une véritable armée. Mais sans se rendre compte qu'ils ne font plus la guerre, et sont devenus des pilleurs ayant abandonné leurs idéaux.
Dès le début du film d'Irving Cummings, l'on apprend que Belle est entrée dans la légende. Tout débute devant les ruines de la demeure de Belle. Un homme noir parle à sa fille de l'histoire de Belle Starr. C'est alors un long flashback mélodramatique comme dans Cat Ballou, d'Elliott Silverstein, l'un des autres rares westerns mettant en avant une héroïne et qui use du même ressort du flashback quoique avec une issue et une tonalité différentes car contrairement à Cat Ballou qui s'inscrit dans la lignée du western comédie, La Reine des rebelles est un western dramatique. En effet, ce film s'inscrit deux ans après dans la lignée d'Autant en emporte le vent. Sous couvert d'un western post-guerre de Sécession, Irving Cummings joue une véritable tragédie aux embryons grecs. Il réunit quatre personnages types dont Belle Shirley est l'épicentre. À ses côtés, son frère Ed (Shepperd Strudwick, soldat confédéré de retour du front et qui pense à la reconstruction du pays), le major Thomas Grail (qui avant la guerre était amoureux de Belle, ils étaient même fiancés, et c'est à lui qu'incombe la tâche d'emprisonner Ed, de pourchasser Sam et de brûler la maison de Belle au nom du respect des ordres donnés par sa hiérarchie) et Sam Starr (officier sudiste qui n'accepte pas la défaite, qui croit encore pouvoir garder idéaux et privilèges, homme d'un ancien temps). Les trois hommes vont avoir leur destin lié à celui de cette femme incarnée par Gene Tierney remarquable et dans ses postures et dans son phrasé. Elle finira comme Jesse James, lâchement tuée au moment même où elle entrera dans la légende...
La Reine des rebelles : 87 min. réalisé par Irving Cummings avec Randolph Scott, Gene Tierney, Dana Andrews, John Shepperd, Elizabeth Patterson, Chill Wills, Louise Beavers...
Bonus. Présentation de Patrick Brion.
Citation
- Elle est partie.
- Morte ?
- C'est ce que la plupart des gens disent. Mais miss Belle, elle ne mourra jamais ! Parce qu'ici au Missouri elle est ce que les Blancs appellent... une légende !