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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Jean-René Dastugue
Rodez : Le Rouergue, avril 2012
208 p. ; 24 x 15 cm
ISBN 978-2-8126-0352-5
Coll. "Noir"
Servir et protéger
Le roman policier anglais a toujours eu une vision un peu noire de ses forces de police. Ce n'est pas la lecture de Promenade du crime, premier volet de "La Trilogie de Brighton" initiée par Peter Guttridge qui va changer la donne. Le décor est nouveau : la ville de Brighton, ville de villégiature, station balnéaire qui, sous ses décors d'opérette, cache les mêmes ignobles turpitudes que d'autres cités plus industrielles. Le chef de la police s'appelle Watts. Nouvellement nommé, il aimerait transformer la police pour la moderniser. Cela lui vaut quelques grincements de dents. Aussi, dès qu'une bavure éclate, ses ennemis en profitent pour l'enfoncer. Watts veut en savoir plus et malgré les réticences il cherche à savoir quelles sombres magouilles se cachent derrière cette bavure. Pour lui, en effet, il s'agit du meurtre programmé d'une des victimes. Mais laquelle ? Parmi les policières qui ont participé à l'assaut, il y a Sarah qui sent confusément qu'il y a eu problème. Comme elle s'obstine à vouloir en savoir plus, elle est mise au placard. Là, elle va être confrontée à la ressortie de vieilles archives. Des archives qui remettent dans la lumière une vieille histoire de femmes découpée en morceaux dans une malle. Les deux intrigues, contrairement à ce que l'on trouve habituellement, ne vont pas se recouper, même si elles ont des points de convergence. Elles se répondent uniquement par la thématique car les deux montrent combien les forces de police, prises dans leur rapport de force interne, dans les magouilles séparées de chacun de leur membre (dans ce roman, il y a plus de suicides que de policiers mourant sous les coups des méchants), dans leur position qui permet de masquer leurs propres turpitudes (à cet égard l'affaire de la malle n'est pas résolue car les pistes ont été effacées par un policier qui était aussi l'amant de la morte), passent plus de temps à s'occuper de leurs propres bienfaits que des intérêts de la société. Et c'est ainsi que cette Promenade du crime a choisi comme décor une station "ensoleillée" anglaise, toile de fonds d'opérette, pour nous offrir un roman glauque, sombre et désespéré, où tout le monde se cache derrière des faux-semblants, où tout n'est que mensonge, où la plage n'est que le lieu de coïts rapides et brutaux.
Citation
J'étais désolé que ces personnes soient mortes, mais je devais couvrir mes hommes et minimiser les dégâts. Et, pour être honnête, je devais me protéger.