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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Francine Sirven
Gennevilliers : Prisma, novembre 2012
536 p. ; 24 x 15 cm
ISBN 978-2-8104-0240-3
Coll. "Noir"
Actualités
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Les maisons d'édition ainsi que les collections de littérature policière semblent avoir de beaux jours devant elles. Si l'on en croit les ventes toujours croissantes, la part que cette littérature représente sur l'ensemble de la fiction (plus de vingt-cinq pour cent) et les pays en vogue (ce thriller qui nous vient en ce moment du Nord), cet enthousiasme éditorial n'est pas prêt de s'arrêter. C'est dans ce contexte que les éditions Prisma lancent "Prisma noir" en s'appuyant un peu sur tous ces éléments. Le principe semble simple : la collection accueille des romans best sellers de tous pays avec pour leitmotiv "le souffle des polars d'ailleurs". Et cet ailleurs est surtout à utiliser au pluriel car il s'agit à la fois de l'auteur et du lieu de l'intrigue. Les premières parutions proposent ainsi des romans d'auteurs d'Italie, du Danemark et des États-Unis, qui plantent leurs décors en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas, au Kenya, en Chine, en Inde... Comme vous le voyez, beaucoup de voyages en perspective. Et ce n'est pas tout car l'éditeur annonce des auteurs en provenance du Japon et de l'Islande. Pour l'heure, s'il parait difficile d'établir une vraie cohésion littéraire (Prisma accorde plus d'importance aux chiffres de vente à l'étranger qu'à la qualité intrinsèque des romans dans ses argumentaires), nous en saurons évidemment beaucoup plus lorsque nous aurons lu cette première salve...
Premières parutions à venir (le 8 novembre) :
- La Trahison de Rembrandt, d'Alex Connor (544 p. - 18,95 €.)
- La Vierge africaine, de Helle Vincentz (448 p. - 17,95 €.)
- Le Lapin blanc, de Nino Treusch (328 p. - 16,95 €.)
Liens : Le Lapin blanc |La Vierge africaine |Alex Connor |Nino Treusch
Art brute
La Trahison de Rembrandt. Malgré son titre, il ne s'agit pas d'un autre de ces romans de détection-fiction où des savanturiers (forcément américains) déjouent en quelques centaines de pages des énigmes ayant mystifié les lettrés (invariablement étrangers) pendant des millénaires. Owen Ziegler, propriétaire d'une galerie d'art, est la victime d'un assassin particulièrement retors s'inspirant des travaux de Rembrandt. L'enjeu est une série de lettres de Rembrandt démontrant que plusieurs toiles de celui-ci sont le fait d'un fils caché. Or si elles étaient découvertes, la valeur des toiles du faussaire chuterait... Tout le monde de l'art est en ébullition : où peuvent être ces fameuses lettres ? Et surtout quel allumé pourrait les rendre publiques ? Un enjeu fort donc pour ce roman ponctué de copies des fameuses lettres de l'épouse de Rembrandt incarcérée sur la demande de son mari à l'asile de Gouda. On s'en doute, et sans tomber dans le travers actuel de salir systématiquement les idoles, le portrait du maître flamand n'est pas forcément flatteur... et trace un parallèle intéressant avec le monde de l'art d'aujourd'hui, devenu une simple marchandise comme une autre, véritable bourse où l'on surveille les cotes des peintres comme autant d'actions. On sent que l'auteur connaît bien le marché qu'il égratigne sans complaisance : ses marchands d'art restent avant tout des êtres humains, le tout dans une ambiance so british. Si cette galerie de personnages haut en couleurs est plutôt roborative, on regrettera que l'aspect purement policier soit traité très superficiellement, comme s'il s'agissait juste d'un prétexte. Il n'y a pas vraiment de suspense, et la résolution est très plate. Peut-être aurait-il mieux valu faire un roman uniquement basé sur l'histoire de Rembrandt et le monde de l'art — où était-ce une concession commerciale ? Le résultat est néanmoins plus qu'honorable, surtout si on s'intéresse au sujet. Il faut juste ne pas s'attendre au sturm und drang du thriller industriel tel qu'on le pratique actuellement...
Citation
Réputé pour sa franchise, il était devenu avec l'âge plus soucieux encore d'intégrité. Courageux à soixante-dix ans, téméraire à quatre-vingt, il n'ambitionnait pas moins que le martyre pour ses quatre-vingt-dix ans.